Publication par Marie-Claire Daveluy (1880-1968) du premier roman québécois écrit spécifiquement à l’intention des enfants, Les aventures de Perrine et de Charlot dont la publication en six tomes s’échelonne jusqu’en 1940. Soucieuse de combler le vide historiographique, elle publie en 1934 un ouvrage majeur, de plus de 400 pages, Jeanne Mance, (1606-1673) pour mettre en lumière le rôle majeur joué par Jeanne-Mance dans la fondation de Montréal et revendiquer sa reconnaissance à titre de cofondatrice. Cet ouvrage lui méritera le prix David et la Médaille de L’Académie française.
Pionnière de la formation universitaire en nursing et sœur de la Charité de l’Hôpital Général de Montréal, Mathilde Toupin-Fafard devient la directrice des premiers cours d’enseignement supérieur en français pour garde-malades inaugurés à l’Université de Montréal. Ces cours sont à l’origine de la fondation en 1934 de l’Institut Marguerite d’Youville, première école francophone à offrir un programme d’études supérieures en sciences infirmières.
Création d’une section « ménagère » au Département de l’Instruction publique.
Donalda Charron est présidente de l’Union ouvrière féminine de Hull à la manufacture d’allumettes E.F.Eddy lorsque cette dernière annonce sans préavis des baisses de salaire et un allongement des heures de travail. Elle est à la tête du mouvement de grève que les ouvrières déclenchent sur-le-champ, sans même consulter la direction de leur syndicat, en quittant leur poste pour protester contre cette injustice. Si après trois mois de lock-out, la lutte des ouvrières leur permet de maintenir le salaire et les horaires pour lesquels elles s’étaient battues en 1919, elle n’entraîne toutefois aucune amélioration dans leurs conditions de travail. Pour faire exemple, l’entreprise refuse à Donalda Charron de réintégrer son emploi.
Mise sur pied de la Commission du salaire minimum des femmes du Québec qui est chargée d’établir les heures de travail et les salaires des femmes à la suite de la Loi du salaire minimum des femmes de 1919. Les travaux de la Commission s’étendront jusqu’en 1937.
Déclenchement d’une grève générale dans des ateliers de vêtements de Montréal par 1 500 femmes, membres de l’International Ladies Garment Workers Unions.
Pionnière de l’admission des femmes dans la profession, Henriette Barrot-Chênevert est la première femme à pratiquer l’architecture à Québec au sein du bureau de son mari. Après le décès de celui-ci, sur la base de l’expérience acquise, l’Association des architectes de la province de Québec l’accepte comme membre en 1952, ce qui lui permet de former, en association avec son fils, son propre bureau d’architecte. Première femme admise par l’Association, elle participera, en 1963, à la création de l’Union internationale des femmes architectes.
Fondation par Irène Joly de la Ligue des femmes propriétaires de Montréal afin de lutter pour l’obtention du droit de vote pour les femmes mariées propriétaires à Montréal.
Admission d’une première femme, Marthe Pelland, à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal. Elle recevra son diplôme en 1930 et termine en tête de sa promotion avec la mention Très grande distinction, seule mention Summa cum laude accordée aux diplômés de sa promotion. Spécialisée en neurologie, elle est l’une des premières Québécoises francophones à opter pour un autre domaine que la pédiatrie.
Thérèse Casgrain fonde la Ligue de la jeunesse féminine avec l’ambition de favoriser l’implication de jeunes filles de la « bonne société » dans des activités productives. Elle refuse d’y associer un aumônier catholique comme le prescrit l’usage des organisations de bienfaisance. La Ligue est surtout connue pour l’organisation du Bal des Petits souliers, événement mondain caritatif au cours duquel, jusqu’aux débuts des années 1960, les jeunes filles de familles aisées faisaient leur « entrée » dans le monde.
Fondation du club Wilfrid-Laurier par Marianna Beauchamp-Jodoin pour rejoindre les femmes libérales socialement actives. Marianna Beauchamp-Jodoin sera la première canadienne-française nommée au Sénat en 1953
Premier prix de piano du Conservatoire de Lille en 1906 et de celui du Conservatoire de Paris en 1911, Yvonne Hubert s’établit à Montréal en 1926, après une brillante carrière européenne de concertiste. Elle y fonde en 1929 l’École de piano Alfred-Cortot (1929) et fait partie du premier corps enseignant du Conservatoire de musique du Québec. À partir de 1952, Yvonne Hubert enseigne aussi à l’École Vincent-d’Indy. Son apport à la formation de plusieurs générations de pianistes est considérable.
Nouveau dépôt par le député libéral Victor Marchand d’un projet de loi pour l’obtention du droit de vote des femmes au Québec. Il est rejeté par 80 % des voix. Entre 1922 et 1940, il sera présenté et rejeté onze autres fois avant d’être adopté en 1940.
Couturière de métier, Gabrielle Bernier ouvre son propre salon de couture au 1327 rue Sherbrooke ouest vers lequel converge les femmes de la bourgeoisie québécoise. Surnommée la Coco Chanel du Québec, elle sera l’auteure de plusieurs innovations dans le milieu de la mode montréalaise, notamment en popularisant le port du pantalon au Québec. En hommage à cette pionnière de la mode québécoise, le cégep Marie-Victorin inaugure en mars 2003 le pavillon Gaby Bernier, qui accueille les programmes d’enseignement en mode de cette institution.
Figure marquante du féminisme de la première moitié du XXe siècle au Québec, notamment pour son rôle déterminant dans l’obtention du droit de vote et d’éligibilité pour les femmes québécoises, Idola Saint-Jean quitte le Comité provincial pour le suffrage féminin et fonde l’Alliance canadienne pour le vote des femmes du Québec pour mieux rejoindre les femmes de la classe ouvrière et celles des quartiers populaires. Journaliste, éducatrice et militante, tout au cours de sa vie, elle prend position dans divers éditoriaux, émissions radiophoniques et conférences en faveur des droits des femmes et critique les conditions sociopolitiques qui perpétuent la dépendance économique et l’infériorité juridique des femmes.
Création de l’Association des garde-malades catholiques licenciées de la province de Québec par les Sœurs de la Charité.
Les ouvrières du département de fabrication des couvre-chaussures de la Dominion Rubber de Montréal déclenchent une grève et forment un syndicat mixte auquel adhèrent tous les travailleurs et travailleuses de l’usine. Il est prévu que chacun des postes à la direction du syndicat soit simultanément occupé par une femme et un homme.
Pour la première fois, les femmes sont admises aux Jeux olympiques d’été. Des athlètes canadiennes participent aux épreuves d’athlétisme. Les sept Canadiennes de la délégation, six sprinteuses et une nageuse, récoltent 4 médailles dont 2 d’or, une d’argent et une autre de bronze.
Début de la carrière de chanteuse de Mary Rose-Anna Travers, mieux connue comme La Bolduc. Reconnue comme la Reine des chanteuses et chanteurs folkloriques canadiens, son œuvre intègre et reflète plusieurs influences musicales du Québec de l’époque.
Pionnière du théâtre burlesque et de la comédie au Québec, Rose Ouellette (1903-1996), mieux connue sous le nom de « la Poune », est la première femme en Amérique du Nord à avoir dirigé deux théâtres, le Cartier (1928-1938) et le National (1936-1957). À la direction du Cartier, elle forme une troupe de burlesque qui compte dans ses rangs Juliette Petrie, qui sera sa partenaire durant plusieurs décennies. À la direction du Théâtre national de Montréal, elle accomplit un exploit jamais répété depuis : faire salle comble sept jours par semaine, en matinée et en soirée, avec changement de programme tous les lundis, et ce, pendant dix-sept années.
Tenue de la Commission d’enquête sur les droits civiques de la femme, aussi appelée Commission Dorion. Au nom de la Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste, Marie Gérin-Lajoie, en compagnie de Thérèse Casgrain et d’Idola Saint-Jean, y présente des recommandations pour la refonte du Code civil. Avec l’appui de Thaïs Lacoste-Frémont, sœur de Marie Gérin-Lajoie, l’Association des femmes propriétaires réclame l’abolition de la contrainte que constitue la sujétion à l’autorisation maritale.
Obtention du droit de vote pour les Montréalaises mariées sous le régime de la communauté de biens ou de la séparation de biens qui paient des taxes municipales.
Le Conseil privé à Londres annule une décision de la Cour suprême du Canada et met un terme à un long débat juridique en reconnaissant que les femmes sont des « personnes » au sens de la loi et doivent jouir au même titre que les hommes de pleins droits civils. Cette décision vient clore une polémique datant de 1918 lorsqu’un avocat qui comparaissait en Alberta devant la cour de la juge Emily Murphy avait considéré ses jugements illégaux, car elle n’était pas une « personne » au sens du droit coutumier britannique. En leur reconnaissant le statut de personne, le Conseil privé ouvrait également la porte du Sénat aux femmes.
Le Comité provincial pour le suffrage féminin devient La Ligue des droits de la femme à l’instigation de Thérèse Casgrain.
Pour sa sculpture « Mon grand–père », Sylvia Daoust obtient un premier prix pancanadien à la Willingdon Arts Competition. Elle obtient également la même année une bourse du gouvernement du Québec pour poursuivre des études en France. À son retour en 1930, elle devient professeure de dessin, d’anatomie et de modélisation à l’École des Beaux-Arts de Québec puis, à partir de 1942 à 1968, elle enseigne la sculpture sur bois et pierre à l’École des Beaux-Arts de Montréal. Les sculptures et les monuments de Sylvia Daoust se retrouvent dans plusieurs villes du Québec et dans des lieux publics importants, alors que plusieurs de ses réalisations constituent un patrimoine artistique dans différentes églises et institutions religieuses.
L’Association des comptables licenciés est la première association professionnelle à voter une résolution admettant les femmes dans ses rangs, malgré les inquiétudes soulevées, notamment par le premier ministre Taschereau, au sujet des conséquences d’une telle décision pour l’avenir et le prestige de l’Association.
Originaire de Montréal, Cairine-Rhea Mackay Wilson devient la première femme à accéder au Sénat canadien. En 1949, elle est aussi la première femme à être nommée déléguée canadienne à l’Assemblée générale des Nations Unies.
Idola Saint-Jean est la première Québécoise à se présenter à des élections fédérales. Elle obtient 3000 voix dans le comté de Dorion-Saint-Denis.
Surnommée l’ange de la baie d’Hudson, Maude Watt , née Maloney, s’établit avec son mari, James Watt, à Rupert House – aujourd’hui Waskaganish –, après avoir exploré le Grand Nord québécois. Pour contrer l’extinction du castor, principale ressource des Cris, le couple revendique l’instauration de territoires protégés. À la création de la Réserve du Castor, Maude Watt devient la première femme garde-chasse du Grand Nord québécois.
Dépôt du rapport de la Commission des droits civils de la femme. Le Rapport Dorion maintient une vision traditionnelle de la place des femmes dans la société en affirmant que « plus que l’égalité, c’est le respect de la tradition qui compte ». Il propose 16 modifications au Code civil concernant le statut juridique des femmes; seules quelques modifications seront adoptées.
Fondation de l’École des arts paysans, qui deviendra l’École des arts domestiques. L’école offre une formation en tissage et techniques liées à la transformation des fibres textiles.
À la suite du dépôt du rapport de la Commission d’enquête sur les droits civiques des femmes au Québec, dénommée Commission Dorion, mise sur pied en 1929, quelques modifications au Code civil sont apportées. Dorénavant, une femme mariée sous le régime de la communauté de biens peut disposer de son salaire et des biens acquis avec celui-ci. L’incapacité juridique de la femme mariée est cependant maintenue.
L’adoption de l’article 6 du « bill de Montréal » par le Conseil législatif permet aux femmes mariées sous le régime de la séparation de biens et répondant aux critères d’éligibilité, soit être propriétaires, de voter aux élections municipales.
Fondation du mouvement de la Jeunesse ouvrière catholique féminine (JOC).
L’Association Solidarité féminine est fondée par des femmes communistes afin de défendre les droits des travailleuses et des familles ouvrières.
Marie-Thérèse Archambault est la première laïque en Amérique du Nord à obtenir un doctorat en philosophie scolastique de l’université d’Ottawa, La composition substantielle des corps naturels d’après Aristote et Saint Tomas d’Aquin. Elle est l’auteure de plusieurs brochures sur le rôle social de la femme. Alors qu’elle avait tout juste treize ans, Marie-Thérèse Archambault avait déjà acquis une certaine notoriété au Québec en exigeant d’être servie en français par la compagnie de tramways d’Ottawa.
Thaïs Lacoste-Frémont fait de la promotion des droits des femmes la cause de sa vie. Avec sa sœur, Marie-Gérin Lacoste-Lajoie, elle est une des figures de proue de la lutte des femmes pour l’obtention du droit de vote au Québec. En 1932, elle est la première déléguée féminine du gouvernement canadien à la 13e assemblée de la Société des Nations qui se tient à Genève. En 1947, elle dirige une commission d’étude sur le statut légal de la femme mariée dans la vie civile et politique à la suite de laquelle elle donnera une série de cours sur le sujet, à la demande du Barreau québécois et, une autre, au Cercle de l’Amicale de Jésus-Marie, à Sillery (Québec).
Yvonne Maisonneuve crée dans un appartement, au 366 de la rue Fairmont à Montréal, un lieu d’accueil et de dépannage pour des femmes sans ressources. Connue aujourd’hui sous le nom Le Chaînon, l’œuvre ne cessera de grandir au fil des décennies et d’élargir l’offre de ses services.
Le YWCA met sur pied une série de cours pour domestiques sans emploi et décerne une certification de compétences à près de 200 aides domestiques.
Diplômée en chimie de l’alimentaiton de la Sorbonne, Jehane Benoît, surnommée la « grande dame de la cuisine québécoise » fonde à Montréal la première école culinaire laïque au Québec, Au fumet de la Vieille-France et en 1935, le Salad Bar, un des premiers restaurants à offrir un menu végétarien au Canada. Au cours de sa carrière, elle publie près d’une trentaine de livres de recettes, dont la renommée la Nouvelle Encyclopédie de la Cuisine, publiée en 1963 et vendue à ce jour à plus de deux millions d’exemplaires. Grâce à sa participation à plusieurs émissions de radio et de télévision, elle favorise l’éducation culinaire de générations de Québécoises.
Laure Cabana Pelletier (1910-1998) est à l’origine d’un nouveau métier au croisement du théâtre et de la mode, celui de costumier·ère, ou plus précisément celui de concepteur·rice de costumes pour les arts de la scène et le cinéma.
Odette Lebrun fonde la Société d’étude et de conférences (SEC) avec le soutien de la Faculté de philosophie de l’Université de Montréal. Encore aujourd’hui, dans trois régions du Québec (Montréal, Centre du Québec-Mauricie et Ottawa-Hull), la SEC permet à des femmes, regroupées en cercles d’études d’accéder à diverses activités culturelles : conférences, concerts, thé-causerie, concours littéraires, voyages, etc.
Pour en savoir plus : Société d’étude et de conférences
Grande chapelière de l’histoire de la mode à Montréal, Yvette Brillon (1907-1996) ouvre, à l’âge de vingt-huit ans, une boutique de chapeaux sur la rue Saint-Denis, qui deviendra quelques années plus tard un salon de mode très populaire. Elle est la première femme d’affaires à présenter des défilés dans les hôtels de Montréal et se distingue comme femme entrepreneure, son atelier embauchant plus de soixante-cinq employé·e·s à certains moments.
Connue dans le milieu théâtral québécois sous le nom de Madame Jean-Louis Audet, Yvonne Duckett est une pionnière et figure de proue de l’enseignement de la phonétique et de l’art dramatique au Québec. Elle ouvre dans le sous-sol de sa maison, rue Saint-Hubert, l’École supérieure de phonétique et de diction où elle initie, pendant près de trente ans, les jeunes Québécois·e·s au « bon parler français ». Plusieurs des enfants qui ont fréquenté son école deviendront des artistes renommés de la scène et du cinéma et auront une influence déterminante sur l’évolution du milieu culturel québécois. Parmi ces artistes, se retrouvent plusieurs comédiennes bien connues du grand public dont Yvette Brind’Amour, Gisèle Schmidt, Marjolaine Hébert, Béatrice Picard, Monique Miller, Dominique Michel, Geneviève Bujold, Lise Lasalle, Andrée Champagne, Louise Rémy, Andrée Boucher et Marie Josée Longchamps.
Suite au rapport de la Commission royale d’enquête sur le système bancaire au Québec, les femmes mariées peuvent désormais ouvrir, à leur nom, un compte de banque.
La violoniste Annette Lasalle-Leduc (1903-1999) compte parmi les premiers musicien·ne·s engagé·e·s par la toute nouvelle Société des concerts symphoniques de Montréal (l’actuel OSM). Elle est la seule femme au sein des premiers violons.
Création de l’Institut Marguerite d’Youville, école supérieure pour infirmières, par les Sœurs Grises. L’école offre un programme de baccalauréat en nursing pour les infirmières diplômées et est officiellement affiliée à l’Université de Montréal en 1936.
Mise en ondes de l’émission Femina qui sera animée à ses débuts par Thérèse Forget-Casgrain. L’émission proposera aux femmes des chroniques sur leurs droits et des informations sociales et culturelles.
Léa Roback tient à Montréal la première librairie marxiste de Montréal, le Modern Bookshop qui est l’objet de perquisitions policières fréquentes.
Fondation de l’Association catholique des infirmières canadiennes.
Cadette de la famille dont sont issues les féministes Marie Lacoste-Gérin-Lajoie, Justine Lacoste-Beaubien et Thaïs Lacoste-Frémont, Berthe-Lacoste-Dansereau devient la première femme à offrir un service de traiteur au Québec. L’enseigne «Dansereau traiteur», est aujourd’hui la plus ancienne entreprise de traiteur en activité.
Mise sur pied de la Commission royale d’enquête sur le textile aussi connue sous le nom de Commission Turgeon. La Commission rendra son rapport en 1938 et fera état des conditions de travail difficiles des ouvriers et des ouvrières des manufactures.
Dorothea Palmer est arrêtée et accusée en vertu du Code criminel qui interdit toute promotion et vente de matériel contraceptif. À Eastview (aujourd’hui Vanier), banlieue canadienne-française de la région d’Ottawa, l’infirmière offrait l’accès à du matériel contraceptif et une brochure d’information sur les méthodes contraceptives.
Fondation par Laure Gaudreault de la Fédération catholique des institutrices rurales. Elle dénonce l’exploitation des institutrices rurales dont les salaires se situent autour de 250$ par année. Elle pose les base du mouvement syndical dans le milieu de l’éducation au Québec.
Entrée en vigueur de la Loi des pensions de vieillesse.
Yvette Brissette est la première femme admise à la Faculté de médecine de l’Université Laval. Elle obtient son diplôme en 1941, devenant ainsi la première diplômée en médecine de cette université.
Agathe Lacourcière-Lacerte devient la première femme admise dans un corps professoral universitaire francophone, celui de l’Université Laval. Détentrice de plusieurs diplômes, dont un doctorat en lettres de l’Université de Madrid, elle est embauchée en 1937 dans la nouvelle Faculté des lettres de l’Université Laval, mais n’accédera au poste de professeure titulaire qu’en 1948.
Première organisation syndicale dans l’industrie du vêtement à l’instigation de l’Américaine Rose Pesotta qui avait été dépêchée par l’Union internationale des ouvriers du vêtement pour dames pour organiser les midinettes. En avril, la grève, dont Léa Roback et Yvette Charpentier seront des figures de proue, implique plus de 5 000 ouvrières et dure vingt-cinq jours. La reconnaissance du syndicat est finalement obtenue et un premier contrat de travail est signé, octroyant aux ouvrières une semaine de 44 heures et un salaire moyen de 16,00 $.
https://histoiredesfemmes.quebec/pdf/Pesotta.pdf
Adoption de la Loi des salaires raisonnables au Québec qui introduit la notion de « à travail égal, salaire minimum égal ». La loi préconise la création d’une Commission du salaire minimum des femmes.
Promulgation de la Loi instituant l’assistance aux mères nécessiteuses. Pour en bénéficier, les femmes doivent se plier à des démarches souvent humiliantes en fournissant notamment des garanties morales quant à leur habileté à donner à leurs enfants les soins d’une bonne mère et être mariées. Si plusieurs mères se voient ainsi exclues, cette loi représente néanmoins une avancée car elle introduit une prise en charge par l’État de responsabilités qui étaient traditionnellement assumées par des institutions religieuses (orphelinats, œuvres de bienfaisance, etc.).
À l’instigation de la Ligue des droits de la femme, les femmes participent pour la première fois au congrès d’un parti politique au Québec, le Parti libéral. À ce congrès, Thérèse Forget Casgrain, alors vice-présidente du Club des femmes libérales fait inscrire à l’ordre du jour du programme électoral le droit de vote féminin qui est adopté en assemblée générale et devient une promesse électorale. En retour, elles s’engagent à œuvrer pour faire élire le parti aux élections de 1939.
Déterminée à valoriser les femmes des campagnes et leur savoir-faire, la journaliste et animatrice Françoise Gaudet-Smet fonde la revue Paysana, qu’elle dirige pendant onze ans.
Marcelle Barthe (1904-1964) est considérée comme la première femme annonceure et journaliste radiophonique au Québec. Sous le pseudonyme de Françoise, elle fait ses débuts en 1933 à la station CKCH de Hull comme animatrice d’une émission féminine quotidienne, Pour nous Mesdames. En 1938, elle devient la première femme annonceure engagée par la radio d’État (Radio-Canada), où elle participera à une grande variété d’émissions dont Lettre à une Canadienne qui tiendra l’antenne de 1945 à 1964
La Ligue des droits de la femme et l’Alliance pour le vote des femmes appuient publiquement le Parti libéral d’Adélard Godbout, bien qu’elles ne puissent pas encore voter.
Peintre moderne prolifique Efa Prudence Heward (1896-1947) est une figure de proue de l’avant-garde artistique montréalaise. Ses portraits de femmes, aux couleurs vives et provocantes, se démarquent des représentations convenues de femmes passives. Engagée dans le milieu artistique, elle est cofondatrice et vice-présidente du Canadian Group of Painters (1933-1939) et membre fondatrice de la Société d’art contemporain (1939).
Journaliste, romancière, animatrice radiophonique et poétesse québécoise, Jovette-Alice Bernier est l’auteure de l’émission Quelles nouvelles (1930-1958), feuilleton radiophonique qui connaîtra une longévité et une popularité exceptionnelles. Quelles nouvelles peut être considérée comme la première série féministe de la radio québécoise. L’auteure, par le biais de sketches humoristiques, y défend la cause des femmes et aborde plusieurs sujets jugés tabous à l’époque.
Après 14 années d’efforts au cours desquelles des féministes se sont rendues annuellement à Québec pour l’exiger, les Québécoises obtiennent le droit de vote et le droit d’éligibilité au provincial. Le projet de loi 18 présenté par Adélard Godbout, dans la foulée de son engagement électoral, est adopté le 18 avril, à 67 voix contre 9 à l’Assemblée législative. Le projet est adopté le 25 avril par le Conseil législatif.
Ethel Stark (1910-2012)
La Québécoise Ethel Stark fonde la Symphonie féminine de Montréal, le premier orchestre au Canada composé exclusivement de femmes.
Adoption le 22 juin de la Loi du salaire minimum qui s’applique à toutes personnes salariées au Québec, incluant les domestiques qui travaillent au domicile de leur employeur. En raison de l’inscription de diverses exceptions dans la loi, il existe une seule norme à laquelle, sans exception, sont assujettis tous les employeurs, soit l’obligation de remettre le salaire dans une enveloppe dédiée à cet usage.
Scientifique et botaniste, Marcelle Gauvreau est la première femme à recevoir le prix de l’Association canadienne-française pour l’avancement des sciences (ACFAS). Elle est la première francophone à obtenir un diplôme de maîtrise en sciences naturelles en 1939.
Pour la première fois, des femmes, Jessie Kathleen Fisher (1894-1993), Elizabeth Monk (1898-1980) et Lucie Lamoureux-Bruneau (1877-1951), siègent au Conseil municipal de la ville de Montréal. La Charte de la ville sera amendée en 1941 pour donner à toutes les femmes le droit de vote et d’éligibilité.
https://histoiredesfemmes.quebec/pdf/Monk.pdf
Inspiré du programme britannique, mise en place du régime d’assurance-chômage par le gouvernement canadien afin de compenser, si certaines conditions sont réunies, les pertes de salaire des personnes involontairement privées d’emploi.
C’est depuis 1915 que des femmes diplômées en droit, dont Annie Langstaff, Elizabeth Carmichael Monk et Suzanne Raymond-Filion, réclamaient le droit à la pratique juridique. Ces deux dernières qui possédaient un baccalauréat ès arts seront admises au Barreau, suivies en 1942 par Marcelle Hémond et Constance Garner Short.
Cécile Rouleau , diplômée de la faculté des sciences sociales de l’université Laval, devient la première femme cadre au gouvernement du Québec. Elle est à l’origine du Syndicat professionnel des institutrices de la cité de Québec.
Après des études en service social à New York et à Montréal, la journaliste Hayda Denault devient la première travailleuse sociale professionnelle de la ville de Québec, où elle fonde le Service familial de Québec. En 1943, elle participe à la création de l’École de service social de l’Université Laval et y enseigne pendant vingt ans. L’Ordre du Canada lui a été décerné en 1975 pour sa contribution à la formation des travailleuses et travailleurs sociaux.
Fondation de l’Opera Guild of Montreal (la Guilde de l’Opéra de Montréal), plus vieil organisme voué à l’opéra au Canada, par l’artiste lyrique et professeure Pauline Donalda (1882-1970).
Mise sur pied de la section féminine du Corps royal de l’Aviation canadienne, du Corps féminin de l’Armée canadienne et du Corps féminin de la Marine royale Canadienne.
Congrès de la Ligue pour les droits de la femme ayant pour titre « Le rôle de la femme dans la démocratie et ses futures responsabilités ».
En 1941, 80% des femmes noires de Montréal sont des domestiques, l’un des seuls métiers qu’elles ont la possibilité d’exercer.
L’effort de guerre entraîne une mobilisation importante des femmes au sein de la population active. Elles y exercent des métiers traditionnellement réservés aux hommes, tout particulièrement dans les usines de munitions. Plusieurs autres Québécoises s’enrôlent dans les forces armées à titre d’infirmières, mécaniciennes, sténographes, etc., et plusieurs d’entre elles seront affectées outre-mer. À Montréal, six garderies, dont deux seulement sont destinées aux francophones, sont créées par le gouvernement fédéral pour accueillir les enfants dont les mères sont engagées dans un travail reconnu comme essentiel à « l’effort de guerre ». Les autorités religieuses québécoises continueront de s’opposer au travail des femmes pendant toute la durée de la guerre et les garderies seront fermées dès la fin de celle-ci.
Pauline Roy-Rouillard devient la première femme diplômée en architecture au Québec. En mars 1962, elles sera la première femme à être nommée au Conseil Canadien de l’Habitation.
Les femmes peuvent devenir commissaires scolaires au Québec.
La Commission des prix et du commerce du Canada réglemente la longueur des robes et interdit l’ajout de parures inutiles pour réserver le tissu à la fabrication d’uniformes militaires.
Les Québécoises votent pour une première fois aux élections provinciales.
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, 28,2 % des Québécoises occupent un emploi salarié rapporte La Gazette du travail de janvier 1945, comparativement à 19,8 % en 1941, selon L’Annuaire du Québec.
Un programme d’allocations familiales est mis en place par le gouvernement fédéral de Mackenzie King. Parallèlement, le programme de financement des garderies mis en place en 1940 pour soutenir l’effort de guerre est aboli et l’accès des femmes mariées au programme d’assurance-chômage, instauré la même année, est restreint.
Création de l’Union catholique des fermières (UCC) à l’insistance du clergé qui aurait souhaité voir les Cercles de Fermières s’intégrer dans le giron des structures diocésaines catholiques. Les évêques exerceront de fortes pressions pour que les femmes adhèrent à cette nouvelle organisation féminine catholique. Plus de 10 000 fermières leur obéiront.
Pour faire face aux difficultés financières rencontrées par le Sanatorium Prévost, l’infirmière Charlotte Tassé, qui travaille au sein de l’établissement depuis sa fondation, et sa consœur, Bernadette Lépine, font l’acquisition de l’établissement. Elles le transforment en corporation à but non lucratif afin d’en accroître l’accessibilité et d’en faire un centre neuropsychiatrique d’importance. En ouvrant en 1950 la toute première école de gardes-malades auxiliaires du Québec au sein du sanatorium, Charlotte Tassé crée de toute pièce la profession des gardes-malades auxiliaires. Cette première initiative est suivie en 1953 par le développement d’un cours de perfectionnement en nursing psychiatrique pour les infirmières professionnelles. Ce cours est reconnu par l’Université de Montréal.
Gabrielle Roy publie son premier roman, Bonheur d’occasion. Elle y dépeint avec réalisme la vie quotidienne d’un quartier ouvrier de Montréal, Saint-Henri. Son roman se verra décerner le prestigieux prix Femina. Son oeuvre, qui compte plus d’une trentaine de romans et de recueils de contes et de nouvelles, constitue une œuvre majeure de la littérature canadienne d’expression française.
Comédienne, journaliste et polémiste engagée, Laurette Larocque-Auger (1906-1965) écrit, sous le pseudonyme masculin de Jean Despréz, des feuilletons radiophoniques qui mettent en scène des femmes en quête de liberté et d’affirmation. Ses feuilletons les plus célèbres, Jeunesse dorée (1940-1965) et Yvan l’intrépide (1945-1954) demeurent en ondes pour un nombre d’années record et la font connaître du grand public. Elle est également la scénariste du premier long métrage de langue française tourné entièrement au Québec, Le Père Chopin, dont la première a lieu en 1945 au cinéma Saint-Denis à Montréal.
Grâce à la campagne dirigée par Thérèse Casgrain, les allocations familiales seront versées aux mères, alors que la décision initiale, dans le cas du Québec prévoyait, à l’insistance du clergé et d’une partie de l’élite nationaliste, que celles-ci soient versées aux pères afin de ne pas enfreindre ses droits à titre de « chef de famille » au sein des couples mariés en communauté de biens. Pour casser cette décision déjà entérinée par le gouvernement fédéral, il sera évoqué que, selon le Code civil en vigueur, la femme mariée a le mandat tacite d’acheter les biens courants nécessaires au bien-être de la famille. C’est sur la base de cet argument que la décision initiale sera annulée et que les plaques d’imprimerie déjà moulées au nom du père seront modifiées avant le premier versement.
Alors qu’elle termine ses études en sciences sociales, Louise Dumais crée à l’Université Laval le premier programme de formation des moniteurs en loisirs en milieu universitaire. Dans un environnement essentiellement masculin et clérical, elle réussit en 1948 à obtenir la création d’une Section éducation physique et récréative rattachée à l’École de pédagogie et d’orientation, qui devient en 1952 le Département d’éducation physique et récréation dont elle est la première directrice. Quelques années plus tard, elle obtient la mise sur pied d’une section francophone de l’Association canadienne pour l’éducation physique, la santé et la récréation.
L’une des artistes lyriques les plus populaires du Québec, Pierrette Alarie remporte le concours Auditions of the Air du Metropolitain Opera de New York. Sa carrière la mène sur les plus grandes scènes d’Europe et d’Amérique du Nord, souvent en compagnie de son mari, le ténor Léopold Simoneau. Sa voie pure et cristalline lui vaut d’être reconnue comme l’une des interprètes les plus raffinées du répertoire mozartien.
À la fin de la guerre, le gouvernement du Québec, les élites cléricales et les syndicats orchestrent une campagne pour encourager les femmes, surtout les femmes mariées, à regagner leur foyer, « leur vraie place » pour en assurer le « bonheur ». Les tenants du retour des femmes au foyer prétendent que le travail des femmes mariées constitue une menace contre la morale chrétienne et l’équilibre familial et sociétal. Le travail des femmes y est associé à la maltraitance des enfants et à la délinquance juvénile, lorsque ce n’est pas à l’augmentation du chômage des hommes, de l’alcoolisme et de la prostitution.
Fondation de l’Alliance des infirmières de Montréal.
Alma Lepage est la première femme diplômée du baccalauréat en sciences commerciales de HEC Montréal. En 1990, le Prix Alma-Lepage est créé par la fondation des HEC pour honorer la volonté de cette femme d’affaires « de promovoir l’avancement des femmes en gestion ».
Création de la Corporation des instituteurs et institutrices catholiques de la province de Québec.
L’athlète québécoise Gabrielle Pleau remporte des compétitions nationales et nord-américaines dans plusieurs disciplines dont le championnat canadien de ski alpin.
Au terme d’une grève de 100 jours déclarée illégale par Maurice Duplessis, les travailleurs et les travailleuses de la Dominion Textile de Valleyfield obtiennent gain de cause. La compagnie accepte de signer une première convention qui accorde une augmentation salariale de 25 cents l’heure, la réduction de la semaine de travail à 40 heures et la reconnaissance syndicale. Madeleine Parent est parmi les leaders syndicaux qui seront arrêtés au cours de cette grève,
Classée première aux examens du Barreau, Jeanne d’Arc Lemay Warren est la première femme à être admise au Barreau de Québec, l’une des 15 sections du Barreau du Québec. En 1966, elle sera la seule femme parmi les neufs membres de la commission d’enquête Castonguay-Nepveu sur la santé et le bien-être social. Nommée juge à la Cour du bien-être social, affectée à la division de Verdun, en 1970, elle est, par la suite, nommée à la Cour supérieure du Québec où elle siègera jusqu’à sa retraite en 1993.