Par l’adoption du « Bill omnibus » (S.C. 1968-69, c. 38), le Parlement canadien décriminalise la contraception, l’avortement thérapeutique et l’homosexualité. L’adoption de ce projet de loi est déterminante sur l’évolution de la situation des femmes québécoises et canadiennes.
Clémence Desrochers écrit et présente une première revue musicale féministe intitulée Les Girls qui réunit autour d’elle Louise Latraverse, Diane Dufresne, Paule Bayard (Bobinette) et Chantal Renaud. Elle y dépeint avec un humour caustique la vision traditionnelle du rôle des femmes dans la société. Poète, chansonnière et première humoriste au Québec à parler de la vie quotidienne des femmes, elle ouvre la voie aux femmes dans plus d’un domaine. Récipiendaire de nombreux prix, elle reçoit notamment en 2005 le Prix du Québec Denise Pelletier et est nommée à l’ordre des arts et des lettres du Québec en 2015.
Les Autochtones obtiennent le droit de vote au Québec.
Estelle Lacoursière est la première femme au Québec à obtenir une maîtrise en sciences forestières de l’Université Laval. La même année, elle se joint au corps professoral de l’Université du Québec à Trois-Rivières. Sœur ursuline et écologiste engagée, sa contribution à la vulgarisation scientifique est considérée comme l’une des plus importantes de l’histoire du Québec.
Dans la nuit du 29 novembre, manifestation de près de deux cents femmes organisée par le Front commun des Québécoises, pour protester contre le règlement anti-manifestation promulgué par l’administration Drapeau : 134 manifestantes seront arrêtées pour cause d’attroupement illégal et condamnées à payer des amendes.
Fondation du Front de libération des femmes du Québec (FLF) qui se définit comme regroupement autonome de prise de conscience féministe et de lutte contre le patriarcat. Le FLF mènera plusieurs batailles importantes, notamment une campagne nationale pour l’avortement libre et gratuit et la contestation de la discrimination faite aux femmes devant la justice, notamment en leur refusant le droit d’être jurée. Le FLQ disparaîtra en 1971.
https://histoiredesfemmes.quebec/pdf/FLFQ.pdf
La nouvelle Loi de l’aide sociale est adoptée. Elle sera mise en application à partir du 1er novembre 1970. Elle met un terme à l’exigence de « bonnes mœurs » qu’exigeait la loi d’assistance aux mères nécessiteuses adoptée en 1937. Dans la foulée du Rapport Bouche, la Loi précise les notions de famille, de «chef de famille» et d’enfant à charge, ce qui constitue une modification importante notamment pour les femmes monoparentales.
Le Montreal Women’s Liberation Movement est fondé par des femmes des universités anglophones, McGill et Concordia.
https://histoire des femmes.quebec/MWL.pdf
Contrevenant à la loi, le docteur Henry Morgentaler ouvre sa première clinique d’avortement.
Implantation du Régime d’assurance maladie du Québec.
La Cour supérieure du Québec accueille Réjane Laberge-Colas, une première femme qui se démarque par ses positions sociales et féministes. En 1966, elle participe à la fondation de la Fédération des femmes du Québec dont elle devient la présidente.
Thérèse Lavoie-Roux est la première femme commissaire de la Commission des écoles catholiques de Montréal (CECM) dont elle devient la présidente l’année suivante, poste qu’elle occupe jusqu’en 1976. Élue députée libérale dans l’Acadie en 1976, elle est ministre de la Santé et des Services sociaux dans le cabinet Bourassa de décembre 1985 à octobre 1989.