Coordonnatrice du Mois de l’histoire des Noirs depuis 2009, Carla Beauvais, participe à la création de la Fondation Dynastie et, l’année suivante, à la mise sur pied du Gala Dynastie qui rend annuellement hommage aux réalisations des artisans des secteurs culturels et médiatiques des communautés noires afin de faire rayonner «l’excellence Black» du Québec. En 2022, elle est lauréate du Prix Femmes de mérite du Y des femmes dans la catégorie Engagement social et environnemental.
Spécialiste des questions autochtones, l’anthropologue Carole Lévesque est récipiendaire du Prix du Québec Marie-Andrée-Bertrand pour son rôle pionnier dans le développement d’un dialogue entre le monde universitaire et le monde autochtone. Fondatrice du réseau DIALOG en 2001, dont elle dirige les destinées depuis, Carole Lévesque a reçu de nombreux prix et distinctions pour son importante contribution au développement du domaine des études relatives aux peuples autochtones.
Militante pour les droits des personnes handicapées, l’athlète de course en fauteuil roulant Chantal Petitclerc est nommée au Sénat canadien. L’une des athlètes les plus renommées et titrées de l’histoire du sport paralympique, elle détient quatorze médailles olympiques dont cinq médailles d’or gagnées lors de sa légendaire performance aux Jeux olympiques de Beijing en 2009. Au cours de sa carrière, elle fracasse 26 records mondiaux. En 2020, elle est intronisée au Panthéon du sport paralympique canadien.
Le 2 avril, Claire Kirkland-Casgrain (1924-2016), est la première Québécoise à recevoir des funérailles nationales en reconnaissance de son rôle pionnier en tant que première femme à exercer des fonctions dans les domaines politique et juridique au Québec. Elle a été au cœur de grandes réformes, en particulier la Loi sur la capacité juridique de la femme mariée (1964) qui permet aux Québécoises d’exercer des actes juridiques sans nécessiter le consentement de leur mari et la création du Conseil du statut de la femme (1973).
Dans la foulée de l’invitation lancée par Réalisatrices équitables (RÉ), douze associations professionnelles de créateur·rice·s fondent un nouveau groupe de pression, la Coalition pour l’égalité homme-femme en culture, à la suite de la présentation d’un rapport sur la place des créatrices dans les postes clés de la création de la culture au Québec.
Depuis l’été 2016, un amendement au projet de loi 83 permet d’offrir dix-huit semaines consécutives de congé parental aux femmes et aux hommes qui siègent à des conseils de ville. Auparavant, les conseiller·ère·s municipaux·ales ne pouvaient s’absenter plus de quatre-vingt-dix jours pour la naissance ou l’adoption d’un enfant, sous peine de perdre leur poste.
Des groupes de femmes communautaires, de défense des droits et libertés et des intellectuelles dénoncent les conditions de détention des femmes en prison suite au transfert des détenues de la Maison Tanguay (anciennement une prison pour femmes) au centre Leclerc (centre qui était exclusivement pour hommes).
Début de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (ENFFADA). La première phase de l’enquête, pilotée par la ministre de la Justice, Jody Wilson-Raybould, accompagnée des ministres de la Condition féminine, Patricia Hajdu, et des Affaires autochtones, Carolyn Bennett, prévoit une consultation auprès des survivantes, des organisations autochtones ainsi que des familles et des proches des femmes autochtones disparues ou assassinées afin d’établir le mandat et les paramètres de la commission. Engagée dans un processus de « quête de vérité », l’Enquête se donne pour but d’examiner « les causes systémiques de toutes formes de violence à l’égard des femmes, des filles et des LGBTAB autochtones au Canada ». Qualifiée de processus de réparation et de reconnaissance, l’annonce même de cette enquête constitue un geste officiel important de reconnaissance du racisme, du colonialisme, du sexisme et de la violence systémique que subissent et dénoncent les femmes autochtones du Québec et d’ailleurs au Canada#
Le 1er septembre, le Gouvernement du Canada lance officiellement l’Enquête sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (ENFFADA).
À la suite du rejet de leur plainte pour agressions sexuelles et abus de pouvoir contre six agents de la Sûreté du Québec, des femmes autochtones de Val-d’Or en Abitibi réclament une enquête publique et indépendante sur les violences et les agressions sexuelles dont elles sont victimes. Au regard des faits dénoncés, le gouvernement du Québec ouvre la Commission d’enquête Écoute, réconciliation et progrès (CERP) sur les relations entre les Autochtones et certains services publics au Québec. Sous la présidence du juge Jacques Viens, la commission est appelée à faire la lumière sur les faits et sur les enjeux systémiques qui interviennent dans les relations entre Autochtones et intervenants de divers services publics au Québec, de même qu’à formuler des recommandations concrète et efficaces pour rétablir le lien de confiance. Le rapport final de la Commission sera publié le 20 septembre 2019.
Après être devenue en 2006 la première femme nommée grande chef de la nation Atikamekw, Eva Ottawa, originaire de Manawan, est nommée présidente du Conseil du statut de la femme. Elle devient ainsi la première autochtone à la tête d’une organisation étatique québécoise. Elle quitte cependant son poste quatre mois après sa nomination affirmant que « ma vision, et mes idées bien arrêtées sur les enjeux devenaient parfois inconciliables avec la fonction de présidente du Conseil et la mission de l’organisation ».
Jennie Carignan est la première femme commandante de l’infanterie au Canada, soit l’ensemble des unités militaires qui combattent à pied au sein des Forces armées canadiennes. Nommée brigadière générale le 15 juin, elle devient la militaire la plus haute gradée au sein des armes de combat au Canada. Enrôlée à l’âge de dix-huit ans en 1986, trois ans avant que le Canada ouvre ses régiments de combat aux femmes, Jennie Carignan appartient à la première génération de femmes admises dans ces régiments. Mère de quatre enfants, elle a été tout au long de sa carrière la première femme à occuper ces postes.
Fondatrice du Conseil du bâtiment durable du Canada-Québec, Josée Lupien devient la première Québécoise se voir attribuer le titre LEED Fellow qui souligne ses accomplissements dans le domaine du bâtiment vert et durable.
Ouverture d’une librairie féministe à Montréal, L’Euguélionne. La librairie tire son nom du titre de l’ouvrage de Louky Bersianik (1930-2011) paru en 1976 et considéré comme le premier grand roman féministe écrit au Québec.
Le parlement adopte à l’unanimité le projet de loi 103, visant à renforcer la lutte contre la transphobie et à améliorer la situation des mineurs transgenres. Cette loi permet aux personnes mineures de changer le sexe indiqué sur leur acte de naissance en fonction de certains critères. En plus, cette loi permet d’ajouter l’identité et l’expression de genre comme motifs de discrimination à la Charte québécoise des droits et libertés de la personne.
Diplômée en médecine de l’Université d’État d’Haïti, la docteure Marie-Françoise Mégie est la première femme Noire à représenter le Québec, division sénatoriale de Rougemont, au Sénat canadien. Arrivée au Québec en 1976, elle compte, au moment de sa nomination, plus de 35 ans comme médecin de famille auprès des personnes âgées, gravement handicapées et en fin de vie, et près de 30 ans comme professeure d’université.
La danseuse et chorégraphe québécoise, Marie Chouinard est nommée, pour un mandat de quatre ans, directrice du Festival international de danse contemporaine de la Biennale de Venise, l’un des plus prestigieux événements culturels de la scène mondiale. Reconnue à travers le monde comme une créatrice unique pour sa célébration du corps et de la vie, et déjà détentrice de nombreux prix et honneurs, elle reçoit en 2016 quatre distinctions prestigieuses : le Prix du Gouverneur général pour les arts du spectacle, le Prix Positano Chorégraphe de l’année, le prix Walter-Carsen d’excellence en arts de la scène, et le prix de la meilleure œuvre internationale pour le film Marie Chouinard : Le Sacre Du Printemps, remis dans le cadre de la XXe édition du Festival de vidéodanse « Coreografo Elettronico ». Depuis 1986, elle dirige sa propre compagnie, la Compagnie Marie Chouinard, qui évolue sur toutes les scènes du monde.
De nombreuses organisations féministes célèbrent d’importants anniversaires en 2016. Parmi celles-ci, la Fédération des femmes du Québec et l’Association féminine d’éducation et d’action sociale (50 ans); Les éditions du remue-ménage (40 ans); Relais-femmes (35 ans); l’Institut de recherches et d’études féministes (25 ans); le Réseau québécois en études féministes (5 ans). La Loi sur l’équité salariale, elle, fête ses 20 ans.
Quadruple médaillée olympique et multiple championne du monde de vitesse courte piste, la patineuse Nathalie Lambert devient la première femme élue présidente du comité technique de courte piste de l’Union internationale de patinage (ISU). Elle sera l’instigatrice d’une nouvelle épreuve olympique, présentée pour la toute première fois à Beijing, le relais mixte par équipe. Huit fois nommée athlète de l’année par Patinage de vitesse courte piste, entre 1985 et 1994, Nathalie Lambert est intronisée au Temple de la renommée olympique du Canada en 1992, au Panthéon des sports du Québec en 2001 et au Panthéon des sports du Canada en 2002.
Initiative conjointe du Cégep de Sherbrooke et de l’Association étudiante du Cégep de Sherbrooke (AÉCS), la campagne multiplateforme de sensibilisation et de prévention des violences à caractère sexuel « Ni viande ni objet » est déployée auprès de la communauté étudiante collégiale. « Ni viande ni objet » vise à promouvoir les comportements adéquats, offrir de l’information et des ressources de formation et de soutien pour les étudiant·e·s, de même qu’a favoriser la mobilisation de différents partenaires du milieu.
La ville de Montréal annonce que le recouvrement de l’autoroute Ville-Marie permettra de créer une Place des Montréalaises aux abords de la station de métro Champ-de-Mars. La place des Montréalaises reconnaîtra notamment la contribution des femmes suivantes. Jeanne Mance (1606-1673); Marie-Josèphe Angélique (vers 1700-1734); Myra Cree (1937-2005); Agnès Vautier : hockeyeuse du Western de Montréal, l’équipe imbattable en 1917; Jessie Maxwell Smith (1920-2000) enseignante de la Petite-Bourgogne qui a contribué à ce que la communauté noire de Montréal ait accès à une éducation de qualité; ;Ida Roth Steinberg (1885-1942); Idola St-Jean (1880-1945).
Résultat de débats et d’actions militantes de nombreuses femmes et, notamment, de l’organisme Réalisatrices équitables, sur la place des femmes dans les milieux culturels, l’Office national du film annonce qu’il vise la parité pour les postes clés de création de ses projets documentaires, interactifs et d’animation en production d’ici 2020. Il s’engage également à ce que la moitié de ses budgets totaux de production soient allouée aux projets de réalisatrices. Quelques mois plus tard, Téléfilm Canada s’engage à mettre en place, d’ici 2020, des mesures visant à atteindre la parité femmes-hommes dans le financement des films.
En réaction aux nombreux scandales de harcèlement sexuel ou d’agressions dénoncées dans l’espace public, les discussions autour de la culture du viol et de la notion de consentement ont dominé l’espace public en 2016. Dans la foulée, les universités québécoises ont lancé la campagne de sensibilisation « Sans oui, c’est non! » et le mouvement Québec contre les violences sexuelles qui réclame la « création de standards provinciaux concernant la réponse des institutions postsecondaires en lien avec les plaintes de violence sexuelle ». Soutenue par le Réseau québécois en études féministes (RéQEF), le Service aux collectivités de l’Université du Québec à Montréal (SAC) et le Regroupement québécois des centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (RQCALACS), l’équipe de recherche interuniversitaire « Sexualité, Sécurité et Interactions en Milieu Universitaire » (ESSIMU) publie son rapport intitulé « Enquête Sexualité, Sécurité et Interactions en Milieu Universitaire (ESSIMU) : Ce qu’en disent étudiant·e·s, enseignant·e·s et employé·e·s ». De son côté, la ministre de l’Enseignement supérieur Hélène David lance des consultations sur les campus universitaires et dans les cégeps. En octobre, le gouvernement dévoile sa Stratégie gouvernementale pour prévenir et contrer les violences sexuelles (2016-2021).
La Ville de Montréal lance l’initiative Toponym’Elles « afin d’augmenter la représentativité des femmes dans la toponymie montréalaise ». Ce répertoire comprend les fiches des femmes dont les noms sont visibles sur les affiches toponymiques de la grande métropole. La comédienne Thérèse Cadorette (1925-2007) est la première Québécoise à être honorée par cette initiative, une place du quartier Chameran à Saint-Laurent est nommée en son honneur.
Astrophysicienne et professeure à l’Université McGill, Victoria Michelle (Vicky) Kaspi est la première femme à recevoir la médaille d’or Gerhard-Herzberg, le prix scientifique le plus prestigieux au pays, décerné par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada. Victoria Michelle Kaspi est connue internationalement pour ses études sur les étoiles effondrées telles que les étoiles à neutrons et les pulsars. En 2009, elle a été la première femme à recevoir le Prix du Québec Marie-Victorin depuis sa création en 1977.
Viola Desmond figurera sur le billet de 10 $ lorsque celui-ci entrera en circulation en 2018. Elle sera la première femme, autre que la reine Élizabeth II, à apparaître sur le devant d’un billet de banque canadien. En 1946, Viola Desmond s’est opposé à la discrimination raciale en s’assoyant dans une section réservée aux Blancs dans une salle de cinéma de New Glasgow. Elle sera arrêtée et mise à l’amende. Son geste a inspiré des générations de Noirs en Nouvelle-Écosse et dans le reste du Canada. Outre Viola Desmond, les autres finalistes étaient Emily Pauline Johnson, poétesse métis dont les écrits font l’éloge de son héritage autochtone; Elizabeth (Elsie) MacGill, première femme ingénieure en aéronautique et féministe, conceptrice d’aéronefs et membre de la Commission royale d’enquête sur la situation de la femme; Fanny (Bobbie) Rosenfeld, athlète et journaliste sportive, médaillée d’or et d’argent aux Jeux olympiques d’été en 1928; Idola Saint-Jean, militante féministe et pionnière de la lutte pour le droit de vote des femmes au Québec.