Adoption de la Loi sur les agressions sexuelles. Celle-ci entraîne des modifications fondamentales au Code criminel. Elle remplace notamment les anciennes infractions de « viol » et « attentat à la pudeur » par une nouvelle catégorie d’infractions d’agression sexuelle, afin de reconnaître leur caractère violent plutôt que simplement sexuel ; le viol conjugal est désormais illégal et la reconnaissance du consentement est retenue comme élément central.
Dans le cadre de la Stratégie gouvernementale pour l’égalité entre les femmes et les hommes 2022-2027, lancement d’un nouvel appel de projets pour soutenir l’égalité entre les femmes et les hommes par le ministère de l’Éducation et le Secrétariat à la Condition féminine.
Dans le cadre de la Stratégie gouvernementale pour l’égalité entre les femmes et les hommes 2022-2027, appel de projets par le Secrétariat de la Condition féminine (SCF) pour favoriser l’égalité et la complémentarité entre les femmes et les hommes des Premières Nations et Inuit grâce à des actions concrètes.
Dans le cadre de la Stratégie gouvernementale pour l’égalité entre les femmes et les hommes 2022-2027, nouvel appel de projets en matière d’égalité entre les femmes et les hommes 2024-2025 par le Secrétariat de la Condition féminine (SCF).
Gloria Baylis, originaire de la Barbade, est arrivée à Montréal en 1952, où elle exercera son métier d’infirmière diplômée jusqu’en 1970. Gloria Baylis passe à l’histoire pour avoir gagné la première affaire judiciaire pour discrimination raciale dans le domaine de l’emploi au Canada. S’appuyant sur La loi sur la discrimination en matière d’emploi, votée à Québec la même année, elle dépose en 1964 une plainte contre l’hôtel Le Reine Élizabeth pour discrimination à l’embauche, Sa Majesté c. Hilton. À l’issue du procès, le juge estimera que l’hôtel Le Reine Elizabeth a enfreint la Loi et effectivement fait preuve de discrimination à l’égard de la plaignante en raison de la couleur de sa peau. Ce jugement représente une étape importante dans la lutte contre le racisme au Québec et au Canada. Au cours des onze années suivantes, Hilton Canada fera appel, faisant valoir que la loi était inconstitutionnelle. La Cour d’appel du Québec confirme en 1977 la décision initiale, ce qui constitue une victoire emblématique dans la lutte contre la discrimination raciale en emploi au Canada.
Professeure à l’École de travail social de l’Université de Montréal, la juriste et criminologue Céline Bellot reçoit le Prix du Québec Marie-Andrée-Bertrand 2023 pour sa contribution à l’étude des politiques et pratiques institutionnelles qui concourent à la stigmatisation, au profilage et à la répression des personnes les plus vulnérables de la société. En 2016, une étude Rendre visible l’itinérance au féminin était publiée sous sa direction.
Pionnière de la recherche multidisciplinaire, la professeure de droit Andrée Lajoie reçoit le Prix du Québec Léon-Gérin. Ses travaux, voués à l’analyse des rapports droit-société, ont largement contribué à poser le droit hors d’une définition unidimensionnelle comme phénomène social complexe et dynamique.
Femme politique et militante féministe, Thérèse Casgrain est membre fondatrice avec Marie Lacoste Gérin-Lajoie et Idola Saint-Jean, du Comité provincial pour le suffrage féminin au sein duquel elle joue un rôle de premier plan. Au cours des années 1930, Thérèse Casgrain anime la populaire émission Fémina à Radio-Canada qu’elle utilise comme tribune pour faire avancer la cause des femmes et lutter contre les injustices sociales et économiques. Véritable pionnière du mouvement des femmes québécois, sa lutte pour l’obtention des droits juridiques et sociaux des femmes l’amènera à s’investir sans relâche dans le combat pour le droit de vote des femmes et la réforme du Code civil tout au cours de sa carrière militante et politique.
Les premières Québécoises à voter aux élections provinciales sont les électrices des circonscriptions de Huntingdon et de Saint-Jean lors des élections partielles du 6 octobre 1941. C’est lors des élections générales du 8 août 1944 que l’ensemble des électrices pourront voter.
Nicole Boily devient la première présidente du Conseil des Montréalaises. Au cours de son mandat, de 2004 à 2008, elle accorde la priorité aux questions liées au droit au logement, au transport et à la place des femmes en politique et au sein de l’administration publique. L’amélioration de la vie des femmes et des familles par l’éducation et la justice sociale constitue la trame de son parcours professionnel, de ses nombreux engagements féministes et de son implication sociale.
Adoption à l’unanimité par l’Assemblée nationale d’un projet de loi (92-2021 Chap. 32) visant la création d’un tribunal spécialisé en matière de violence sexuelle et de violence conjugale et l’implantation de projets pilotes. Ces tribunaux ont pour objectif d’accompagner les victimes de violence sexuelle ou conjugale tout au long de leur parcours devant les tribunaux. La loi vise principalement à rebâtir la confiance des personnes victimes de violence sexuelle et de violence conjugale envers le système de justice. Le premier tribunal est créé à Valleyfield en mars 2022.
La Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste organise un important congrès du 17 au 21 avril pour faire connaître sa mission de même que celles des associations professionnelles et paroissiales qui en sont membres.
Militante pour les droits des personnes handicapées, l’athlète de course en fauteuil roulant Chantal Petitclerc est nommée au Sénat canadien. L’une des athlètes les plus renommées et titrées de l’histoire du sport paralympique, elle détient quatorze médailles olympiques dont cinq médailles d’or gagnées lors de sa légendaire performance aux Jeux olympiques de Beijing en 2009. Au cours de sa carrière, elle fracasse 26 records mondiaux. En 2020, elle est intronisée au Panthéon du sport paralympique canadien.
Innue de Uashat mak Mani-utenam, Michelle Audette s’investit depuis les années 1990 dans l’amélioration des relations entre Autochtones et non-Autochtones. Ex-présidente de Femmes autochtones du Québec (FAQ – 1998 2004/210-2012) et de l’Association des femmes autochtones du Canada (AFAC – 2012-2015), elle est nommée, en 2016, commissaire de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones. En 2021, elle accède au Sénat canadien où elle devient la première femme autochtone du Québec à y occuper un siège.
Femme d’affaires et femme politique innue de la communauté de Uashat Mak Mani-utenam de Sept-Iles Kateri Champagne Jourdain est élue députée de la circonscription de Duplessis à l’Assemblée nationale du Québec le 3 octobre 2022, sous la bannière de la Coalition avenir Québec. Elle est nommée, le 20 octobre 2022, ministre de l’Emploi. C’est la première fois qu’une femme autochtone est élue à l’Assemblée nationale et accède au poste de ministre.
Pionnière du journalisme d’opinion, Solange-Chaput Roland est la première Québécoise à recevoir un doctorat honoris causa en droit de l’université Queens. Journaliste, écrivaine et animatrice à la radio et à la télévision, elle est élue Femme de l’année par La presse canadienne en 1968 et reçoit l’Ordre national du Québec en 1985.
Co-présidente de la Commission sur le racisme et la discrimination systémique dans les compétences de la Ville de Montréal, Maryse Alcindor présente, après deux années de consultation, le rapport de l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM). Première femme noire à occuper un poste de sous-ministre dans l’administration publique québécoise en 2005, Maryse Alcindor, qui est arrivée au Québec en 1965, a été, tour à tour, membre du comité d’enquête Police-Minorités au Québec, responsable de la formation de parajuristes voués à la promotion et à la défense des droits des femmes en Afrique et rédactrice du rapport de la Commission nationale Justice et Vérité en Haïti.
Originaire de la communauté innue de Mashteuiatsh, Julie Philippe est nommée juge à la Cour du Québec. Elle est la première femme d’origine autochtone à accéder à la magistrature au Québec.
À l’initiative de la députée péquiste Véronique Hivon, l’Assemblée nationale vote pour l’instauration d’un congé parental pour les député·e·s qui n’avaient pas droit au Régime québécois d’assurance parentale (RQAP).
2019Commission d’enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées
Dépôt par la Commission d’enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (ENFFADA) d’un rapport complémentaire qui accorde une attention particulière aux problèmes de violence rencontrés par les femmes et les filles autochtones du Québec.
Véronique Hivon, Christine Labrie, Sonia LeBel et Hélène David mettent de côté les différends partisans et s’unissent pour appuyer la formation d’un Comité d’experts sur l’accompagnement des victimes d’agressions sexuelles et de violence conjugale. Le rôle du Comité est d’évaluer l’efficacité des mesures actuelles et d’en développer de nouvelles pour assurer un accompagnement répondant mieux aux réalités des victimes.
Directrice générale de l’Immobilière Montagnaise SEC et administratrice de la caisse Desjardins de Sept-Îles, Kateri Champagne Jourdain est élue au conseil d’administration du Mouvement Desjardins. Originaire de la communauté innue de Uashat mak Mani-utenam, elle est la première Autochtone à se joindre au conseil d’administration du groupe financier. Kateri Champagne Jourdain est élue députée de la circonscription de Duplessis à l’Assemblée nationale du Québec le 3 octobre 2022, sous la bannière de la Coalition avenir Québec, et nommée, le 20 octobre 2022, ministre de l’Emploi. C’est la première fois qu’une femme autochtone est élue à l’Assemblée nationale et accède au poste de ministre.
Ingénieure de formation, la députée provinciale de la circonscription de Saint-Henri–Sainte-Anne, Dominique Anglade, est nommée cheffe du Parti libéral du Québec. Elle est la première femme nommée à ce poste dans l’histoire du parti.

La députée de Hull, Maryse Gaudreault, est nommée présidente du Réseau des femmes parlementaires de la Francophonie lors de la réunion annuelle de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF). Maryse Gaudreault souhaite faire de la lutte contre le sexisme, le harcèlement et la violence à l’encontre des femmes parlementaires l’une de ses priorités.
Les dispositions suspendues du projet de loi S-3 entrent finalement en vigueur, dix-huit mois après avoir reçu la sanction royale le 12 décembre 2017. Pour la première fois depuis 1876, toutes les femmes autochtones retrouvent le droit de transmettre leur statut à leurs enfants.
Au début du mois de mars, une quinzaine de groupes luttant contre la violence faite aux femmes s’unissent pour créer la Coalition féministe contre la violence envers les femmes (CFVF) en réponse à la nécessité de présenter un front commun pour faire entendre la voix de toutes les femmes violentées, ainsi que leurs préoccupations et revendications au sujet des problèmes auxquels elles font face, en lien notamment au système de justice et à la production des politiques publiques.
Pour la première fois de son histoire, la parité est obtenue à l’Assemblée nationale du Québec où 42,4% des sièges ont été remportés par des femmes à l’élection du mois d’octobre, ce qui représente le palier inférieur de la zone paritaire.
Dans le cadre des événements entourant la Journée internationale des femmes, lancement de la campagne « NON à l’esclavage moderne: Les travailleuses domestiques ont des droits ! » par le Centre international de solidarité ouvrière (CISO) et le Comité québécois femmes et développement (CQFD). Cette campagne vise à obtenir la ratification par le Canada de la Convention 189 de l’Organisation internationale du travail (OIT) sur les travailleur·euse·s domestiques, qui pour la plupart sont des personnes issues de l’immigration.
La Cour d’appel du Québec statue qu’une femme, à qui la cour avait refusé de témoigner en 2015 en raison du port du hijab, a désormais le droit d’être entendue par le tribunal. Le jugement unanime rendu en faveur de Rania El-Alloul indique que le code vestimentaire des tribunaux québécois ne l’empêche pas de porter un hijab « lorsque cette pratique résulte d’une croyance religieuse sincère et n’est pas contraire ou ne porte pas atteinte à un intérêt public prépondérant ».
Le 6 octobre 2017, le gouvernement du Québec adopte le projet de loi 113 qui reconnaît l’adoption coutumière autochtone, ne kupaniem en Innu. Cette loi constitue une étape importante dans la reconnaissance des traditions juridiques autochtones et des effets de l’adoption coutumière autochtone.
Geneviève Bernatchez est la première femme à accéder au poste de juge-avocat général des Forces armées canadiennes. Originaire de Gaspé, la commodore Bernatchez a rejoint la Réserve navale canadienne à une période où la Marine royale canadienne commençait à initier les femmes aux armes de combat.
La loi 151 visant à prévenir et à combattre les violences à caractère sexuel dans les établissements d’enseignement supérieur entre en vigueur le 8 décembre. Présentée par la ministre Hélène David (1953-….), la loi prévoit que les établissements d’enseignement supérieur devront développer et adopter une politique institutionnelle pour prévenir et combattre les violences à caractère sexuel, et ce, avant le 1er septembre 2019.
Julie Lemieux est élue mairesse du village de Très-Saint-Rédempteur en Montérégie lors des élections municipales du 5 novembre 2017. Ébéniste de formation, elle est la première personne ouvertement trans à être élue à la mairie d’une municipalité au Québec comme au Canada et la première mairesse du village.
Élection de Valérie Plante à la mairie de Montréal. En cent quatre-vingt-cinq ans d’histoire, elle est la première femme mairesse de Montréal. Détentrice d’une maîtrise en muséologie, Valérie Plante est élue conseillère de la ville en 2013, prend la tête du parti Projet Montréal en 2016, puis remporte la victoire sur le maire sortant Denis Coderre le 5 novembre sous le thème « Montréal jusqu’au bout! ».
La femme d’affaires Isabelle Hudon est nommée ambassadrice du Canada en France et à Monaco. Elle est la première femme à occuper ce poste.
Diplômée en médecine de l’Université d’État d’Haïti, la docteure Marie-Françoise Mégie est la première femme Noire à représenter le Québec, division sénatoriale de Rougemont, au Sénat canadien. Arrivée au Québec en 1976, elle compte, au moment de sa nomination, plus de 35 ans comme médecin de famille auprès des personnes âgées, gravement handicapées et en fin de vie, et près de 30 ans comme professeure d’université.
Depuis l’été 2016, un amendement au projet de loi 83 permet d’offrir dix-huit semaines consécutives de congé parental aux femmes et aux hommes qui siègent à des conseils de ville. Auparavant, les conseiller·ère·s municipaux·ales ne pouvaient s’absenter plus de quatre-vingt-dix jours pour la naissance ou l’adoption d’un enfant, sous peine de perdre leur poste.
À la suite du rejet de leur plainte pour agressions sexuelles et abus de pouvoir contre six agents de la Sûreté du Québec, des femmes autochtones de Val-d’Or en Abitibi réclament une enquête publique et indépendante sur les violences et les agressions sexuelles dont elles sont victimes. Au regard des faits dénoncés, le gouvernement du Québec ouvre la Commission d’enquête Écoute, réconciliation et progrès (CERP) sur les relations entre les Autochtones et certains services publics au Québec. Sous la présidence du juge Jacques Viens, la commission est appelée à faire la lumière sur les faits et sur les enjeux systémiques qui interviennent dans les relations entre Autochtones et intervenants de divers services publics au Québec, de même qu’à formuler des recommandations concrète et efficaces pour rétablir le lien de confiance. Le rapport final de la Commission sera publié le 20 septembre 2019.
Viola Desmond figurera sur le billet de 10 $ lorsque celui-ci entrera en circulation en 2018. Elle sera la première femme, autre que la reine Élizabeth II, à apparaître sur le devant d’un billet de banque canadien. En 1946, Viola Desmond s’est opposé à la discrimination raciale en s’assoyant dans une section réservée aux Blancs dans une salle de cinéma de New Glasgow. Elle sera arrêtée et mise à l’amende. Son geste a inspiré des générations de Noirs en Nouvelle-Écosse et dans le reste du Canada. Outre Viola Desmond, les autres finalistes étaient Emily Pauline Johnson, poétesse métis dont les écrits font l’éloge de son héritage autochtone; Elizabeth (Elsie) MacGill, première femme ingénieure en aéronautique et féministe, conceptrice d’aéronefs et membre de la Commission royale d’enquête sur la situation de la femme; Fanny (Bobbie) Rosenfeld, athlète et journaliste sportive, médaillée d’or et d’argent aux Jeux olympiques d’été en 1928; Idola Saint-Jean, militante féministe et pionnière de la lutte pour le droit de vote des femmes au Québec.
Le parlement adopte à l’unanimité le projet de loi 103, visant à renforcer la lutte contre la transphobie et à améliorer la situation des mineurs transgenres. Cette loi permet aux personnes mineures de changer le sexe indiqué sur leur acte de naissance en fonction de certains critères. En plus, cette loi permet d’ajouter l’identité et l’expression de genre comme motifs de discrimination à la Charte québécoise des droits et libertés de la personne.
Des groupes de femmes communautaires, de défense des droits et libertés et des intellectuelles dénoncent les conditions de détention des femmes en prison suite au transfert des détenues de la Maison Tanguay (anciennement une prison pour femmes) au centre Leclerc (centre qui était exclusivement pour hommes).
Le 2 avril, Claire Kirkland-Casgrain (1924-2016), est la première Québécoise à recevoir des funérailles nationales en reconnaissance de son rôle pionnier en tant que première femme à exercer des fonctions dans les domaines politique et juridique au Québec. Elle a été au cœur de grandes réformes, en particulier la Loi sur la capacité juridique de la femme mariée (1964) qui permet aux Québécoises d’exercer des actes juridiques sans nécessiter le consentement de leur mari et la création du Conseil du statut de la femme (1973).
La Ville de Montréal lance l’initiative Toponym’Elles « afin d’augmenter la représentativité des femmes dans la toponymie montréalaise ». Ce répertoire comprend les fiches des femmes dont les noms sont visibles sur les affiches toponymiques de la grande métropole. La comédienne Thérèse Cadorette (1925-2007) est la première Québécoise à être honorée par cette initiative, une place du quartier Chameran à Saint-Laurent est nommée en son honneur.
De nombreuses organisations féministes célèbrent d’importants anniversaires en 2016. Parmi celles-ci, la Fédération des femmes du Québec et l’Association féminine d’éducation et d’action sociale (50 ans); Les éditions du remue-ménage (40 ans); Relais-femmes (35 ans); l’Institut de recherches et d’études féministes (25 ans); le Réseau québécois en études féministes (5 ans). La Loi sur l’équité salariale, elle, fête ses 20 ans.
Promulgation par le gouvernement fédéral de la loi sur la Tolérance zéro face aux pratiques culturelles barbares. La loi vise principalement à garantir une meilleure protection aux personnes vulnérables, notamment les femmes et les jeunes filles immigrantes.
Le projet de loi 28 intitulé Loi concernant principalement la mise en œuvre de certaines dispositions du discours sur le budget du 4 juin 2014, qui vise un retour à l’équilibre budgétaire en 2015-2016, crée de vifs débats en modifiant, en date du ler avril, la politique tarifaire des frais de garde en fonction du revenu des parents.
L’article 318 du Code criminel canadien est modifié afin d’inclure dans la loi sur la propagande haineuse les propos offensants sur la base du sexe.
Après plusieurs années de mobilisation des groupes de femmes autochtones, le 8 décembre, le gouvernement libéral de Justin Trudeau, nouvellement élu, annonce le lancement d’une Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (ENFFADA).
Le projet de loi C-36 encadrant la prostitution, intitulé Loi sur la protection des collectivités et des personnes exploitées, est adopté au Parlement fédéral. L’élément central est la criminalisation du client, alors que la vente de services sexuels par les prostituées ne sera pas jugée comme un acte criminel, sauf dans le cas où la sollicitation se fait en présence d’enfants.
Près de 80 femmes parlementaires, membres des réseaux de la Francophonie, des Amériques et du Commonwealth, adoptent, lors d’une réunion à Québec en janvier, une déclaration les engageant à poursuivre leur travail en faveur des droits des femmes au sein de leur parlement respectif. Constatant le recul des droits des femmes dans plusieurs pays, elles entendent faire entendre leurs voix pour influer sur les grandes orientations internationales qui seront débattues en 2015 à l’occasion du 20e anniversaire de l’adoption de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, en 2015.
Propulsée au cœur de l’actualité québécoise à la suite de la tragédie ferroviaire qui a détruit le centre-ville de Lac Mégantic et qui a coûté la vie à 47 personne le 6 juillet 2013, la mairesse de cette municipalité, Colette Roy Laroche, impressionne par son courage et sa résilience. Sa gestion de la crise de même que son implication active dans la reconstruction du centre-ville, selon un modèle de développement durable, lui méritent le titre de la «Dame de granit» et la reconnaissance des gouvernements du Québec et du Canada. Depuis cette tragédie, Colette Roy Laroche milite pour l’amélioration de la sécurité ferroviaire partout en Amérique.
Les Québécoises sont interpellées et le mouvement des femmes divisé par le projet de loi n°60 qui propose une Charte affirmant les valeurs de laïcité et de neutralité religieuse de l’État ainsi que d’égalité entre les femmes et les hommes et encadrant les demandes d’accommodement. Présenté en septembre par le gouvernement Marois, le projet soulève les débats et divise. S’il y a unanimité dans le mouvement féministe quant à la nécessité de promouvoir la laïcité de l’État et de s’opposer aux fondamentalismes religieux, les moyens proposés pour atteindre ces buts ne font pas consensus. La question de l’interdiction du port de signes religieux ostentatoires pour le personnel de l’État se révèle particulièrement névralgique. Le projet sera abandonné avec la défaite du Parti Québécois aux élections de 2014.
Un jugement de la Cour suprême du Canada invalide trois articles du Code criminel concernant : la tenue d’une maison de débauche, le fait de vivre des fruits de la prostitution d’autrui et la communication à des fins de prostitution.
Jugement de la Cour suprême du Canada sur la situation des conjoints de fait au Québec à la suite de la cause Lola c. Éric. La Cour entérine les dispositions du Code civil qui s’appliquent aux couples mariés au Québec et considère que l’exclusion des conjoints de fait des obligations concernant les pensions alimentaires et le partage du patrimoine familial respecte la Charte des droits et libertés.
Dévoilement d’un monument dédié aux femmes en politique situé près de l’édifice de l’hôtel du Parlement. Quatre pionnières féministes sont honorées : Idola Saint-Jean, Marie Lacoste Gérin-Lajoie et Thérèse Forget-Casgrain, militantes pour le droit de vote des femmes, ainsi que Marie-Claire Kirkland-Casgrain, première femme élue députée à l’Assemblée nationale.
Coordonnatrice du Regroupement des centres de femmes du Québec (l’R), Françoise David accède à la présidence de la Fédération des femmes du Québec, poste qu’elle occupera jusqu’en 2001. Sous son leadership, le mouvement des femmes organise la Marche du pain et des roses contre la pauvreté en 1995, puis la Marche mondiale des femmes contre la pauvreté et la violence, en 2000.
La Chambre des communes adopte la Loi sur l’abolition du registre d’armes d’épaule. En vertu de cette loi, les données du registre seront détruites dans toutes les provinces, à l’exception de celle du Québec qui sont protégées par un jugement de la Cour supérieure. Ce jugement est toutefois porté en appel par Ottawa.
À la suite d’une proposition présentée par le gouvernement du Canada, l’ONU déclare le 11 octobre Journée internationale (des droits) de la fille. L’objectif de cette journée est de promouvoir les droits des filles à travers le monde et de reconnaitre les obstacles particuliers auxquels elles font face. Le thème de la première célébration en 2012 sera « Ma vie, mes droits, mettre fin aux mariages d’enfants ».
La Cour suprême du Canada tranche en faveur des employées de Postes Canada, syndiquées au sein de l’Alliance de la fonction publique du Canada, dans un conflit en matière d’équité salariale qui opposait le syndicat à Postes Canada depuis 28 ans.
Dans la foulée d’une plainte déposée en 2004, le gouvernement fédéral doit verser 150 millions à 700 infirmières travaillant comme évaluatrices médicales qui ont été victimes de discrimination sexuelle.
La Cour d’appel maintient la décision du Tribunal des droits de la personne du Québec dans la cause qui oppose sept femmes victimes de discrimination et Gaz Métro. L’entreprise renonce à en appeler du jugement de la Cour d’appel du Québec, jugement qui l’oblige à modifier ses pratiques d’embauche jugées discriminatoires envers les femmes, mettant ainsi fin à un litige vieux de 15 ans.
Adoption du projet de Loi C-3 sur l’équité entre les sexes concernant l’inscription au registre des Indiens. Désormais, les petits-enfants des femmes qui ont retrouvé leur statut en 1985 peuvent obtenir, à leur tour, un statut d’Indien.
La Cour suprême du Canada statue que la pension alimentaire pour enfant versée à une étudiante monoparentale ne doit pas être considérée comme un revenu aux fins de calcul de l’aide financière aux études. Cette décision permet la révision des dossiers des étudiantes lésées par la Loi sur l’aide financière aux études.
Dévoilement du plan d’action pour la mise en œuvre de la Charte québécoise pour une image corporelle saine et diversifiée.
L’Assemblée nationale adopte à l’unanimité une motion contre la polygamie qui fait suite à la position exprimée par le Conseil du statut de la femme sur cette question à l’effet que la polygamie ne fait pas partie des valeurs fondamentales de la société québécoise et que cette pratique va à l’encontre du droit à l’égalité entre les femmes et les hommes.
Des modifications sont apportées à la Loi sur l’équité salariale pour introduire un délai pour réaliser un exercice d’équité salariale, une évaluation de cette équité après l’exercice et une déclaration annuelle obligatoire pour les entreprises assujetties à la Loi.
Publication du Rapport de la Commission de consultation sur les pratiques d’accommodement reliées aux différences culturelles. Plusieurs recommandations émises par les auteurs du Rapport, Gérard Bouchard et Charles Taylor, provoquent diverses critiques tant au sein des partis politiques que des groupes de femmes.
Dépôt du projet de loi C-537 par le député conservateur Maurice Vellacott pour donner aux professionnels de la santé le droit de refuser de pratiquer les avortements pour des motifs religieux. Le projet meurt au feuilleton au déclenchement des élections de 2008.
L’Assemblée nationale adopte le projet de loi 63 qui pose l’égalité entre les hommes et les femmes comme principe fondamental de la Charte québécoise des droits et libertés. La formule « égalité entre les femmes et les hommes » se retrouve pour la première fois enchâssée dans la Charte.
Avocate et analyste politique, Yolande James est nommée à l’âge de vingt-neuf ans ministre de l’Immigration et des Communautés culturelles, poste qu’elle occupe de 2007 à 2010. Elle sera ensuite ministre de la Famille de 2010 à 2012. Elle est la première femme issue de la communauté noire à faire partie du Conseil des ministres du Québec.
Pauline Marois devient la première femme cheffe d’un parti politique représenté à l’Assemblée nationale, le Parti Québécois.
Début des audiences publiques de la Commission de consultation sur les pratiques d’accommodement reliées aux différences culturelles mieux connue sous le nom de Commission Bouchard-Taylor.
Adoption à l’Assemblée nationale de la Loi visant à favoriser la protection des personnes à l’égard d’une activité impliquant des armes à feu et modifiant la Loi sur la sécurité dans les sports, dite Loi Anastasia, en mémoire Anastasia De Sousa, l’étudiante victime de la fusillade au Collège Dawson en 2006. La loi interdit d’être en possession d’une arme à feu dans certains lieux désignés, notamment les établissements d’enseignement, les garderies et les transports publics ou scolaires.
Dépôt du projet de loi C-484, Loi sur les enfants non encore nés victimes d’actes criminels, qui est adopté par 147 voix contre 132 en deuxième lecture et envoyé en comité pour être étudié. Celui-ci visait à donner au fœtus le statut de victime à part entière. Selon ce projet de loi, le meurtrier d’une femme enceinte aurait été coupable d’un double homicide. Tout comme le projet de loi C-338 visant à criminaliser les avortements pratiqués après la 20e semaine de gestation déposé en 2006, le projet mourra au feuilleton.
Amendement du Code civil pour permettre la résiliation du bail résidentiel pour des raisons de violence conjugale ou d’agression à caractère sexuel.
Dévoilement de la politique québécoise Pour que l’égalité de droit devienne une égalité de fait et d’un plan d’action quinquennal visant à favoriser la promotion de modèles et de comportements égalitaires, l’égalité économique entre les femmes et les hommes, une meilleure conciliation des responsabilités familiales et professionnelles, le respect de l’intégrité des femmes et leur sécurité dans tous les milieux de vie et une plus grande participation des femmes aux instances décisionnelles. Pour la première fois, le gouvernement du Québec intègre la question de l’égalité dans la mission d’un ministère, celui de la Famille, des Aînés et de la Condition féminine.
À la suite d’un recours collectif, la Cour supérieure oblige le gouvernement du Québec à rembourser les sommes que des femmes ont dû débourser pour obtenir un avortement en clinique privée alors qu’elles étaient assurées par le régime public d’assurance maladie.
Dans une cause d’équité salariale, la Cour suprême du Canada rejette l’appel du transporteur Air Canada et accepte d’entendre la cause en discrimination des agents de bord, un groupe d’employés à prédominance féminine, et reconnait le bien-fondé de la plainte.
Quatorze ans après le dépôt de leur plainte concernant l’équité salariale, les téléphonistes de Bell Canada obtiennent gain de cause. L’entente qui couvre la période 1993-1999 prévoit un paiement de règlement, des dommages moraux (montant non imposable) et un réajustement des pensions pour les 4 765 employées concernées.
Entrée en vigueur du Régime québécois d’assurance parentale. Celui-ci prévoit le versement de prestations à toutes les travailleuses et à tous les travailleurs admissibles, salariés et autonomes, qui prennent un congé de maternité, un congé de paternité, un congé parental ou un congé d’adoption.
Dépôt du projet de loi privé C-291 visant à accorder des droits au fœtus dans le cas de l’agression sur une femme enceinte par le député conservateur albertain Léon Benoit. Le projet de loi est retiré quelques mois plus tard par le Comité parlementaire canadien sur une question de procédure. Également, dépôt du projet de loi C-338 qui vise à criminaliser l’avortement après 20 semaines de grossesse.
Dix ans après l’adoption de la Loi sur l’équité salariale, le gouvernement du Québec conclut le règlement de l’équité salariale avec les organisations syndicales du secteur public. Quelque 360 000 femmes reçoivent un ajustement à la suite de ce règlement.
Michaëlle Jean devient la vingt-septième gouverneure générale du Canada. D’origine caribéenne, elle est la première femme noire à accéder à ce poste. Au terme de son mandat, dans la foulée du terrible tremblement de terre qui dévaste Haïti en janvier 2010, elle devient l’envoyée spéciale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) pour Haïti. En 2014, elle est nommée Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie pour un mandat de quatre ans. C’est la première fois que l’organisation est dirigée par une femme.
La députée Fatima Houda-Pépin fait adopter à l’unanimité par l’Assemblée nationale du Québec une motion pour contrer l’implantation de tribunaux islamiques. Cette motion soutient la position des femmes musulmanes qui se sont exprimées sur la question dans le sillage du rapport Boyd en Ontario.
Adoption du projet de loi C-38 reconnaissant les mariages entre conjoints de même sexe. Le projet étend la notion de mariage, sur le plan civil, aux conjoints de même sexe.
Entre janvier et septembre, tenue des auditions publiques en Commission parlementaire sur l’avis déposé par le Conseil du statut de la femme : Vers un nouveau contrat social pour l’égalité entre les femmes et les hommes. Plus de cent mémoires sont déposés dans le cadre de cette consultation et 75 groupes sont entendus devant la Commission lors de 14 séances. Le rapport et les recommandations de la Commission sont publiés en décembre de la même année.
Françoise David devient la première femme élue à la tête d’un parti politique au Québec, Option citoyenne.
Diane Lemieux devient la première femme leader parlementaire de l’opposition officielle à l’Assemblée nationale.
Yolande James est la première femme noire élue à l’Assemblée nationale. Elle deviendra, en 2007, la première femme noire ministre au gouvernement du Québec.
Adoption au Canada de la Loi sur la procréation assistée. La Loi prévoit la mise sur pied de l’Agence canadienne de contrôle de la procréation assistée.
La Cour supérieure du Québec invalide certaines dispositions de la Loi sur l’équité salariale. Les employeurs qui avaient fait reconnaitre un exercice d’équité salariale avant l’adoption de la loi de 1996 ne peuvent plus dorénavant se soustraire à l’obligation de se conformer au régime général de la loi.
Adoption du Règlement sur les normes de pratique et les conditions d’exercice lors d’accouchements à domicile qui permet aux femmes d’accoucher à domicile sous la supervision de sages-femmes.
Un jugement de la Cour d’appel du Québec permet le mariage entre conjoints et conjointes de même sexe.
Louise Harel devient la première présidente de l’Assemblée nationale et accède, la même année, à la présidence de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie. Figure majeure de la vie politique québécoise, elle occupe, entre 1981 et 2002 au sein des différents gouvernements péquistes, plusieurs postes de ministre. La constance de son engagement en faveur de la souveraineté du Québec, de la démocratie et des droits des femmes a été reconnue par l’attribution de nombreux prix et distinctions.
Francine Ruest-Jutras, mairesse de Drummondville, est la première femme élue à la présidence de l’Union des municipalités du Québec. Élue à la mairie de Drummondville en 1987, elle en occupe de poste jusqu’en 2013. Elle est nommée Chevalière de l’Ordre national du Québec en 2015
Militante et politicienne, Vivian Barbot, est la première femme d’une minorité visible à diriger un regroupement féministe québécois, la Fédération des femmes du Québec de 2001 à 2003. Elle est également la première femme d’origine haïtienne à être élue députée à la Chambre des communes du Canada en 2006, avant d’assumer, en 2011, pour une courte période, la présidence par intérim du Bloc Québécois. Une autre première pour une femme de couleur.
Attribution de la « Mention d’Honneur » du Prix Droits et Libertés de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse à Femmes autochtones du Québec (FAQ) pour sa contribution à la promotion des droits et libertés de la personne au Québec.
Beverley McLachlin devient la première femme nommée juge en chef de la Cour suprême du Canada.
Détentrice d’un diplôme en droit de l’Université de Montréal et d’un doctorat d’État de l’Université de Paris, l’avocate Juanita Westmoreland-Traoré devient la première juge noire à la Chambre criminelle et pénale et à la Chambre de la jeunesse de la Cour du Québec. En 2001, l’Université du Québec à Montréal lui décerne un doctorat honorifique au titre de championne des droits et libertés de la personne. De 1976 à 1991, elle est professeure au Département des sciences juridiques de cette même université. En 2008 la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse du Québec lui décerne le prix Droits et Liberté.
La Cour suprême du Canada décide unanimement que le consentement à une activité sexuelle doit être volontaire et communiqué, rejetant la présomption d’un consentement implicite à une agression sexuelle. De plus, elle reconfirme les dispositions du code criminel qui limitent l’accès aux dossiers médical et psychiatrique des victimes et présumées victimes d’agression sexuelle.