Pour souligner le 25e anniversaire de la commémoration de la tuerie du 6 décembre 1989, qui coûta la vie à 14 jeunes femmes et en blessa plusieurs autres, l’École Polytechnique Montréal crée la bourse pancanadienne de l’Ordre de la rose blanche qui sera remise annuellement à une étudiante en génie qui souhaite poursuivre des études en génie aux cycles supérieurs.
Le Petit Robert fait du terme féminicide le « mot de l’année ». Le terme est entré au dictionnaire en 2015 pour désigner un meurtre commis contre une femme parce qu’elle est une femme, autrement dit « l’homicide d’une femme, d’une jeune fille ou d’une enfant en raison de son sexe ». L’usage du terme transforme « un fait divers en fait social ». Au Québec, la tuerie antiféministe de l’École polytechnique de l’Université de Montréal, le 6 décembre 1989, est l’événement emblématique du féminicide.
Création du Comité interministériel sur l’exploitation sexuelle, avec l’Intersyndicale des femmes ayant pour mission de proposer des actions pour prévenir l’exploitation sexuelle, notamment l’hypersexualisation, la prostitution et la traite des personnes à l’intérieur et à l’extérieur du pays.
En écho au mouvement #MoiAussi de 2017, des centaines de jeunes femmes se tournent vers les médias sociaux pour dénoncer les inconduites et les agressions sexuelles dont elles ont été victimes, parfois alors même qu’elles étaient mineures. Plusieurs des personnes dénoncées sont des personnalités publiques. Si la publication de ces milliers de témoignages sur le web cherche à susciter une prise de conscience sociétale, elle laisse également entrevoir un manque de confiance à l’endroit du système de justice.
Appuyée par le Secrétariat à la condition féminine du Québec, la Table de concertation du mouvement des femmes Centre-du-Québec (TCMFCQ) lance, avec ses partenaires, une campagne régionale de deux ans Agir contre le sexisme. Un enjeu d’égalité. La campagne vise à sensibiliser la population au sexisme, aux différentes formes qu’il peut prendre, à proposer des actions pour le contrer et à encourager les bonnes actions dans le Centre-du-Québec.
Consultation du 5 mars au 10 avril 2020 par le Comité d’experts sur l’accompagnement des personnes victimes d’agressions sexuelles et de violence conjugale afin d’évaluer les mesures actuelles et d’étudier celles pouvant être mises en place. Le rapport du Comité Rebâtir la confiance est déposé le 16 décembre de la même année. Il contient 190 recommandations pour améliorer l’accompagnement des victimes d’agressions sexuelles et de violence conjugale.
2019Commission d’enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées
Dépôt par la Commission d’enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (ENFFADA) d’un rapport complémentaire qui accorde une attention particulière aux problèmes de violence rencontrés par les femmes et les filles autochtones du Québec.
Véronique Hivon, Christine Labrie, Sonia LeBel et Hélène David mettent de côté les différends partisans et s’unissent pour appuyer la formation d’un Comité d’experts sur l’accompagnement des victimes d’agressions sexuelles et de violence conjugale. Le rôle du Comité est d’évaluer l’efficacité des mesures actuelles et d’en développer de nouvelles pour assurer un accompagnement répondant mieux aux réalités des victimes.
Une nouvelle plaque commémorative est inaugurée le 6 décembre à la place du 6-Décembre-1989, à l’angle de l’avenue Decelles et du chemin Queen-Mary. À la suite d’une démarche entreprise par deux chercheures du Réseau québécois en études féministes (RéQEF), Mélissa Blais et Diane Lamoureux, un nouveau texte a été inscrit sur la plaque afin de mieux refléter la nature de l’événement survenu à l’École Polytechnique le 6 décembre 1989 – un attentat antiféministe – et de préciser le sexe des victimes – quatorze femmes ont été assassinées.
La députée de Hull, Maryse Gaudreault, est nommée présidente du Réseau des femmes parlementaires de la Francophonie lors de la réunion annuelle de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF). Maryse Gaudreault souhaite faire de la lutte contre le sexisme, le harcèlement et la violence à l’encontre des femmes parlementaires l’une de ses priorités.
Victimes de leur entraîneur, reconnu coupable d’agressions sexuelles sur plusieurs athlètes mineures, quatre anciennes skieuses, Geneviève Simard, Amélie-Frédérique Gagnon, Gail Kelly et Anna Prchal, ont fait lever l’interdit de publication et ont choisi de sortir de l’anonymat pour raconter ce qu’elles avaient vécu. Malgré la difficulté de raconter leur histoire publiquement, elles ont ouvert la voie aux autres victimes de harcèlement et d’agressions sexuelles dans le monde du sport.
Au début du mois de mars, une quinzaine de groupes luttant contre la violence faite aux femmes s’unissent pour créer la Coalition féministe contre la violence envers les femmes (CFVF) en réponse à la nécessité de présenter un front commun pour faire entendre la voix de toutes les femmes violentées, ainsi que leurs préoccupations et revendications au sujet des problèmes auxquels elles font face, en lien notamment au système de justice et à la production des politiques publiques.
Dix-huit bars, dont sept à Montréal (près de l’Université de Montréal et de l’Université du Québec à Montréal, s’engagent dans le programme Commande un Angelot pour lutter contre les violences sexuelles faites aux femmes. Ce programme est l’initiative de l’Alliance pour la santé étudiante au Québec (ASEQ). Il est soutenu par les organismes Sans oui, c’est non et Ni viande ni objet, et par le gouvernement du Québec. Il s’agit d’un code à l’intention du personnel des bars que toute personne menacée ou craignant d’avoir été droguée peut utiliser.
La loi 151 visant à prévenir et à combattre les violences à caractère sexuel dans les établissements d’enseignement supérieur entre en vigueur le 8 décembre. Présentée par la ministre Hélène David (1953-….), la loi prévoit que les établissements d’enseignement supérieur devront développer et adopter une politique institutionnelle pour prévenir et combattre les violences à caractère sexuel, et ce, avant le 1er septembre 2019.
Le 16 octobre, une vague de dénonciation des violences sexuelles vécues par les femmes déferle sur les réseaux sociaux et dans les médias via le mot-dièse #moi aussi. Lancée par l’actrice américaine Alyssa Milano le jour précédent dans sa version anglaise #metoo, l’initiative vise à inciter les femmes victimes de violence sexuelle à dénoncer leur agresseur. Le phénomène prend rapidement de l’ampleur au Québec, mais aussi en France avec #balancetonporc et en Italie avec #quellavoltache, et provoque un éveil collectif en attirant l’attention du public sur les gestes de violence sexuelle à l’égard des femmes et en ébranlant l’impunité des agresseurs.
Initiative conjointe du Cégep de Sherbrooke et de l’Association étudiante du Cégep de Sherbrooke (AÉCS), la campagne multiplateforme de sensibilisation et de prévention des violences à caractère sexuel « Ni viande ni objet » est déployée auprès de la communauté étudiante collégiale. « Ni viande ni objet » vise à promouvoir les comportements adéquats, offrir de l’information et des ressources de formation et de soutien pour les étudiant·e·s, de même qu’a favoriser la mobilisation de différents partenaires du milieu.
À la suite du rejet de leur plainte pour agressions sexuelles et abus de pouvoir contre six agents de la Sûreté du Québec, des femmes autochtones de Val-d’Or en Abitibi réclament une enquête publique et indépendante sur les violences et les agressions sexuelles dont elles sont victimes. Au regard des faits dénoncés, le gouvernement du Québec ouvre la Commission d’enquête Écoute, réconciliation et progrès (CERP) sur les relations entre les Autochtones et certains services publics au Québec. Sous la présidence du juge Jacques Viens, la commission est appelée à faire la lumière sur les faits et sur les enjeux systémiques qui interviennent dans les relations entre Autochtones et intervenants de divers services publics au Québec, de même qu’à formuler des recommandations concrète et efficaces pour rétablir le lien de confiance. Le rapport final de la Commission sera publié le 20 septembre 2019.
Le 1er septembre, le Gouvernement du Canada lance officiellement l’Enquête sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (ENFFADA).
La ville de Montréal annonce que le recouvrement de l’autoroute Ville-Marie permettra de créer une Place des Montréalaises aux abords de la station de métro Champ-de-Mars. La place des Montréalaises reconnaîtra notamment la contribution des femmes suivantes. Jeanne Mance (1606-1673); Marie-Josèphe Angélique (vers 1700-1734); Myra Cree (1937-2005); Agnès Vautier : hockeyeuse du Western de Montréal, l’équipe imbattable en 1917; Jessie Maxwell Smith (1920-2000) enseignante de la Petite-Bourgogne qui a contribué à ce que la communauté noire de Montréal ait accès à une éducation de qualité; ;Ida Roth Steinberg (1885-1942); Idola St-Jean (1880-1945).
En réaction aux nombreux scandales de harcèlement sexuel ou d’agressions dénoncées dans l’espace public, les discussions autour de la culture du viol et de la notion de consentement ont dominé l’espace public en 2016. Dans la foulée, les universités québécoises ont lancé la campagne de sensibilisation « Sans oui, c’est non! » et le mouvement Québec contre les violences sexuelles qui réclame la « création de standards provinciaux concernant la réponse des institutions postsecondaires en lien avec les plaintes de violence sexuelle ». Soutenue par le Réseau québécois en études féministes (RéQEF), le Service aux collectivités de l’Université du Québec à Montréal (SAC) et le Regroupement québécois des centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (RQCALACS), l’équipe de recherche interuniversitaire « Sexualité, Sécurité et Interactions en Milieu Universitaire » (ESSIMU) publie son rapport intitulé « Enquête Sexualité, Sécurité et Interactions en Milieu Universitaire (ESSIMU) : Ce qu’en disent étudiant·e·s, enseignant·e·s et employé·e·s ». De son côté, la ministre de l’Enseignement supérieur Hélène David lance des consultations sur les campus universitaires et dans les cégeps. En octobre, le gouvernement dévoile sa Stratégie gouvernementale pour prévenir et contrer les violences sexuelles (2016-2021).
Publication par Femmes autochtones au Québec (FAQ) du rapport, « Nānīawig Māmawe Nīnawind. Debout et solidaires : femmes autochtones disparues ou assassinées au Québec ». Ce rapport se donne comme objectifs de donner la parole aux femmes autochtones afin de retracer les « causes et les significations » des violences vécues par les femmes autochtones au Québec, les spécificités de celles-ci ainsi que de mettre de l’avant « des pistes d’action qui soient véritablement adaptées au contexte des populations autochtones de la province ».
Plusieurs femmes autochtones de Val-d’Or brisent le silence et dénoncent des situations d’abus, d’intimidation ou d’agressions sexuelles commis par des membres du corps policier de la Sureté du Québec (SQ). Dans la foulée de ces révélations, diffusées dans le cadre de l’émission Enquête, huit policiers sont mis en retrait administratif et la direction du poste de police local est remplacée.
Promulgation par le gouvernement fédéral de la loi sur la Tolérance zéro face aux pratiques culturelles barbares. La loi vise principalement à garantir une meilleure protection aux personnes vulnérables, notamment les femmes et les jeunes filles immigrantes.
Après plusieurs années de mobilisation des groupes de femmes autochtones, le 8 décembre, le gouvernement libéral de Justin Trudeau, nouvellement élu, annonce le lancement d’une Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (ENFFADA).
La campagne #AgressionNonDenoncee lancée sur Twitter par la Fédération des femmes du Québec en collaboration avec le collectif Je suis indestructible entraîne en quelques jours la publication de milliers de dénonciations. Cette campagne, qui vise à créer un espace pour briser le silence et déconstruire la culture du viol, s’inscrit dans la foulée de l’initiative #BeenRapedNeverReported lancée le 30 octobre par les journalistes Sue Montgomery du Montreal Gazette et Antonia Zerbisias du Toronto Star à la suite du congédiement de Jian Ghomeshi, alors animateur vedette de la CBC et visé par plusieurs allégations d’agressions à caractère sexuel.
Le 4 octobre, des vigiles ont lieu partout au Canada pour honorer la mémoire des femmes autochtones disparues ou assassinées et dénoncer l’inertie du gouvernement dans le dossier. Selon la Gendarmerie Royale du Canada, 1181 femmes autochtones ont été assassinées (N=1 017) ou sont disparues (N=164) entre 1984 et 2014. Ce nombre dépasse largement les estimations avancées jusqu’alors et révèle que les femmes autochtones sont largement plus à risque de disparaître ou d’être assassinées que les autres Canadiennes. Bien que, depuis plusieurs années, de nombreux groupes autochtones et des associations de femmes dénoncent la situation et demandent une commission d’enquête nationale sur le problème de la violence envers les femmes autochtones, le gouvernement de Stephen Harper conteste toujours le caractère sociologique du phénomène.
Femmes autochtones du Québec (FAQ) présente à la Commission du Statut de la Femme des Nations Unies un mémoire intitulé Discrimination et violation du droit des femmes autochtones du Canada à la transmission de l’appartenance culturelle « afin de trouver et de mettre en œuvre une solution juste et respectueuse des droits fondamentaux de toutes les femmes et de tous les enfants autochtones du Canada ».
En réaction à une déclaration sexiste d’un policier à l’occasion d’un forum sur la sécurité des élèves à Toronto, les internautes se mobilisent autour du collectif SlutWalk pour dénoncer le fait que les femmes victimes de viol ou de harcèlement soient culpabilisées. « Ne nous dites pas comment nous comporter, dites-leur de ne pas violer ». Des milliers de femmes et d’hommes manifestent dans plusieurs capitales mondiales. Une Marche des salopes, ainsi nommée pour se réapproprier l’insulte et en changer le sens, est organisée à Montréal, le 29 mai.
La Cour d’appel maintient la décision du Tribunal des droits de la personne du Québec dans la cause qui oppose sept femmes victimes de discrimination et Gaz Métro. L’entreprise renonce à en appeler du jugement de la Cour d’appel du Québec, jugement qui l’oblige à modifier ses pratiques d’embauche jugées discriminatoires envers les femmes, mettant ainsi fin à un litige vieux de 15 ans.
En août 2010, Femmes de diverses origines (FDO) accueille la Conférence internationale des femmes à Montréal, qui réunit plus de trois cent cinquante participantes provenant de trente-deux pays autour d’une grande variété de thèmes, notamment les luttes des peuples autochtones, la violence, le racisme, la discrimination et la paupérisation des femmes.
L’Assemblée nationale adopte à l’unanimité une motion contre la polygamie qui fait suite à la position exprimée par le Conseil du statut de la femme sur cette question à l’effet que la polygamie ne fait pas partie des valeurs fondamentales de la société québécoise et que cette pratique va à l’encontre du droit à l’égalité entre les femmes et les hommes.
Le gouvernement québécois lance une campagne de sensibilisation sur les agressions à caractère sexuel, une des mesures prévues dans son plan d’action 2008-2013.
Le gouvernement du Québec lance un plan d’action pour contrer les agressions à caractère sexuel.
Amendement du Code civil pour permettre la résiliation du bail résidentiel pour des raisons de violence conjugale ou d’agression à caractère sexuel.
Le plus grand rassemblement féministe de tous les temps, La Marche mondiale des femmes en l’an 2000 contre la pauvreté et les violences faites aux femmes, suscite plusieurs manifestations locales, régionales et nationales à travers le monde. Au Québec, la Marche donne lieu le 14 octobre à la plus grande manifestation féministe de son histoire : plus de 40 000 personnes, en majorité des femmes, prennent part à des marches locales, régionales ou au rassemblement national, à Montréal. Points culminants des activités de la Marche, deux rassemblements regroupant respectivement 20 000 et 10 000 femmes venues d’une centaine de pays. Le premier a lieu à Washington le 15 octobre devant les sièges du Fonds monétaire international et de la Banque Mondiale et le second, le 17 octobre, devant le siège américain de l’ONU à New York.
La Cour suprême du Canada décide unanimement que le consentement à une activité sexuelle doit être volontaire et communiqué, rejetant la présomption d’un consentement implicite à une agression sexuelle. De plus, elle reconfirme les dispositions du code criminel qui limitent l’accès aux dossiers médical et psychiatrique des victimes et présumées victimes d’agression sexuelle.
Entrée en vigueur du Règlement sur les registres d’armes à feu qui rend obligatoire leur enregistrement. Ce Règlement a été voté suite à une campagne initiée par Heidi Rathjen, étudiante en génie civile qui était dans une autre salle de classe lorsque 13 de ses consœurs et une employée de l’École polytechnique ont été tuées. Plusieurs parents des victimes ont participé à la Coalition pour le contrôle des armes (Coalition for Gun Control), dont Susan et Jim Edwards. Le Registre sera aboli par le gouvernement conservateur en 2012.
Entrée en vigueur du Projet de loi C-46 qui modifie le Code criminel pour inclure des dispositions précises (article 278.1) qui limitent l’accès aux dossiers médical et psychiatrique des victimes d’agression sexuelle.
Le jugement rendu dans l’affaire Béliveau St-Jacques c. Fédération des employées et employés des services publics Inc. établit « la gravité du phénomène de harcèlement sexuel en milieu de travail contre les femmes » et en reconnait les conséquences néfastes pour elles.
Le gouvernement du Québec renouvelle sa Politique d’intervention en matière de violence conjugale.
L’ONU adopte la Déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes. C’est la première fois que les violences contre les femmes sont reconnues universellement comme une violation des droits fondamentaux. De plus, l’ONU nomme un rapporteur spécial chargé de recueillir les données sur les violences subies par les femmes dans divers pays.
Première rencontre du Comité ad hoc de FAQ [Femmes autochtones du Québec] sur la violence conjugale. Le Comité est composé de cinq hommes autochtones. Publication d’une étude documentaire commandée par Femmes autochtones du Québec: État des lieux. Violence et santé mentale chez les Autochtones du Québec.
Statistique Canada mène pour la première fois une enquête sur la violence faite aux femmes. Environ 12 300 femmes font partie de l’échantillon étudié.
Le Canada est le premier pays qui permet aux femmes de revendiquer le statut de réfugiée lorsqu’elles craignent d’être persécutées en raison de leur sexe.
Virginie Larivière dépose une pétition signée par 1,3 millions de personnes demandant au gouvernement canadien d’adopter une loi limitant les représentations de la violence à la télévision
Des amendements au Code criminel introduisent des règles touchant la référence au comportement sexuel antérieur de la plaignante et définissent la notion de consentement afin d’assurer un traitement plus équitable aux victimes d’agression sexuelle.
Le gouvernement canadien établit un Comité canadien sur la violence faite aux femmes. Le Comité a publié son rapport final Un nouvel horizon : Éliminer la violence — Atteindre l’égalité en juin 1993.
Ouverture de la Maison grise de Montréal dirigée par sœur Dolorès Coulombe. La maison accueille en résidence des femmes itinérantes ou en difficulté.
La Cour suprême du Canda, dans une cause portant sur le harcèlement sexuel au travail, produit une définition générale de celui-ci comme étant « une conduite de nature sexuelle non sollicitée qui a un effet défavorable sur le milieu de travail ou qui a des conséquences préjudiciables en matière d’emploi pour les victimes de harcèlement ».
Le 6 décembre, à l’École polytechnique, quatorze jeunes femmes sont abattues par un tueur enragé qui leur crie : « Vous êtes toutes des féministes. Je hais les féministes! ». Le débat sur la violence faite aux femmes est avivé par cette tragédie. En 1991, le Parlement fédéral déclare le 6 décembre Journée nationale d’action contre la violence faite aux femmes.
Fondation de l’organisme Trêve pour Elles, un centre d’aide et de prévention des agressions à caractère sexuel. Certains documents indiquent 1988 comme date de fondation.
Des statistiques révèlent que la violence conjugale touche un foyer sur dix. Une vaste campagne d’information et de sensibilisation sous le thème La violence conjugale, c’est inacceptable est lancée.
Femmes autochtones du Québec (FAQ) lance la campagne d’information « La violence nous déchire, réagissons ! » et établit, la même année, un fonds de défense pour les femmes victimes de discrimination.
Jugement de la Cour suprême du Canada dans l’affaire Robichaud c. Canada (Conseil du Trésor) qui établit « qu’un employeur doit créer un milieu de travail exempt de tout harcèlement ». La victime de harcèlement sexuel dans cette cause était au service du ministère de la Défense.
Le gouvernement du Québec rend publique sa Politique en matière de violence conjugale.
A l’initiative des directrices de sept maisons d’hébergement, mise sur pied de la Fédération de ressources d’hébergement pour femmes violentées et en difficulté du Québec (FRHFVDQ). La Fédération a pour mission de soutenir et de représenter ses membres dans la promotion et la défense des droits des femmes vivant de multiples problématiques sociales et ceux de leurs enfants. En 2014, elle se donne un nouveau nom, précise sa mission et devient la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes (FMHF).
Création du Réseau d’action des femmes handicapées du Canada dont la mission est « de mettre fin à la pauvreté, à l’isolement, à la discrimination et à la violence que connaissent les femmes handicapées ».
Adoption par le ministère de la Santé et des Services sociaux d’une première Politique d’aide aux femmes violentées.
Amendement du Code canadien du travail pour interdire le harcèlement sexuel au travail et prévoir des recours pour les victimes.
La Loi sur le cinéma suscite chez de nombreux groupes de femmes des prises de position et des actions visant à dénoncer la pornographie.
La députée fédérale néo-démocrate Margaret Mitchell fait l’objet de moqueries en Chambre lorsqu’elle demande que le gouvernement prenne des mesures pour arrêter la violence conjugale. L’incident, relayé par les groupes de femmes, amène la question dans l’espace public.
Les Centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) organisent la première manifestation au Québec de La rue, la nuit, femmes sans peur pour dénoncer la violence faite aux femmes. Le troisième vendredi de septembre est déclaré Journée d’action contre la violence faite aux femmes au Québec. C’est à Vancouver que la première édition canadienne de cette marche Take Back the Night avait eu lieu en 1978.
Ouverture de la Maison Thérèse-Casgrain, une maison de transition pour femmes, par la Société Elizabeth Fry de Montréal.
Organisation de colloques régionaux sur la violence faite aux femmes et aux enfants par le Conseil du statut de la femme (CSF) et des groupes de femmes pour faire « sortir » la violence conjugale du domaine privé.
Création par Liza Novak (1937-….) du Comité d’action contre le harcèlement sexuel au travail (CACHS) au sein de l’organisme Au bas de l’échelle. Le Comité devient un organisme autonome en 1984. Il est connu depuis 1993 comme le Groupe d’aide et d’information sur le harcèlement sexuel au travail de la province de Québec.
Mise sur pied de la collective de Montréal du Mouvement contre le viol (MCV). Les membres du Théâtre expérimental des femmes sont parmi les promotrices du projet. C’est dans ce contexte qu’elles produiront le spectacle « La peur surtout ».
Le Regroupement des femmes québécoises (RFQ) organise un tribunal populaire contre le viol. Quelque 750 femmes y entendent plusieurs témoignages de femmes victimes de viol et assistent à la projection du film Mourir à tue-tête d’Anne Claire Poirier.
Première du film « Mourir à tue-tête » d’Anne Claire Poirier qui traite d’un sujet considéré tabou, le viol.
Le Regroupement québécois des CALACS (Centre d’aide et de luttes contre les agressions à caractère sexuel) est mis sur pied afin d’offrir aux centres membres un lieu d’échanges, d’entraide et de formation en lien avec leur mission de soutien aux victimes d’agressions à caractère sexuel.
Fondation du Regroupement des maisons d’hébergement pour femmes en difficulté. Une vingtaine de maisons existent alors, comparativement à plus de 50 à la fin de la décennie 1990. L’organisme prendra le nom Regroupement provincial des maisons d’hébergement et de transition pour femmes victimes de violence en 1982, puis Regroupement provincial des maisons d’hébergement et de transition pour femmes victimes de violence conjugale en 1988 et Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale en 2009.
Constitution d’un Comité femmes à la prison Tanguay pour soulever le voile sur les conditions des femmes détenues et soutenir leurs revendications.
Création du Comité pour la libération de Dalila Z. Maschino, une jeune femme algérienne enlevée par son frère à Montréal et ramenée de force en Algérie.
Mise en place de l’Association canadienne des Centres d’aide aux victimes du viol.
Mise sur pied d’un réseau subventionné de maisons d’hébergement pour venir en aide aux femmes violentées et victimes d’agression sexuelle.
Le Centre d’information et de référence pour femmes (CIRF) reçoit une subvention de Centraide qui lui permet d’ouvrir un Centre d’aide aux victimes de viol (CAVV) en janvier 1975.
Les premières maisons d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale voient le jour grâce à l’initiative de femmes issues de différents milieux et de groupes de femmes : Transition de Montréal et Carrefour pour Elle de Longueuil. Avant cette date, seules les communautés religieuses offraient des refuges pour les femmes qui devaient quitter le domicile conjugal.
Syndicaliste et écrivaine féministe, Simone Monet-Chartrand participe, au côté de Thérèse Forget-Casgrain, à la fondation de la division québécoise de La Voix des femmes, organisme pacifique non partisan qui s’oppose à la prolifération des armes nucléaires. En 1966, elle est parmi les fondatrices de la Fédération des femmes du Québec.
Le Gouvernement du Canada définit de manière restrictive le statut d’Indien au Bas-Canada en donnant la préséance à la patrilinéarité dans la transmission du statut indien. Cette règle, qui retire à chacune des Premières Nations le droit de définir elle-même les conditions d’appartenance à sa communauté, exclut toute Indienne qui épouse un non-Indien, mais non ses enfants. Au contraire, un Indien qui épouse une non-Indienne, non seulement ne perd pas son statut, mais il le transmet à son épouse ainsi qu’à leur descendance.
Abolition officielle de l’esclavage dans l’ensemble de l’Empire britannique. Il est estimé que 5% à 10% du personnel domestique employé par des familles du Québec étaient des femmes noires et surtout amérindiennes qui étaient à leur service sans salaire en échange.
Suzannah Eliza Davis, une jeune domestique de seize ans, porte plainte pour viol contre son employeur. Au procès, le jury la juge «trop affectueuse » et acquitte son agresseur. Quelque deux cents ans après, à peine 10 % des femmes violées osent l’imiter.
En février 1798, Charlotte Trim prend la fuite du domicile de sa maîtresse, Jane Cook, après une vingtaine d’années d’esclavage passées d’abord dans les Caraïbes, puis à Montréal. Rattrapée quelque temps après sa fuite et refusant de retourner chez sa maîtresse, elle comparait devant le juge James Monk, juge en chef de la nouvelle cour du banc du roi du district de Montréal. Alléguant un manque de clarté des lois, celui-ci décide de l’affranchir et annonce qu’il appliquera cette décision pour tout esclave fugitif comparaissant devant lui. Ce jugement renverse le rapport de forces entre propriétaires et esclaves et amène ces derniers, les uns après les autres, à quitter leurs maîtres. Le refus des tribunaux québécois de reconnaître qu’une personne puisse en posséder une autre contribue, en quelques années, à l’abolition de la pratique de l’esclavage sur l’île de Montréal, tant pour les personnes noires comme Charlotte Trim que pour les esclaves autochtones, surnommés communément les «Panis ».
Accusée du meurtre de son second mari, Marie-Josephte Corriveau est pendue sur les Buttes-à-Nepveu, près des plaines d’Abraham. Son corps est exposé dans une cage de fer et suspendu pendant au moins cinq semaines à un gibet dressé à Pointe-Lévy. Devenue une figure légendaire du folklore québécois, sa vie inspire plusieurs romans, chansons et pièces de théâtre. Marie-Josephte Corriveau et son gibet figurent sur un timbre émis par Postes Canada en sur le thème du Canada hanté.
Après avoir été soumise à l’humiliation publique, l’esclave noire Marie Josephe Angélique est pendue sur la place publique, le 21 juin, accusée d’avoir mis le feu à la maison de sa maîtresse Thérèse de Couagne pour se venger de celle-ci qui voulait la vendre pour l’empêcher de suivre son amant en Nouvelle-Angleterre. L’incendie prit une grande ampleur et détruisit 46 maisons, dont le couvent et l’Hôtel-Dieu.