L’Année Internationale de la Femme est décrétée par l’Organisation des Nations Unies (ONU). Sous le thème, « Égalité entre l’homme et la femme, développement et paix », l’année est dédiée au développement d’actions intensives pour promouvoir les droits des femmes dans le monde. Sur ce même thème aura lieu à Mexico la première Conférence mondiale des Nations Unies sur les femmes. C’est dans le cadre des célébrations de cette année que le 8 mars est proclamé Journée internationale de la femme. Au Québec, l’Année internationale de la Femme donnera lieu à plusieurs manifestations sociales, politiques et culturelles. Le Conseil du statut de la femme, notamment, organise en collaboration avec le Secrétariat fédéral de l’Année internationale de la femme, une série de consultations régionales à travers tout le Québec « permettant d’identifier 14 sujets jugés prioritaires par les Québécoises ». Ces consultations sont suivies d’un forum national à Québec, Carrefour 75, qui se tient à l’Université Laval et réunit plusieurs centaines de femmes. Le Forum donne lieu à l’élaboration d’un programme d’actions « pour corriger les situations injustes ».
Fondation de l’Association pour la défense des droits du personnel domestique (ADDPD/Association des aides familiales du Québec). Organisme communautaire fondé en réaction à l’exploitation de la main-d’œuvre de services à bas coût, sa mission est de défendre les droits fondamentaux du personnel domestique de maison et de ferme, et d’améliorer ses conditions de vie.
Création d’Au bas de l’échelle, un organisme d’éducation populaire et de défense des droits des personnes non syndiquées.
Bertha Wilson est la première femme nommée juge à une cour d’appel au Canada (en Ontario). Elle sera également, en 1982, la première femme à être nommée à la Cour suprême du Canada. Parmi les décisions importantes de la Cour suprême auxquelles elle participe, la plus importante est sans contredit l’abolition de la loi sur l’avortement en 1988.
Le Centre d’information et de référence pour femmes (CIRF) reçoit une subvention de Centraide qui lui permet d’ouvrir un Centre d’aide aux victimes de viol (CAVV) en janvier 1975.
Mise sur pied d’un Centre de documentation féministe par des membres du Centre des femmes de Montréal.
Ouverture du Centre de santé des femmes du Plateau-Mont-Royal.
Adoption de la Charte des droits et libertés de la personne par le gouvernement du Québec. La Charte interdit toute forme de discrimination, dont la discrimination en emploi, et introduit le principe du «salaire égal pour un travail équivalent ». L’article 47 établit également que les époux ont les mêmes droits, obligations et responsabilités.
Création de Réseau vidéo des femmes par Diane Hefferman et Suzanne Vertue pour documenter les événements liés aux femmes et aux féministes. Réseau vidéo deviendra Réseau Vidé-Elle en 1980.
L’exposition de gravures, de dessins et de photos ArtFemme’75 est présentée simultanément au Musée d’art contemporain, à la Galerie Powerhouse et au Centre Saidye Bronfman. ArtFemme’75 est la première exposition d’importance à mettre la contribution picturale des femmes artistes en évidence.
Début de la publication de la chronique féministe hebdomadaire Féminin pluriel écrite par Renée Rowan (1924-2019) dans Le Devoir. La chronique sera publiée jusqu’en 1986.
Grace Hartman devient la première femme présidente d’un syndicat national, le Syndicat canadien de la fonction publique.
Création, par une quinzaine de professeures et de chargées de cours de différentes disciplines et de plusieurs départements du Groupe interdisciplinaire d’enseignement et de recherche féministes (GIERF) afin d’offrir des enseignements et de promouvoir la recherche en études féministes à l’UQAM. En 1989, le GIERF sera responsable de l’instauration d’une section d’études féministes à l’ACFAS et, en 1990, de la formation de l’Institut de recherches et d’études féministes (IREF) à l’UQAM.
Pour soutenir leurs actions et imposer la perspective féministe dans un climat souvent hostile, le Comité de lutte pour l’avortement et la contraception libres et gratuits, les éditions du remue-ménage, le Centre de santé des femmes du Plateau Mont-Royal et le Théâtre des cuisines forment l’Intergroupe.
Dans le cadre de son congrès la FTQ diffuse un document, Le Combat syndical et les femmes, lequel demande notamment de négocier dans chaque convention collective des clauses anti discrimination et de protection maximale de la maternité et d’abroger les lois interdisant l’avortement de même que de favoriser la diffusion de l’information sur la contraception.
Création des éditions du remue-ménage par un collectif de femmes avec le mandat de publier des ouvrages féministes « écrits par et pour des femmes » et de fonctionner sur la base d’une gestion coopérative et autogérée.
À l’occasion de l’Année internationale des femmes, Mary Two-Axe Earley (1911-1993) se rend à la conférence de Mexico, accompagnée de soixante autres femmes de Kahnawà:ke pour présenter un mémoire sur la discrimination envers les femmes autochtones. Pendant la conférence, elle reçoit un appel l’informant que le conseil de bande de Kahnawà:ke a émis un ordre d’expulsion contre elle et plusieurs femmes qui participent à la conférence. Sous les pressions de l’opinion publique que son intervention à la conférence déclenche, le conseil de bande sera amené à retirer son ordre d’expulsion.
Originaire de Kanesatake, la Mohawk Myra Cree devient la première femme à occuper le poste de chef-d’antenne au Téléjournal de Radio-Canada. Elle animera par la suite le magazine d’information religieuse «Second Regard» et d’autres émissions culturelles. Très impliquée dans le milieu autochtone, en 1991, elle collabore à la rédaction de l’ouvrage Les langues autochtones du Québec, publié par le Conseil de la langue française du Québec et est associé au festival Présence autochtone de Montréal depuis ses débuts. En 1981, Myra Cree reçoit le prestigieux prix Judith-Jasmin de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec puis, en 1995, elle est nommée Chevalière de l’Ordre national du Québec.
Création par le Théâtre des cuisines de la pièce Môman travaille pas, a trop d’ouvrage qui aborde la question du travail ménager salarié. Môman travaille pas, a trop d’ouvrage! est le premier livre publié par les éditions du remue-ménage en 1976
Embauchée par la Sureté du Québec à Shawinigan, Nicole Juteau devient, à dix-neuf ans, la première femme policière au Québec. Pour permettre son assermentation, le règlement 7 qui interdisait jusque-là la profession aux femmes a dû être modifié par l’Assemblée nationale du Québec. Après six ans de patrouille, Nicole Juteau devient d’abord enquêtrice, puis agente double pour infiltrer le crime organisé. Elle prend sa retraite en 1999, à l’âge de 46 ans.
Les premières maisons d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale voient le jour grâce à l’initiative de femmes issues de différents milieux et de groupes de femmes : Transition de Montréal et Carrefour pour Elle de Longueuil. Avant cette date, seules les communautés religieuses offraient des refuges pour les femmes qui devaient quitter le domicile conjugal.
Ouverture de la Librairie des femmes d’ici à Montréal par l’écrivaine Thérèse Lamartine, seconde librairie francophone des femmes au monde.
Création des Éditions de la Pleine lune, première maison d’édition dédiée à la publication d’œuvres de femmes.