Une loi provinciale donne accès aux femmes à la plupart des tavernes, à l’exception de celles ayant ouverts leurs portes avant 1979. La totalité des tavernes sera accessible aux femmes à partir de 1986.
Andrée P. Boucher devient la première cheffe d’un parti municipal au Québec, Action Sainte-Foy.
Création par Henriette et Guylaine Lanctôt (1941-….) du Bottin des femmes, un outil de référence, afin de permettre aux femmes d’affaires de différents milieux d’établir des contacts entre elles. En 1985, Henriette Lanctôt crée l’Association des femmes d’affaires du Québec.
Fondation du Centre communautaire des femmes sud asiatiques par neuf Montréalaises d’origine sud asiatique pour pallier l’absence d’organisme dédié aux besoins particuliers des femmes de leur communauté, surtout en ce qui concerne la violence. Depuis, le centre communautaire offre un soutien aux femmes sud-asiatiques et à leur famille afin de briser leur isolement et de les aider à acquérir leur autonomie et à mieux participer aux sociétés québécoises et canadiennes. Intergénérationnel, le Centre accueille des femmes de première comme de deuxième générations et leur offre un soutien et des services en français, en anglais et dans les langues d’origines sud-asiatiques (Afghanistan, Bangladesh, Bhoutan, Inde, Népal, Pakistan, Sri Lanka).
Fondé en 1981, le groupe Cinéma femme organise à Montréal en 1985 le premier Festival international de films et vidéos de femmes. Sous le titre Silence elles tournent l’événement a lieu tous les ans jusqu’en 1990 et alterne, par la suite, avec La Mondiale des films et vidéos de femmes du Québec jusqu’en 1996.
Selon les recommandations du Comité institutionnel de féminisation que préside Jacqueline Lamothe, professeure au département de linguistique, l’Université du Québec à Montréal procède à la féminisation de tous les titres de fonctions et confie au comité l’élaboration d’un code syntaxique de féminisation s’appliquant aux textes officiels de l’université.
Pionnière du droit à l’avortement, la docteure Jeanne Saint-Amour (1949-2018), alors associée au CLSC du Marigot, pratique en mars 1981 un premier avortement au Centre de santé des femmes de Montréal, malgré le refus du ministre Lazure d’autoriser les CLSC à offrir des services d’avortement.
Judith Erola est la première femme nommée ministre du Statut de la femme au Canada.
La FTQ adopte dans le cadre de son Congrès une déclaration politique sur La présence des femmes dans les syndicats.
Les Centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) organisent la première manifestation au Québec de La rue, la nuit, femmes sans peur pour dénoncer la violence faite aux femmes. Le troisième vendredi de septembre est déclaré Journée d’action contre la violence faite aux femmes au Québec. C’est à Vancouver que la première édition canadienne de cette marche Take Back the Night avait eu lieu en 1978.
La Loi sur la santé et la sécurité au travail accorde à la travailleuse enceinte ou qui allaite le droit d’être affectée à d’autres tâches si ses conditions de travail sont jugées dangereuses pour sa santé ou celle de son enfant. En dernier recours, elle peut bénéficier d’un retrait du milieu de travail, avec compensation de la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST).
Les évêques du Québec tiennent une conférence de presse. Ils y dénoncent l’avortement comme un meurtre et lancent un « appel à la vie », condamnant toute pratique gouvernementale susceptible de faciliter l’accès à l’avortement ainsi que tout discours féministe qui associe avortement et libération des femmes. Immédiatement, le collectif des femmes chrétiennes, L’autre Parole, organise une réplique pour signifier son opposition à la position de l’épiscopat et signe avec la Coordination pour l’avortement libre et gratuit et le Centre de santé des femmes du quartier, le collectif, la revue La Vie en Rose et la Fédération du Québec pour le planning des naissances, une déclaration commune, La vie des femmes n’est pas un principe, publiée dans Le Devoir, vendredi le 11 décembre.
Entrée en vigueur de la loi 89 qui constitue une étape décisive dans la révision du Code civil et la réforme du droit de la famille. La loi établit l’égalité totale des époux dans la gestion des biens de la famille et pour l’éducation des enfants : « les époux ont, en mariage, les mêmes droits et les mêmes obligations ». Les femmes gardent leur nom au mariage, peuvent choisir leur lieu de résidence, sont conjointement responsables des dettes durant le mariage. La loi permet dorénavant la transmission du nom de la mère aux enfants. La notion d’enfant illégitime – qui signifiait, en somme, « ne pas avoir de père connu » – est également abolie.
À la suite d’une plainte déposée en 1979 par Sandra Lovelace, une Indienne non-statuée, concernant le caractère discriminatoire de la Loi sur les Indiens qui lui a retiré son statut d’Indienne, le Comité des droits de l’homme des Nations Unies déclare que le Canada enfreint l’Accord international sur les droits civiques et politiques.
Une grille d’analyse permettant de repérer les stéréotypes sexuels est intégrée au processus d’approbation de tous les manuels scolaires.
Les femmes canadiennes exercent des pressions pour inclure les droits des femmes dans la Constitution canadienne. Cette lutte est l’objet de tensions intenses entre le mouvement des femmes canadien et le mouvement des femmes québécois, en raison de l’existence de postures opposées sur la question du rapatriement de la Constitution.
Publication de Va te faire soigner, t’es malade, un ouvrage qui aura un impact majeur dans le milieu de la santé mentale et des services sociaux. Écrit en collaboration par l’anthropologue Louise Guyon et les psychologues Roxanne Simard et Louise Nadeau, l’ouvrage dénonce la façon dont le système de santé perçoit les femmes en tant qu’être naturellement malades et les traite en conséquence.