Yvette Charpentier, figure pionnière du mouvement syndical et féministe québécois, est surnommée la « grande dame des midinettes » pour son engagement constant en faveur de l’amélioration des conditions de travail des ouvrières du secteur de « la robe ». En 1937, aux côtés de Léa Roback et de Rose Pesotta, elle joue un rôle central dans l’organisation de la grève de la guenille, considérée depuis comme la plus importante grève de femmes de l’histoire de Montréal. Tout au long de sa vie, au sein de l’Union internationale des ouvriers du vêtement pour dames (UIOVD) – où elle dirige le Service de l’éducation –, elle dénonce les barrières structurelles auxquelles sont confrontées les femmes, notamment la double journée (travail salarié et tâches domestiques), les inégalités salariales et le harcèlement, et prône l’éducation des ouvrières comme outil d’émancipation.