Période depuis 1990 La lente progression des femmes vers l’égalité de fait

Andrée Maillet, romancière, journaliste et féministe active, est honorée du Prix du Québec Athanase-David pour son écriture ancrée dans la modernité littéraire et politique du Québec. Son œuvre est marquée par des thèmes liés à l’identité, à l’autonomie des femmes et aux enjeux sociaux. Correspondante de presse en France, de 1946 à 1952, elle est la première journaliste franco-canadienne à couvrir des reportages dans les zones occupées de l’Allemagne. De retour à Montréal, elle assumera la direction de la revue littéraire Amérique française pendant huit ans.

Denise Bombardier s’attaque de front à l’écrivain Gabriel Matzneff sur le plateau de l’émission littéraire Apostrophes animée par Bernard Pivot. Elle y dénonce avec indignation les relations pédophiles que l’auteur entretient avec des mineures et dont il fait la description explicite dans ses livres, de même qu’elle critique la tolérance du milieu intellectuel à son égard. En octobre 2011, Denise Bombardier coécrit avec la journaliste française Françoise Laborde Ne vous taisez plus, à la suite de l’affaire Dominique Strauss-Kahn, pour dénoncer le machisme en France. Journaliste, auteure, animatrice, essayiste et polémiste, Denise Bombardier est la première femme à avoir animé une émission d’affaires publiques au Québec, l’émission Noir sur Blanc qui tient l’antenne de 1979 à 1983. (suite…)

Gabrielle Gaudreault reçoit la nomination de « Bâtisseur de la ville » à l’occasion du 150^e anniversaire de la ville de Chicoutimi. Pianiste et organiste de formation, Gabrielle Gaudreault est à l’origine de l’implantation du Conservatoire de musique de Chicoutimi dont elle veillera au développement de 1967 à 1991. Au cœur de la vie musicale de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, elle est notamment responsable de la mise sur pied du Festival de musique du Royaume.

Figure emblématique du théâtre, du cinéma et de la télévision au Québec, la comédienne Monique Mercure reçoit le Prix du Québec Denise-Pelletier. Tout au long de sa carrière, Monique Mercure a marqué la culture québécoise par ses performances et son engagement artistique. Elle était particulièrement reconnue pour ses rôles dramatiques et sa grande intensité. Depuis le 10 novembre 2022, Postes Canada distribue un nouveau timbre commémoratif à son effigie.

Écrivaine prolifique, journaliste, écologiste et féministe militante, Hélène Pedneault est l’auteure de la chanson thème de la Marche Du pain et des roses organisée par les groupes de femmes du Québec. Collaboratrice régulière de la revue La vie en rose, elle s’y fait connaitre par l’écriture de ses Chroniques délinquantes de 1982 à 1987, chroniques dans lesquelles elle pose un regard critique, souvent humoristique et ironique, sur la vie quotidienne des femmes et les rapports de pouvoir dont elles sont victimes.

Écrivaine, poète et journaliste d’origine autrichienne, Monique Bosco reçoit le Prix du Québec Athanase-David pour son œuvre riche et singulière, notamment pour son regard unique sur les thèmes de l’identité, de la solitude, du langage et de la condition des femmes. Monique Bosco a contribué à l’émergence de la parole des femmes en littérature québécoise, tant par la trame de son œuvre que par son enseignement sur la création au féminin au Département d’études françaises de l’Université de Montréal.

Création du centre d’artistes féministes Studio XX. Le Centre vise la création, la diffusion et la réflexion critique en art technologique.  En 2020, le Studio XX est devenu le Studio AdaX

Historienne québécoise de l’architecture, France Gagnon Pratte (1929-….) reçoit le Prix du Québec Gérard-Morisset pour son admirable contribution à la sauvegarde et à la mise en valeur du patrimoine québécois. Elle est la première présidente de la Fondation québécoise du patrimoine créée en 1994.

Micheline Lanctôt 1947

Personnalité marquante du cinéma québécois, Micheline Lanctôt est la première femme à recevoir le Prix du Québec Albert-Tessier, vingt ans après sa création. Artiste polyvalente, elle est reconnue pour ses contributions significatives en tant que réalisatrice, scénariste, actrice et monteuse. Cinéaste visionnaire et engagée, ses films se démarquent par leur sensibilité, leur regard critique sur la société et leur profondeur.

Responsable de la revitalisation du nehlueun, la langue innue, sur la réserve de Mashteuiatsh au Piékouagami (Pointe-Bleue, Lac-Saint-Jean), la poète et conteuse Jeanne-Mance Charlish (1950-2004) fonde la Coalition Ukauimau aimu «paroles de mères de famille». Mouvement traditionaliste innu, la Coalition s’efforce de préserver le mode de vie autochtone et le territoire des influences extérieures.

Le Prix du Québec Paul-Émile-Borduas est alloué à la sculptrice et photographe Jocelyne Alloucherie pour son travail en photographie, en installation et en sculpture. Ses œuvres se retrouvent dans de nombreuses collections au Québec, au Canada et à l’international. Elles se distinguent par la capacité de l’artiste à transformer des espaces architecturaux en expériences sensorielles et contemplatives. Elles invitent à réfléchir de façon conceptuelle et poétique les rapports qui s’instaurent entre l’image, l’objet et le lieu.

La scénariste et réalisatrice Manon Barbeau développe, en collaboration avec le Conseil de la Nation Atikamekw et le Conseil des jeunes des Premières Nations du Québec et du Labrador, le studio ambulant Wapikoni mobile afin d’offrir aux jeunes des Premières Nations un lieu de rassemblement, d’intervention et de création audiovisuelle et musicale. La même année, elle fonde Vidéo Paradiso, studio mobile destiné aux jeunes de la rue. Elle est récipiendaire de très nombreux prix et distinctions dont le Prix du Québec Albert Tessier en 2014 pour son parcours cinématographique et son engagement envers la représentation des peuples autochtones dans le cinéma québécois. Son travail est considéré comme un vecteur important pour la reconnaissance de la culture autochtone et pour l’exposition des enjeux sociaux et culturels auxquels font face les communautés autochtones au Québec.

Le Prix du Québec Paul-Émile-Borduas est attribué à la photographe Raymonde April pour son œuvre photographique qui explore des sujets liés à la mémoire, l’intimité, le temps et la narration visuelle. Professeure à l’Université Concordia, Raymonde April est reconnue comme une pionnière de la photographie contemporaine au Québec et au Canada. Son style artistique se distingue par une attention particulière aux détails du quotidien. Ses photographies, fréquemment réalisées dans des environnements domestiques ou urbains, capturent des instants apparemment anodins mais empreints de signification. Ses œuvres ont été exposées dans diverses expositions au cours des années et sont intégrées aux collections permanentes de plusieurs musées, dont le Musée d’art contemporain de Montréal.

Auteure, scénariste et productrice, Fabienne Larouche (1958 – ) se voit décerner le Grand prix de l’Académie canadienne du cinéma et de la télévision pour ses talents d’auteure et sa prolifique carrière de productrice. Avec plus de 1 200 heures d’écriture à son actif, les personnages imaginés par elle, comme les nombreuses téléséries produites sous sa gouverne, ont transformé le paysage télévisuel québécois. En 2011, elle reçoit l’Ordre national du Québec pour son exceptionnelle contribution au rayonnement du savoir-faire du Québec en matière de création télévisuelle et de création.

Création de la Fondation Fabienne Colas, par celle que l’on surnomme la « Reine des Festivals ». Fabienne Colas, en collaboration avec Réal Barnabé et Émile Castonguay, crée cette fondation afin d’offrir une voix et une vitrine à des artistes trop souvent laissés à l’écart. Les activités de la Fondation, dont l’organisation de plusieurs festivals au Québec et ailleurs, notamment le Festival International du Film Black de Montréal (FIFMB), visent à mettre de l’avant et à célébrer la diversité des expressions et des réalisations dans le domaine des arts et de la culture.

Pionnière de l’art textile moderne au Québec, Micheline Beauchemin reçoit le Prix du Québec Paul-Émile-Borduas pour sa contribution à la redéfinition du statut de l’art textile comme domaine d’expression artistique dans le monde de l’art contemporain. Elle crée une approche unique qui allie techniques traditionnelles et approches modernes, en incorporant des matériaux et des méthodes de tissage expérimental. Elle est particulièrement connue pour ses tapisseries murales et ses installations textiles, qui explorent des thèmes liés à la lumière, à la transparence et à la couleur.

Originaire de Hambourg en Allemagne, la photographe et artiste graphique Angela Grauerholz reçoit le Prix du Québec Paul-Émile-Borduas pour une œuvre photographique qui explore, à travers une esthétique minimaliste et poétique, des thèmes liés à la mémoire, à l’histoire et à l’espace. Professeure à l’École de design de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) depuis 1988, Angela Grauerholz est reconnue pour son approche introspective de la photographie. Ses photographies, souvent marquées par un flou intentionnel, invitent à la réflexion sur la nature fugace des images et sur la manière dont le savoir et l’histoire sont organisés et transmis.

Hélène Loiselle reçoit le Prix du Québec Denise Pelletier pour sa contribution au théâtre, au cinéma et à la télévision après plus de 50 ans de présence sur ces diverses scènes. Son jeu puissant et sa présence scénique ont contribué à faire évoluer la place des femmes et du théâtre dans la culture québécoise.

Figure marquante du cinéma québécois, Léa Pool obtient le Prix du Québec Albert-Tessier en reconnaissance de sa contribution au domaine cinématographique. Réalisatrice, scénariste et productrice québécoise d’origine suisse, Léa Pool se distingue par son approche artistique singulière et sensible, souvent focalisée sur des histoires personnelles et universelles. Son travail a contribué à donner une place importante à la parole des femmes dans le cinéma québécois et à enrichir la diversité des récits cinématographiques.

La linguiste Marie-Éva de Villers reçoit le Prix du Québec Georges-Émile-Lapalme pour son engagement en faveur de la qualité et de la promotion de la langue française, notamment à travers ses écrits, ses interventions publiques et son enseignement. On lui doit le Multidictionnaire de la langue française, publié pour la première fois en 1988. De nombreux prix et distinctions lui ont été attribués en reconnaissance de son engagement et de sa capacité à rendre accessible la complexité de la langue française.

L’écrivaine Mavis Gallant reçoit le Prix du Québec Athanase-David, dont elle est la seule récipiendaire anglophone, pour la contribution significative de ses romans et de ses nouvelles à la culture québécoise et pour sa perception nuancée des dynamiques sociales et historiques du Québec, notamment la dualité linguistique et culturelle entre anglophones et francophones. Montréalaise d’adoption, installée à Paris depuis les années 1950, ses récits explorent des sujets liés aux tensions identitaires, à l’errance et à la solitude.

Romancière, dramaturge, essayiste et poète, l’écrivaine Suzanne Jacob reçoit le Prix du Québec Athanase David pour son œuvre puissante, singulière et multiforme qui explore des thèmes liés à l’identité, à la mémoire, à la nature et à la condition humaine. Figure majeure de la culture québécoise, ses écrits sont souvent caractérisés par une prose poétique et une exploration profonde des émotions et des relations humaines.

Pour la première fois dans l’histoire du Québec, le Conseil des ministres nommé par Jean Charest est composé d’un nombre égal de femmes et d’hommes.

Figure incontournable de la danse classique et contemporaine au Québec, Anik Bissonnette reçoit le Prix du Québec Denise-Pelletier pour sa carrière exceptionnelle en tant que danseuse étoile aux Grands Ballets Canadiens où elle brille pendant près de deux décennies. Après sa carrière de danseuse, elle devient directrice, à partir de 2010, de l’École supérieure de ballet du Québec. Elle y joue un rôle clé dans la formation et la transmission de cet art aux nouvelles générations et milite pour l’accès à la culture et un meilleur soutien aux artistes.

Avec le soutien du StudioXX et de la bourse 2008 du magazine La vie en Rose, un blogue québécois de jeunes féministes voit le jour, je suis féministe. Le projet entend mettre à la disposition des jeunes féministes francophones une plateforme, un lieu d’échanges pour leur permettre de s’exprimer librement, et vise également à assurer la présence de la parole et des pratiques des jeunes féministes dans les médias.

Amorçant sa transition vers une édition électronique, la Gazette des femmes est publiée gratuitement en version numérique à partir de son numéro de septembre. Publication féministe créée en 1979 par le Conseil du statut de la femme, elle est diffusée pendant quarante ans  par abonnement et vendue en kiosque en version papier. La Gazette des femmes est l’unique survivante de la presse féministe grand public des années 70 au Québec.

Le Prix du Québec Georges-Émile-Lapalme est attribué à la linguiste Monique C. Cormier pour son engagement remarquable en faveur de la langue française et son influence significative sur la lexicographie, la terminologie et l’enseignement linguistique au Québec et au-delà. Professeure au département de linguistique et de traduction à l’Université de Montréal, elle a joué un rôle clé dans l’élaboration de dictionnaires et d’ouvrages de référence en français.  Elle s’est intéressée également à l’évolution des dictionnaires bilingues français-anglais et à améliorer la compréhension et l’utilisation des deux langues dans un contexte bilingue.

Actrice, réalisatrice et scénariste, Paule Baillargeon reçoit le Prix du Québec Albert-Tessier pour sa contribution tant devant que derrière la caméra. Artiste polyvalente, elle est reconnue pour son engagement en faveur du cinéma d’auteur et pour sa réflexion sur les dynamiques sociales, la banalité de la violence et des injustices et les défis féminins. Sa mise en scène de personnages de femmes fortes, mais vulnérables, dans un contexte de changement social a notamment permis une meilleure représentation des femmes et des voix féminines dans l’industrie.

Reconnue internationalement comme l’une des cheffes de file du théâtre pour enfants, la dramaturge Suzanne Lebeau a été honorée par le Prix du Québec Athanase-David. Cofondatrice du théâtre le Carrousel et auteure d’une trentaine de pièces originales, traduites en plusieurs langues et jouées à travers le monde, elle a su redéfinir le théâtre pour jeunes publics en le considérant comme une forme artistique à part entière et en repoussant les limites des sujets pouvant être abordés en théâtre jeunesse. Soucieuse de respecter l’intelligence et la capacité de réflexion de son jeune auditoire, son œuvre aborde des thèmes complexes et universels tels les questions éthiques, les inégalités sociales et les réalités parfois difficiles de l’existence.

Lancement d’Attention Féministes! un film de Rozenn Potin sur l’engagement personnel de cinq jeunes femmes des générations X et Y.

Figure majeure de la littérature québécoise contemporaine, France Théoret, poète, romancière et essayiste, est récipiendaire du Prix du Québec Athanase-David. Militante assumée des droits des femmes, elle est une voix puissante de l’écriture au féminin qui revendique une parole de femme distincte et « pose le sujet et l’auteure femme au cœur du texte ». France Théoret envisage l’écriture comme un outil pour exprimer la souffrance des femmes et contester les structures oppressives du langage afin de redonner la parole et un pouvoir au sujet féminin. Ses œuvres déconstruisent les discours patriarcaux et interrogent l’identité féminine et la place des femmes dans la société.

Pionnière des domaines du design, des arts visuels, de la télévision et de la scénographie, Madeleine Arbour reçoit un doctorat honoris causa de l’université du Québec à Montréal pour son exceptionnelle carrière. Signataire du Refus global, publié par la Librairie Tranquille de Montréal en août 1948, elle est la première femme à présider le Conseil des arts du Montréal métropolitain en 1990. En 2000-2001, le Musée national des beaux-arts du Québec lui consacre une exposition intitulée Madeleine Arbour : espaces de bonheur.

Le 1er juin 2012, Phoebe Greenberg, entrepreneure culturelle et mécène des arts, fonde le Centre Phi au 407 rue Saint-Pierre à Montréal. Résultat de la vision et du soutien de sa fondatrice et directrice artistique, le Centre Phi est un important pôle artistique et culturel multidisciplinaire de la ville de Montréal, qui conjugue, sous toutes leurs formes, l’art, le cinéma, la musique, le design et la technologie.

Reconnue pour son interprétation de chansons des grands auteurs-compositeurs québécois, Monique Leyrac reçoit le Prix du Québec Denise Pelletier. Née Marie Thérèse Monique Tremblay, Monique Leyrac est célébrée pour son talent, son engagement envers la culture québécoise et son rôle dans la valorisation de l’identité francophone au Québec. En 1965, elle remportait le grand prix du Festival de Sopot en Pologne pour son interprétation de Mon pays de Gilles Vignault et, la même année, le grand prix du Festival de la chanson d’Ostende en Belgique.

Co-fondatrice et directrice artistique du Festival des Amériques (aujourd’hui Festival TransAmériques) en 1985, Marie-Hélène Falcon est la récipiendaire du Prix du Québec Denise-Pelletier pour son apport à la valorisation de la création contemporaine en théâtre et en danse expérimentale à l’échelle nationale et internationale pendant plus de trois décennies. Considérée comme une médiatrice culturelle d’exception, elle a su faire briller le Québec sur la carte mondiale des arts vivants.

Artiste multidisciplinaire, Monic Brassard, à travers le duo COZIC, reçoit le Prix Paul-Émile-Borduas pour sa contribution à l’élargissement des frontières de l’art contemporain québécois. COZIC, un couple d’artistes visuels incontournable de la scène de l’art contemporain québécois, se distingue par sa volonté à désacraliser l’objet d’art et à le rendre accessible.