Après plusieurs années de mobilisation des groupes de femmes autochtones, le 8 décembre, le gouvernement libéral de Justin Trudeau, nouvellement élu, annonce le lancement d’une Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (ENFFADA).
Plusieurs femmes autochtones de Val-d’Or brisent le silence et dénoncent des situations d’abus, d’intimidation ou d’agressions sexuelles commis par des membres du corps policier de la Sureté du Québec (SQ). Dans la foulée de ces révélations, diffusées dans le cadre de l’émission Enquête, huit policiers sont mis en retrait administratif et la direction du poste de police local est remplacée.
Le projet de loi 28 intitulé Loi concernant principalement la mise en œuvre de certaines dispositions du discours sur le budget du 4 juin 2014, qui vise un retour à l’équilibre budgétaire en 2015-2016, crée de vifs débats en modifiant, en date du ler avril, la politique tarifaire des frais de garde en fonction du revenu des parents.
Récipiendaire du Prix Georges-Émile-Lapalme, la botaniste et photographe Gisèle Lamoureux (1942-2018) consacre sa vie à la conservation de la flore sauvage québécoise et à l’éducation du grand public à ce patrimoine végétal. Elle est à l’initiative des démarches qui mèneront à l’adoption par l’Assemblée nationale, en 1999, de l’iris versicolore comme emblème floral du Québec. Au fil de ses recherches, elle proposera la francisation du quart des noms de plantes du Québec.
Le Réseau québécois en études féministes (RéQEF) et le Conseil du Statut de la femme (CSF) lancent, le 22 avril, la Ligne du temps de l’histoire des femmes au Québec afin de mettre en lumière la contribution des femmes et des féministes à l’évolution de la société québécoise de 1600 à nos jours et de soutenir la transmission et la valorisation d’une mémoire de la vie des femmes au Québec.
Promulgation par le gouvernement fédéral de la loi sur la Tolérance zéro face aux pratiques culturelles barbares. La loi vise principalement à garantir une meilleure protection aux personnes vulnérables, notamment les femmes et les jeunes filles immigrantes.
Un nouveau Collectif pour l’égalité des femmes, est créé en juin par une quinzaine de femmes dont l’ex-ministre Lise Payette, l’ancienne présidente du comité exécutif de la Ville de Montréal, Léa Cousineau et la jeune femme politique et militante étudiante, Martine Desjardins. Celui-ci vise à rassembler le plus grand nombre de femmes de différents horizons et allégeances politiques au sein d’un regroupement qui se veut non partisan pour faire pression sur les partis politiques provinciaux et les forcer à prendre des engagements concrets envers l’égalité des femmes dans les sphères sociales, économiques et politiques. Le Collectif publie en novembre un manifeste, Manifeste des femmes : pour passer de la colère au pouvoir.
Mary Irwin-Gibson devient la première femme anglicane élue évêque à Montréal.
Atteinte de paralysie cérébrale, Maude Massicotte fonde, avec l’aide d’un de ses amis, l’organisme DéfPhys Sans Limite pour promouvoir une plus grande inclusion dans la société des personnes ayant une limitation fonctionnelle et offrir des sorties et des activités sociales aux jeunes adultes de dix-huit à trente ans, avec ou sans handicap.
Déjà disponible dans près 60 pays, la vente de la pilule abortive est finalement autorisée par Santé Canada, après plus de vingt ans de débats et de controverses. La pilule, commercialisés sous le nom de Mifegymiso, et accessible sur prescription du médecin, représente une alternative à l’avortement chirurgical. Elle permet un avortement sécuritaire aux premières semaines de la grossesse et offre aux femmes la possibilité d’avorter dans l’intimité de leur maison et de se soustraire aux contraintes de l’anesthésie associée à l’avortement chirurgical.
Le gouvernement du Québec approuve trois règlements (chapitre M-9, a. 19 b) qui découlent de la Loi médicale afin de permettre aux infirmières de dispenser un certain nombre de services médicaux jusque-là réservés aux médecins, notamment en matière de contraception, de traitements d’infections transmises sexuellement et de soin des plaies.
Lancement du Programme d’accès à l’égalité des femmes dans l’industrie de la construction (PAEF). Le programme propose une série de mesures concrètes afin de favoriser la présence des femmes dans l’ensemble des métiers de la construction.
L’article 318 du Code criminel canadien est modifié afin d’inclure dans la loi sur la propagande haineuse les propos offensants sur la base du sexe.
Publication par Femmes autochtones au Québec (FAQ) du rapport, « Nānīawig Māmawe Nīnawind. Debout et solidaires : femmes autochtones disparues ou assassinées au Québec ». Ce rapport se donne comme objectifs de donner la parole aux femmes autochtones afin de retracer les « causes et les significations » des violences vécues par les femmes autochtones au Québec, les spécificités de celles-ci ainsi que de mettre de l’avant « des pistes d’action qui soient véritablement adaptées au contexte des populations autochtones de la province ».
Implantation dans une vingtaine d’écoles primaires et secondaires d’un projet pilote d’éducation à la sexualité dans l’optique de réintroduire et de rendre obligatoire un programme d’éducation à la sexualité pour lutter contre la désinformation, l’intolérance et la violence sexuelle. Dans la foulée du mouvement #moiaussi, le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES) annonçait l’introduction du programme d’éducation à la sexualité à partir de l’automne 2018 et le rendait obligatoire dans toutes les écoles primaires et secondaires du Québec.