Nièce de Marguerite Langlois et héritière de son savoir, Hélène Desportes, réputée être la première fille née en Nouvelle-France autour de 1620, est inscrite aux registres de Notre-Dame de Québec au titre de sage-femme. Mère de 15 enfants, elle initiera à son tour deux de ses filles, Françoise Hébert et Louise Morin, à la sage-femmerie.
Judith Moreau de Brésoles devient la première supérieure des religieuses hospitalières de l’Hôtel-Dieu de Montréal.
Selon un récit transmis de génération en génération, Madeleine de Verchères, soutenue par deux soldats seulement, protège pendant huit jours le fort de Verchères des attaques des Iroquois.
Marie Morin (Sœur), supérieure de l’Hôtel-Dieu de Montréal de 1693 à 1696 et de 1708 à 1711, est considérée comme la première femme écrivaine née en Nouvelle-France. Elle rédige entre 1697 et 1725 Les Annales de l’Hôtel-Dieu dans lesquelles elle décrit la vie et le travail des religieuses.
Anne Bourdon, dite de Sainte-Agnès, première supérieure des Ursulines née à Québec, est reconnue pour avoir rétabli de mémoire, après l’incendie du Couvent des Ursulines en 1686, les 50 années d’archives détruites.
Entre 1700 et 1760, le taux de fécondité en Nouvelle-France est un des plus élevés jamais observés au monde, les femmes ont, en moyenne, 7,8 enfants.
La première manufacture d’étoffes est ouverte en Nouvelle-France par Agathe de Saint-Père-Le Gardeur de Repentigny. Dynamique et industrieuse, elle est aussi la première à s’initier à la fabrication du sucre d’érable auprès des Amérindiens et à en commercialiser la production.

Femme d’un officier de carrière, Madeleine Bouchette est la première sage-femme entretenue par le roi en Nouvelle-France. Dès son arrivée, ses connaissances acquises à la maternité de l’hôtel-Dieu de Paris la positionnent en tête des sages-femmes de la colonie.

Née au sein de la nation Panis du Wisconsin, Marie Madeleine Renarde (1698–1777) – plus connue sous son nom de baptême, Madeleine Chauvet – est une esclave autochtone de Madeleine de Verchères et de son mari Pierre-Thomas Tarieu de La Pérade. En 1726, elle déserte la seigneurie de ses maîtres et s’enfuit avec l’aide d’un voisin, Pierre Chauvet dit Lagerne. Malgré une ordonnance demandant son retour, l’esclave obtient son affranchissement à l’occasion de son mariage avec Pierre Chauvet, à Beauport, le 7 novembre de la même année. Ils forment l’une des toutes premières familles métisses de la Nouvelle-France. De leur union naîtront deux enfants, Ursule et Pierre Chauvet.

Marie-Denise Douyon, technique mixte (pastel, huile, térébenthine) sur papier marouflé sur toile
Source : Collection du Centre d’histoire de Montréal
© Centre d’histoire de Montréal
Voulant faire fructifier le patrimoine de son défunt mari, non seulement Thérèse de Couagne poursuit-elle les activités commerciales entreprises par celui-ci, mais elle forme une nouvelle compagnie avec ses anciens associés afin de continuer d’exploiter les Forges de St-Maurice. L’histoire se souviendra davantage d’elle comme propriétaire de l’esclave Marie-Joseph-Angélique accusée d’avoir provoqué l’incendie de 1734 à Montréal.
Après avoir été soumise à l’humiliation publique, l’esclave noire Marie Josephe Angélique est pendue sur la place publique, le 21 juin, accusée d’avoir mis le feu à la maison de sa maîtresse Thérèse de Couagne pour se venger de celle-ci qui voulait la vendre pour l’empêcher de suivre son amant en Nouvelle-Angleterre. L’incendie prit une grande ampleur et détruisit 46 maisons, dont le couvent et l’Hôtel-Dieu.
Marguerite d’Youville (Marie-Marguerite Dufrost de Lajemmerais) fonde la Congrégation des Sœurs de la Charité de Montréal. Il s’agit de la première communauté religieuse fondée par une Canadienne. Connues sous le nom des Sœurs Grises, les religieuses prennent en charge l’administration de l’Hôpital Général de Montréal et s’occupent des personnes âgées, pauvres, malades, infirmes, orphelines, mères célibataires et « aliénées ». Les Sœurs de la Charité s’établiront à Québec en 1849. En 1990, Marie-Marguerite d’Youville est canonisée par le pape Jean-Paul II. Elle est la première personne catholique, née au Canada, à devenir sainte.
Originaire de la nation des Panis, Marguerite (Marie-Marguerite) Duplessis est vendue comme esclave à l’âge de huit ans. Enfermée dans la prison de Québec en 1740 pour libertinage et vol, selon les accusations de son propriétaire Marc-Antoine Huart Dormicourt qui voulait se débarrasser d’elle, Marguerite Duplessis est la première esclave à recourir à l’appareil judiciaire pour contester sa déportation vers les Antilles et réclamer son émancipation. Son appel fut rejeté et sa condamnation maintenue. Elle aurait quitté la Nouvelle-France à la fin de l’automne 1740 à destination des Antilles. Sa trace est perdue par la suite.
Élisabeth Bégon, considérée comme la première chroniqueuse sociopolitique de la vie montréalaise dans les dernières années du Régime français, commence ses échanges épistolaires avec son gendre, Michel de Villebois, qui est gouverneur de La Nouvelle-Orléans. Ses Lettres au cher fils révèlent une femme instruite qui jette un regard sans complaisance sur sa société et préconise, en matière d’éducation, des idées peu communes à l’époque.
Manifestation de femmes à Montréal pour protester auprès du gouverneur Vaudreuil contre la pénurie et la cherté des denrées alimentaires.
Accusée du meurtre de son second mari, Marie-Josephte Corriveau est pendue sur les Buttes-à-Nepveu, près des plaines d’Abraham. Son corps est exposé dans une cage de fer et suspendu pendant au moins cinq semaines à un gibet dressé à Pointe-Lévy. Devenue une figure légendaire du folklore québécois, sa vie inspire plusieurs romans, chansons et pièces de théâtre. Marie-Josephte Corriveau et son gibet figurent sur un timbre émis par Postes Canada en sur le thème du Canada hanté.
Marie-Barbe Loiselle, surnommée Baboche, reçoit une pension à vie du gouvernement britannique pour avoir fourni des renseignements sur l’ennemi durant le siège de la ville de Québec par l’armée continentale américaine (1775-1976). Fidèle à la Couronne britannique, elle agit comme agente de renseignements au service du gouverneur Guy Carleton à qui elle rapporte des informations sur les rebelles. Capturée en 1776 et emprisonnée par les Américains, elle réussit à s’enfuir et apporte de nouvelles informations sur les mouvements de l’ennemi.
L’Acte constitutionnel donne la qualité d’électeur à tous les propriétaires, sans distinction de sexe. Par omission, des femmes propriétaires – célibataires et veuves pour la plupart – obtiennent le droit de vote et l’exercent. Elles sont les seules femmes de l’Empire britannique à avoir ce droit. En 1834, un projet de loi est déposé par le Parti patriote de Louis-Joseph Papineau afin d’enlever ce droit aux femmes; les bureaux de scrutin étant considérés comme « dangereux pour le sexe faible ». Le projet est rejeté par Londres, mais, en 1849, le Parlement du Canada-Uni retire ce droit à la population féminine.
https://histoiredesfemmes.quebec/pdf/Acteconstitutionnel.pdf
En février 1798, Charlotte Trim prend la fuite du domicile de sa maîtresse, Jane Cook, après une vingtaine d’années d’esclavage passées d’abord dans les Caraïbes, puis à Montréal. Rattrapée quelque temps après sa fuite et refusant de retourner chez sa maîtresse, elle comparait devant le juge James Monk, juge en chef de la nouvelle cour du banc du roi du district de Montréal. Alléguant un manque de clarté des lois, celui-ci décide de l’affranchir et annonce qu’il appliquera cette décision pour tout esclave fugitif comparaissant devant lui. Ce jugement renverse le rapport de forces entre propriétaires et esclaves et amène ces derniers, les uns après les autres, à quitter leurs maîtres. Le refus des tribunaux québécois de reconnaître qu’une personne puisse en posséder une autre contribue, en quelques années, à l’abolition de la pratique de l’esclavage sur l’île de Montréal, tant pour les personnes noires comme Charlotte Trim que pour les esclaves autochtones, surnommés communément les «Panis ».
Arrivée à Québec d’Elizabeth Frances Amherst qui accompagne son mari, John Hale, nommé trésorier-payeur général adjoint des troupes britanniques cantonnées au Canada. Dessinatrice et aquarelliste, elle peint des paysages urbains et ruraux de la région de Québec. Elle est reconnue comme la seule femme artiste topographe de son temps.
Les pays du Commonwealth promulguent une première loi contre l’avortement. Celui-ci constitue une offense mineure avant le cinquième mois de la grossesse; après ce délai, la peine capitale s’applique pour la femme et pour l’avorteuse.
Suzannah Eliza Davis, une jeune domestique de seize ans, porte plainte pour viol contre son employeur. Au procès, le jury la juge «trop affectueuse » et acquitte son agresseur. Quelque deux cents ans après, à peine 10 % des femmes violées osent l’imiter.
Fondation de la Female Benevolent Society, la première organisastion caritative protestante privée de Montréal, qui ouvrira la House of Recovery, une maison de transition pour les immigrants, les immigrantes et les pauvres. La House of Recovery sera remplacée par le Montreal General Hospital fondé en 1819. Première organisation laïque de bienfaisance, la Female Benevolent Society sera démantelée en 1822.
La Female Compassionate Society, une des premières sociétés de bienfaisance laïque, est organisée par des dames de la bourgeoisie de Québec « afin d’assister lors de l’accouchement les épouses légitimes, protestantes ou catholiques ».
Des femmes anglaises de la bourgeoisie montréalaise fondent le premier orphelinat au Québec, le Protestant Orphan Asylum, dont la vocation première est d’accueillir des orphelins âgés de deux à douze ans sans soutien familial pouvant en assumer la charge. Entre 1822 et 1900, un total de 939 enfants ont fréquenté l’orphelinat.
Le recensement de la ville de Montréal, effectué par Jacques Viger, permet de constater qu’au moins une Montréalaise sur cinq exerce une occupation outre ses activités ménagères. Parmi elles, près de 56 % sont des domestiques et plus de 26 %, des journalières. On estime alors que les femmes constituent plus de 25 % de la population active de la ville.
Fondation par Angélique Blondeau-Cotté de l’Association des Dames de la Charité et, en 1832, de l’Orphelinat catholique de Montréal pour soutenir les veuves et les orphelines.
Création d’un asile pour les « madeleines » qui veulent changer de profession par Agatha Henrietta Huguet-Latour-McDonnell. Incorporé en 1833 sous le nom de l’Institut des filles repenties de Montréal (The Montreal Magdalen Asylum), l’Institut accueille plus de 300 femmes avant de disparaître, faute de financement, en 1837. En sept ans, rapporte l’historien Edouard-Zotique Massicotte, plus de 300 « filles » avaient été admises dans l’institution.
Fondation de l’Orphelinat de Québec par des dames patronnesses de la Ville. La responsabilité de ce premier orphelinat est prise en charge en 1849 par les Sœurs de la Charité de Québec.

Wm. Notman & Son, Montréal, 1909
Source : Musée McCord, II-174417
© Musée McCord, Montréal
Fondation de la Montreal Ladies’ Benevolent Society. Cette période voit la création de plusieurs œuvres de bienfaisance pour venir en aide aux orphelins et aux veuves, ainsi qu’aux jeunes femmes nécessiteuses et aux « femmes de mauvaise vie ». En général, chez les protestants, ces œuvres sont mises sur pied par des femmes de la bourgeoisie, alors que du côté catholique, bien qu’elles soient également souvent fondées par des femmes laïques, elles sont rapidement confiées à des communautés religieuses par la suite. Ce sont les initiatives de ces femmes qui sont à l’origine de la mise sur pied de l’entraide sociale au Québec.
Mary Graddon Gosselin est la première femme à fonder un journal bilingue au Bas-Canada destiné aux femmes, le Musée de Montréal ou Journal de littérature et des arts. Pendant ses trois ans d’existence, plusieurs textes de femmes du Bas et du Haut-Canada y sont publiés.
Abolition officielle de l’esclavage dans l’ensemble de l’Empire britannique. Il est estimé que 5% à 10% du personnel domestique employé par des familles du Québec étaient des femmes noires et surtout amérindiennes qui étaient à leur service sans salaire en échange.
Fondation du Club des femmes patriotes dont les réunions se tiennent rue Bonsecours. Julie Bruneau (1795-1862), l’épouse de Louis-Joseph Papineau, en est une membre assidue.
https://histoiredesfemmes.quebec/pdf/Patriotes.pdf
À la mort de son mari, Elizabeth Johnson Taylor-Davie devient la première femme au Canada à diriger un chantier de construction navale. Elle est alors mère de neuf enfants. En 1850, lorsqu’elle cède la direction de l’entreprise à son fils ainé, celle-ci est en excellente santé financière.
Émilie Tavernier Gamelin fonde la Maison de la Providence à Montréal où elle accueille des dames âgées. Elle les accueillait déjà dans sa résidence depuis 1828. La maison recevra son incorporation civile sous le nom de Corporation de l’Asile des femmes âgées et infirmes de Montréal quatre ans plus tard. Dans la foulée de la rébellion des patriotes de 1837-1838, elle obtient l’autorisation de visiter les patriotes à la prison Au Pied du Courant. En 1843, à la demande de Mgr Ignace Bourget, elle fonde les Filles de la Charité, plus tard connue sous le nom de Sœurs de la Providence, la première congrégation religieuse canadienne-française du Canada-Uni. En 2001, Émilie Tavernier Gamelin est proclamée Bienheureuse par le Pape Jean-Paul II, dernière étape avant la canonisation.
À l’initiative de Marie-Louise Félix, épouse du patriote Jean-Joseph Girouard, création de l’Association des dames patriotes du comté de Deux-Montagnes.
Femme patriote et épouse de François-Marie-Thomas Chevalier de Lorimier, Henriette Cadieux (1811-1891) envoie une requête écrite au général John Colborne afin d’éviter la pendaison à son mari. Sa requête est rejetée, mais elle est autorisée à partager le souper du prisonnier dans sa cellule la veille de son exécution, le 14 février 1839.

Ca 1864
Restauration : Micheline Lecler
© Archives des Sœurs de Miséricorde
Avec une largeur de vue peu commune pour l’époque, Rosalie Cadron-Jetté ouvre l’hospice Sainte-Pélagie à Montréal pour accueillir les célibataires enceintes sans ressources. En 1848, elle fonde la communauté des Sœurs de Miséricorde qui continue son œuvre sous le nom de l’Institut des sœurs de Miséricorde. Pour venir en aide, en toute discrétion, à celles que l’on appelait « filles mères », Rosalie Cadron-Jetté et sept religieuses de sa jeune Communauté obtiennent leur certificat de compétence pour pratiquer comme sage-femme en 1849.

Il est désormais interdit à quiconque n’est pas médecin diplômé d’une université ou ne détient pas une autorisation à cet effet du gouverneur de pratiquer des accouchements dans les villes de Québec et de Montréal. Deux ans plus tard, la formation des sages-femmes tombe sous le contrôle du nouveau Collège des médecins et chirurgiens du Bas-Canada.
Fondation de la Home and School of Industry par Eliza Hervey, une laïque protestante récemment immigrée d’Écosse, pour éduquer les jeunes filles au travail ménager et héberger des enfants de familles pauvres. La même année, elle installe un atelier de couture qui emploie des veuves sans ressources qui deviendra les Protestant Industrial Rooms en 1861. Le Protestant Infants’ Home (1870) et le Murray Bay Convalescent Home (1874) sont deux autres œuvres initiées par elle.
Robert Baldwin et Louis-Hippolyte Lafontaine retirent le droit de vote aux femmes du Haut et du Bas-Canada, peu importe leur statut. Dès 1834, les parlementaires du Bas-Canada ainsi que les Patriotes, sous la gouverne de Louis-Joseph Papineau, avaient fait connaître leur intention en ce sens pour corriger, disaient-ils, une « anomalie historique ».
Esther Blondin, mieux connue sous le nom de Mère Marie-Anne, fonde la Congrégation des Sœurs de Sainte-Anne à Vaudreuil. Elle-même analphabète jusqu’à l’âge de 20 ans, elle fonde sa communauté pour remédier à la situation déplorable des écoles rurales avec vocation de s’occuper de l’éducation des enfants pauvres et d’ouvrir des écoles mixtes, projet jugé subversif pour l’époque. Après l’installation de la communauté à Lachine en 1864, celle-ci prend une expansion rapide et ouvre plusieurs écoles et pensionnats dans les campagnes environnantes et dans la région montréalaise.
Marie-Josephte Fitzbach fonde la communauté Les Servantes du Cœur Immaculé de Marie, mieux connues sous le nom de Sœurs du Bon-Pasteur, à Québec pour œuvrer auprès des femmes qui sortent de prison, les mères célibataires et les orphelins.
Après s’être familiarisée avec le langage signé, Albine Gadbois, sœur Marie de Bonsecours fonde l’Institut des sourdes-muettes de Montréal. Initialement à Longue-Pointe, l’Institution s’installe en 1864 dans des locaux plus adéquats, rue Saint-Denis. La responsabilité de l’Institut sera assumée, après le décès de la fondatrice, de manière intermittente, par trois de ses quatre soeurs, Azilda, Malvina et Philomèneet, jusqu’en 1905.
Le Gouvernement du Canada définit de manière restrictive le statut d’Indien au Bas-Canada en donnant la préséance à la patrilinéarité dans la transmission du statut indien. Cette règle, qui retire à chacune des Premières Nations le droit de définir elle-même les conditions d’appartenance à sa communauté, exclut toute Indienne qui épouse un non-Indien, mais non ses enfants. Au contraire, un Indien qui épouse une non-Indienne, non seulement ne perd pas son statut, mais il le transmet à son épouse ainsi qu’à leur descendance.
Marie Métivier fonde le premier refuge pour femmes enceintes non mariées de la ville de Québec, l’Hospice Saint-Joseph de la maternité de Québec.
L’école normale de McGill, aujourd’hui la Faculté des sciences de l’éducation, ouvre ses portes et accepte des élèves des deux sexes : trente-cinq jeunes femmes et 5 garçons s’y inscrivent la première année.
À l’initiative de Sœur Gaudry (Julie-Marguerite Gaudry), une première salle d’asile pouvant accueillir une trentaine d’enfants est ouverte attenante à l’Hospice Saint-Joseph dans le quartier Saint-Antoine. En 1900, on compte 5 salles d’asile dans la Métropole où près de 2 000 enfants sont accueillis sur une base quotidienne.
Fondation à Montréal du premier club sportif pour dames au Canada : le Montreal Ladies Archery Club.
Après plus d’une vingtaine d’années d’existence, le Ladies’ Prince of Wales Club of Montreal ouvre ses portes aux femmes de la bourgeoisie anglophone de Montréal qui a adopté la pratique de la raquette comme divertissement.
Inspiré du Code civil français édicté par Napoléon en 1804, le Code civil du Bas-Canada confirme la déchéance légale des femmes mariées et entérine le principe de leur incapacité juridique. Celles-ci sont légalement assimilées aux enfants et aux aliénés. Le Code leur interdit d’être tutrice, de disposer de leur salaire, d’intenter une action et de se défendre en justice. Il abolit toutefois le droit de correction des hommes envers leur épouse.
Création du Sheltering Home à Montréal. Emma Barber accueille chez elles des femmes « déviantes », notamment des anciennes prisonnières, des femmes prostituées, des « filles-mères », des femmes alcooliques. Selon le Centre d’histoire des régulations sociales, près de 10 000 femmes ont été hébergées au Sheltering Home.
Née à La Pocatière, Marie-Louise Sirois-Cloutier est considérée comme la femme la plus forte du monde, à une époque où la mode est aux hommes « forts » et à la célébration de leurs exploits, et où médecins et clergé condamnent la pratique de sports dits « virils » pour les femmes. Marie-Louise Sirois-Cloutier accumule de nombreux records au cours de sa carrière.
L’article 6 de l’Acte pourvoyant à l’émancipation graduelle des Sauvages, à la meilleure administration des affaires des Sauvages et à l’extension des dispositions de l’acte trente-et-un Victoria, chapitre quarante-deux voté au Parlement du Canada confirme la préséance paternelle dans la transmission du statut d’Indien. Non seulement les Indiennes qui épousent des non-Indiens se voient-elles privées de leur statut d’Indiennes et retirer leur droit de résider au sein de la réserve, mais le même sort est dorénavant réservé à leurs enfants.
Promulgation de la Loi sur les infractions contre la personne qui, en toutes circonstances, alourdit les sanctions contre l’avortement. Dans le cas d’un avortement avant le cinquième mois, la sentence est l’emprisonnement à perpétuité pour la femme et pour l’avorteuse. Une femme qui tente de s’avorter elle-même est passible de sept ans de prison.
Arrivée à Québec en 1852 à l’âge de trois ans, Edith Clara Sophia Hemming exerce le métier de coloriste au studio Livernois de 1870 à 1895. Miniaturiste accomplie, elle poursuit par la suite une carrière de peintre et expose à l’Ontario Society of Artists, à l’Académie royale des arts du Canada et à l’Art Association of Montreal, avant de retourner en Écosse en 1904.
Fondation par Eliza Hervey de la Protestant Infants’ Home dédiée au soin des nouveau-nés. Soutenue par la Ladies Benevolent Society, selon le Centre d’histoire des régulations sociales, l’institution aurait accueilli, entre 1875 et 1905, « un total de 2 329 enfants et 747 mères allaitantes ».
Avec le soutien financier d’Anne Molson et de son mari, création de la Montreal Ladies Educational Association qui offre, pour la première fois, à des jeunes femmes des cours de niveau universitaire enseignés par des professeurs de l’Université McGill. Anne Molson en sera la première présidente.
Au recensement de 1871, une quarantaine de femmes sont inscrites à titre de sages-femmes. Toutefois, il est estimé qu’elles étaient beaucoup plus nombreuses à l’époque. À partir de 1891, elles ne sont plus mentionnées dans les recensements, ce qui présage le déclin du métier de sage-femme au bénéfice des médecins-accoucheurs.
Création d’une première école publique secondaire de langue anglaise pour jeunes filles à Montréal. Les premières années, les classes pour les filles étaient accueillies dans des maisons privées. En 1874, lors de l’inauguration d’un nouveau bâtiment du High School of Montreal, les filles y ont été admises dans une division séparée. La pratique des classes non mixtes a été abolie en 1965.

Wm. Notman & Son, Montréal, 1898
Source : Musée McCord, VIEW-3165.1
© Musée McCord, Montréal
La philanthrope, Mary McDougall participe à la fondation de la YWCA (Young Women’s Christian Association) de Montréal pour venir en aide aux femmes immigrantes ou provenant des régions rurales. Elle assurera la présidence de l’Association pendant quatre des huit premières années de l’Association et sa vice-présidence pendant les dix-sept années suivantes. De nombreux services sont mis en place dans les années subséquentes : bibliothèque, résidence, offres de formation, maternelle gratuite, comité pour les aides domestiques, accueil des voyageuses, etc.
Mary Gibbens MacNab fonde, avec sept autres jeunes femmes anglo-protestantes de la ville de Québec, la Women’s Christian Association (WCA) de Québec pour accueillir les jeunes filles vulnérables nouvellement arrivées dans la ville. Elle en est la première présidente. À ce jour, la YWCA de Québec poursuit cette mission d’accueil et d’accompagnement des jeunes femmes.
Création de la Montreal Hebrew Ladies’ Benevolent Society.
Le corps enseignant au niveau primaire se féminise, mais ce sont les hommes qui enseignent dans les classes supérieures et qui occupent les postes de direction. En éducation, à travail égal, les femmes ne touchent que 40 % du salaire des hommes.
L’histoire d’Emily F. De Witt est intimement liée à celle du Dispensaire diététique de Montréal (DDM), organisme qu’elle fonde en 1879 pour venir en aide aux personnes pauvres ou malades qui souffrent de carences alimentaires ou de malnutrition. Elle en demeure l’âme dirigeante pendant près de trente-cinq années, durant lesquelles le territoire desservi par le Dispensaire s’élargit et offre des services de plus en plus diversifiés.
Publication dans la Revue canadienne de Montréal du roman Angéline de Montbrun par Laure Conan, nom de plume de Marie-Louise Félicité Angers. Romancière, biographe et journaliste, Laure Conan est considérée comme la première femme de lettres du Canada-français.
Tenue à Montréal du premier tournoi de tennis féminin au Canada.
La Loi des terres fédérales qui vise à assurer la préservation de la propriété familiale est promulguée. Calquée sur la loi américaine sur le peuplement des terres (Homestead Acts), elle accorde certaines protections aux femmes dans les régions isolées. Cette loi empêche le mari d’aliéner, sans le consentement de sa femme, les biens faisant partie du patrimoine familial, généralement constitué de la maison et d’une partie de la terre. Cependant, la loi est modifiée en 1909 et fait perdre aux femmes cette protection.
Promulgation de la loi permettant à un homme d’épouser la sœur de sa défunte épouse; les femmes demeurent privées d’un droit analogue. Les légistes de l’époque justifient ce double standard en affirmant que la sœur d’une femme décédée est souvent appelée à prendre soin des enfants de cette dernière. Il est donc considéré souhaitable que le beau-frère puisse épouser cette « seconde mère ».
Cycliste, pédestrienne (marcheuse athlétique d’endurance) et femme forte, Louise Armaindo, née Brisebois, s’illustre dans les années 1880 comme la cycliste dominant son époque. Nommée « Lady Bicyclist of the World », l’athlète originaire de Sainte-Anne-de-Bellevue devient l’une des toutes premières athlètes professionnelles du Canada.
Fondation de la Montreal Society for the Protection of Women and Children (1820-1920) pour se porter à la défense des femmes et des enfants violentés et œuvrer au renforcement des lois contre l’exploitation des enfants et les contraintes du principe de « l’inviolabilité du privé ».
Fondation de la Women’s Protective Immigration Society à Montréal pour venir en aide aux jeunes migrantes « respectables », principalement de la Grande-Bretagne, dès leur arrivée au port de Montréal. Selon le Centre d’histoire des régulation sociales, durant l’année 1885, 280 jeunes filles auraient été accueillies par l’institution.

Charles Howard Millar, Drummondville, vers 1900
Source : Musée McCord, MP-1974.133.185
© Musée McCord, Montréal
La première école ménagère est fondée à Roberval par Mère Saint-Raphaël. Elle sera suivie de plusieurs autres, surtout à partir de 1904 avec la création de l’École ménagère provinciale par la section féminine de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal. Elles prendront le nom d’instituts familiaux en 1951.
Première cantatrice québécoise et canadienne à obtenir une reconnaissance internationale, Emma Albani née Marie-Louise-Emma-Cécile Lajeunesse revient chanter à Montréal après 20 ans d’absence. Une foule de plus de 10 000 admirateurs et admiratrices l’attend à son arrivée à la gare Windsor.
Huit étudiantes sont admises à la Faculté des arts de l’Université McGill pour y poursuivre des études postsecondaires. Elles obtiennent toutes un baccalauréat ès arts en 1888. Ce ne sera qu’en 1932 que les femmes pourront se joindre au McGill’s Students’ Society, société créée en 1902.
Le Women’s Christian Temperance Union de la Province de Québec tient sa première rencontre annuelle. L’Union chrétienne des femmes pour la tempérance est l’organisation féminine non confessionnelle la plus importante du XIXe siècle au Canada. L’Union jouera un rôle important dans la lutte pour le droit de vote des femmes au Canada.
Des cours de phonographie, de dactylographie et de sténographie sont offerts dans les YWCA de Montréal, Toronto et Hamilton afin de préparer des jeunes femmes à occuper ces métiers, qui, à l’époque, étaient traditionnellement exercés par des hommes, car considérés trop exigeants pour des femmes.
Première intervention de l’État en matière de travail : adoption de l’Acte des manufactures ou Acte pour protéger la vie et la santé des personnes employées dans les manufactures. La loi interdit l’embauche de filles de moins de 14 ans et de garçons de moins de 12 ans. Elle fixe également le nombre maximum d’heures de travail par semaine à 60 pour les femmes et les enfants et à 72,5 pour les hommes.
Fille de rabbin, née en Grande-Bretagne, Katherine Samuel de Sola arrive à Montréal en 1887 à la suite de son mariage avec David Meldola de Sola, rabbin à la synagogue Shearith Israël (Spanish and Portuguese Synagogue of Montreal). Pendant son séjour à Montréal, où elle demeurera jusqu’à la mort de son mari en 1918, elle participe à la fondation du Montreal Local Council of Women en 1893, qui rassemble des femmes de différentes confessions religieuses, et à celle du National Council of Jewish Women of Canada (NCJWC) en 1897, dont la mission première est l’aide aux immigrant·e·s juif·ve·s. Accueillie au sein de l’élite montréalaise, elle est, jusqu’à son retour à Londres, très active dans plusieurs autres organisations sociales et philanthropiques, particulièrement au sein de la communauté juive montréalaise.
L’organisation réformiste et ouvrière, Les Chevaliers du travail, publie un manifeste dans lequel elle exige qu’on mette en application le principe à travail égal, salaire égal pour les deux sexes. Le Parti socialiste ouvrier adopte une résolution similaire dans son manifeste de 1894.
Une modification du Code municipal par le Gouvernement du Québec accorde le droit de vote aux femmes propriétaires et célibataires. En 1892, cette éligibilité est également accordée aux veuves et aux femmes célibataires locataires. Les femmes mariées demeurent toutefois exclues de cette première réforme.
L’Université McGill décerne les premiers diplômes de baccalauréat ès arts à des femmes. Eliza Cross, Martha Murphy, Blanche Evans, Grace Ritchie, Jane Palmer, Alice Murray, Georgina Hunter et Donalda McFee en sont les premières récipiendaires. L’École normale et la Faculté des arts sont cependant les seules à admettre des femmes, les autres facultés de l’institution leur étant toujours interdites. Dans le milieu francophone, l’Université Laval refuse carrément les femmes. Elles ne sont autorisées qu’à venir écouter des conférences.
Ouverture d’une première école d’infirmières par Gertrude Elizabeth (Nora) Livingston, garde-malade diplômée de la Training School for Nurses du New York Hospital et administratrice de l’hôpital Montreal General Hospital. En insistant pour distinguer le travail infirmier des tâches domestiques et en réorganisant progressivement le travail des infirmières, Gertrude Elizabeth Livingston a joué un rôle déterminant dans la professionnalisation du métier d’infirmière.
L’École de médecine du Collège Bishop de Montréal ouvre ses portes aux étudiantes. Dix femmes y termineront leurs études avant la fusion de cette école avec celle de McGill en 1905. Cette fusion éliminera la possibilité pour les femmes de faire des études de médecine au Québec jusqu’en 1918.
Octavia Grace Ritchie est la première femme à recevoir un diplôme de l’École de médecine du Collège Bishop de Lennoxville. Avec Maude Abbott, également étudiante à l’École de médecine de Bishop, elle crée l’Association for the Professional Education of Women, pour militer en faveur de l’accès des femmes aux études universitaires.
Sous le nom de plume de Françoise, Robertine Barry est la première femme journaliste du Canada français à vivre de sa plume, En 1891, elle signe ses premiers articles dans le journal La Patrie de Montréal avec lequel elle collabore activement jusqu’en 1900. Figure importante du mouvement féministe de l’époque, elle fonde et dirige de 1902 à 1909 la revue bimensuelle, le Journal de Françoise dans laquelle elle défend la justice sociale et les droits des femmes, Parmi les collaboratrices de la revue, se retrouvent notamment Laure Conan, Joséphine Marchand et Marie Lacoste Gérin-Lajoie.
La distribution d’information sur la régulation des naissances et la vente de produits contraceptifs ou abortifs deviennent illégales et passibles de deux ans d’emprisonnement, jusqu’à la réforme du Code criminel de 1969. « Est coupable d’un acte criminel et passible de deux ans d’emprisonnement celui qui (…) offre en vente, annonce pour les vendre ou en disposer, quelque médecine, drogue ou article destiné ou représenté comme servant à prévenir la conception ou à causer l’avortement ou une fausse couche, ou publie une annonce de cette médecine drogue ou article. » [63-64 V. c 46 art. 3].
Fondation du Montreal Women’s Club par Eliza Ann McIntosh Reid. Un des premiers groupes féministes au Canada, le Club visait à faire entendre la voix des femmes dans l’espace public et soutenir leur développement culturel, scientifique et social.
Fondation du Ladies’ Morning Musical Club par de jeunes musiciennes dilettantes. Elles se réunissent une fois par semaine pour déchiffrer des œuvres et les jouer. Leur premier concert a lieu le 17 novembre 1892 dans une grande salle du YMCA. Doyen des sociétés culturelles du Québec et du Canada, l’organisme à but non lucratif présente encore annuellement une série de concerts.
Fondation du Conseil national des femmes du Canada, première association féministe pan-canadienne. Elmire Jane Pangman Casault (1840-1911), en sera la première présidente au Québec.
Joséphine Marchand-Dandurand fonde une première revue exclusivement dédiée aux femmes, Le coin du feu. Tout en se défendant d’être un « organe revendicateur, protestataire ou agressif », la revue offre aux femmes un espace à elles : « Comme monsieur son mari, qui a son club, sa pipe, ses gazettes, madame aura aussi, et ce ne sera que justice, son journal à elle ». Publiée mensuellement de janvier 1893 à décembre 1896, elle vise à « élever le niveau intellectuel des femmes » et à améliorer leur rôle de femme au foyer.
Vice-présidente du Montreal Council of Women dès sa fondation, Marguerite LaMothe-Thibaudeau se distingue par ses nombreuses implications au sein d’associations locales et internationales vouées à l’amélioration des conditions de vie des femmes et des enfants. Elle participe notamment à la mise sur pied en 1880 du premier hôpital francophone laïc en Amérique du Nord, l’Hôpital Notre-Dame, et, avec Joséphine Marchand-Dandurand, Caroline Dessaulles-Béïque et Marie Lacoste-Gérin-Lajoie, elle compte parmi les fondatrices de la Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste en 1907.
Fondation du Montreal Local Council of Women, sous la présidence de Lady Julia Parker Drummond (1860-1942). Il s’agit de la première organisation féministe fondée au Québec qui se donne pour objectif la conquête des droits civils et politiques des femmes. Elle regroupe une majorité de femmes protestantes, mais Marie Lacoste-Gérin Lajoie, Joséphine Marchand-Dandurand, Caroline Béïque et Marie Thibaudeau en feront partie, à titre individuel, pendant un certain temps.
Figure importante du monde musical canadien, Victoria Cartier donne, à l’âge de 16 ans, un premier récital de piano dans sa ville natale, Sorel. En 1898, de retour d’un séjour d’études de deux ans à Paris, elle fonde l’École de piano Paris-Montréal. Tout au long de sa carrière, elle bénéficie d’une forte réputation comme concertiste et pédagogue. Parallèlement, elle occupe successivement le poste d’organiste aux églises Saint-Louis-de-France, Saint-Viateur (Outremont) dont elle inaugure les orgues Casavant en 1913, et l’Immaculée-Conception.
La Chambre des communes rejette une pétition en faveur du suffrage des femmes présentée par la Women’s Christian Temperance Union (Ligue des femmes chrétiennes pour la tempérance).
Pionnière de la chirurgie cardiaque moderne, Maude Abbott obtient son diplôme de médecine de l’Université Bishop en 1894. Elle est l’une des premières femmes diplômées en médecine au Québec. Après un séjour de perfectionnement en Europe, elle occupe à partir de l’été 1898 le poste de curatrice adjointe du musée de médecine de McGill, avant d’en devenir la curatrice en 1901. À ce titre, elle innove en faisant appel au musée pour l’enseignement de la pathologie. En reconnaissance des travaux exceptionnels et internationalement connus qu’elle mène au sein du musée, l’Université McGill lui décerne en 1910 un doctorat honoris causa en médecine et lui octroie un poste de maître de conférences en pathologie, alors que la faculté de médecine n’accepte pas encore les femmes, Ce n’est qu’en 1925 qu’elle sera promue professeure adjointe. Elle est la première femme à enseigner la médecine à Montréal et sera l’auteure de plusieurs articles sur la pathologie ainsi que sur l’histoire de la médecine.
Création de la Montreal Hebrew Young Ladies’ Sewing Society qui offre des vêtements aux enfants de familles pauvres ainsi qu’une banque alimentaire.
Création du premier club de curling féminin au monde, The Ladies’ Auxiliary Club of the Royal Montreal.
Création de la Canadian Nurses’ Association à Montréal. L’association deviendra le Montreal Graduate Nurses’ Association en 1924.