Présageant des thèmes de la Révolution tranquille, publication à Montréal du Refus global. Fait exceptionnel pour l’époque, regroupées autour du peintre Paul-Émile Borduas, sept jeunes femmes, Marcelle Ferron, Muriel Guilbault, Louise et Thérèse Renaud, Françoise Riopelle et Françoise Sullivan figurent parmi les quinze signataires du manifeste. Celui-ci présente un vibrant plaidoyer contre un catholicisme oppressif et tous les types de « duperies perpétrées sous le couvert du savoir » ou de la tradition. Bien que ces femmes artistes seront habitées tout au cours de leur vie, et à travers leurs différents modes d’expression, par des visées de libération sociale et artistique, le Refus global n’adresse pas la question des femmes ni celle d’un éventuel projet de transformation des rapports entre les hommes et les femmes.
Judith Jasmin s’impose comme grand reporter et devient la première Canadienne correspondante à l’étranger. Elle est également la première femme à faire du journalisme politique. Engagée dans plusieurs causes sociales, elle s’implique activement dans la création du Mouvement laïque de la langue française avec l’objectif de promouvoir la laïcité dans les institutions politiques québécoises.
Fémina, la toute première exposition consacrée à des femmes artistes professionnelles, est présentée au Musée de la province de Québec Le musée y propose des œuvres de Sylvia Daoust, Simone Dénéchaud, Suzanne Duquet, Claire Fauteux, Agnès Lefort, Georgiana Paige Pinneo et Marian Dale Scott.

Fondation d’une école de théâtre, le Studio XV, par Jeanne Maubourg et Gérard Vléminck.
Comédienne, journaliste et polémiste engagée, Laurette Larocque-Auger (1906-1965) écrit, sous le pseudonyme masculin de Jean Despréz, des feuilletons radiophoniques qui mettent en scène des femmes en quête de liberté et d’affirmation. Ses feuilletons les plus célèbres, Jeunesse dorée (1940-1965) et Yvan l’intrépide (1945-1954) demeurent en ondes pour un nombre d’années record et la font connaître du grand public. Elle est également la scénariste du premier long métrage de langue française tourné entièrement au Québec, Le Père Chopin, dont la première a lieu en 1945 au cinéma Saint-Denis à Montréal.
Gabrielle Roy publie son premier roman, Bonheur d’occasion. Elle y dépeint avec réalisme la vie quotidienne d’un quartier ouvrier de Montréal, Saint-Henri. Son roman se verra décerner le prestigieux prix Femina. Son oeuvre, qui compte plus d’une trentaine de romans et de recueils de contes et de nouvelles, constitue une œuvre majeure de la littérature canadienne d’expression française.
L’une des artistes lyriques les plus populaires du Québec, Pierrette Alarie remporte le concours Auditions of the Air du Metropolitain Opera de New York. Sa carrière la mène sur les plus grandes scènes d’Europe et d’Amérique du Nord, souvent en compagnie de son mari, le ténor Léopold Simoneau. Sa voie pure et cristalline lui vaut d’être reconnue comme l’une des interprètes les plus raffinées du répertoire mozartien.
Fondation de l’Opera Guild of Montreal (la Guilde de l’Opéra de Montréal), plus vieil organisme voué à l’opéra au Canada, par l’artiste lyrique et professeure Pauline Donalda (1882-1970).
Ethel Stark (1910-2012)
La Québécoise Ethel Stark fonde la Symphonie féminine de Montréal, le premier orchestre au Canada composé exclusivement de femmes.
Peintre moderne prolifique Efa Prudence Heward (1896-1947) est une figure de proue de l’avant-garde artistique montréalaise. Ses portraits de femmes, aux couleurs vives et provocantes, se démarquent des représentations convenues de femmes passives. Engagée dans le milieu artistique, elle est cofondatrice et vice-présidente du Canadian Group of Painters (1933-1939) et membre fondatrice de la Société d’art contemporain (1939).
Journaliste, romancière, animatrice radiophonique et poétesse québécoise, Jovette-Alice Bernier est l’auteure de l’émission Quelles nouvelles (1930-1958), feuilleton radiophonique qui connaîtra une longévité et une popularité exceptionnelles. Quelles nouvelles peut être considérée comme la première série féministe de la radio québécoise. L’auteure, par le biais de sketches humoristiques, y défend la cause des femmes et aborde plusieurs sujets jugés tabous à l’époque.
Déterminée à valoriser les femmes des campagnes et leur savoir-faire, la journaliste et animatrice Françoise Gaudet-Smet fonde la revue Paysana, qu’elle dirige pendant onze ans.
Marcelle Barthe (1904-1964) est considérée comme la première femme annonceure et journaliste radiophonique au Québec. Sous le pseudonyme de Françoise, elle fait ses débuts en 1933 à la station CKCH de Hull comme animatrice d’une émission féminine quotidienne, Pour nous Mesdames. En 1938, elle devient la première femme annonceure engagée par la radio d’État (Radio-Canada), où elle participera à une grande variété d’émissions dont Lettre à une Canadienne qui tiendra l’antenne de 1945 à 1964
Mise en ondes de l’émission Femina qui sera animée à ses débuts par Thérèse Forget-Casgrain. L’émission proposera aux femmes des chroniques sur leurs droits et des informations sociales et culturelles.
Léa Roback tient à Montréal la première librairie marxiste de Montréal, le Modern Bookshop qui est l’objet de perquisitions policières fréquentes.
La violoniste Annette Lasalle-Leduc (1903-1999) compte parmi les premiers musicien·ne·s engagé·e·s par la toute nouvelle Société des concerts symphoniques de Montréal (l’actuel OSM). Elle est la seule femme au sein des premiers violons.
Connue dans le milieu théâtral québécois sous le nom de Madame Jean-Louis Audet, Yvonne Duckett est une pionnière et figure de proue de l’enseignement de la phonétique et de l’art dramatique au Québec. Elle ouvre dans le sous-sol de sa maison, rue Saint-Hubert, l’École supérieure de phonétique et de diction où elle initie, pendant près de trente ans, les jeunes Québécois·e·s au « bon parler français ». Plusieurs des enfants qui ont fréquenté son école deviendront des artistes renommés de la scène et du cinéma et auront une influence déterminante sur l’évolution du milieu culturel québécois. Parmi ces artistes, se retrouvent plusieurs comédiennes bien connues du grand public dont Yvette Brind’Amour, Gisèle Schmidt, Marjolaine Hébert, Béatrice Picard, Monique Miller, Dominique Michel, Geneviève Bujold, Lise Lasalle, Andrée Champagne, Louise Rémy, Andrée Boucher et Marie Josée Longchamps.
Odette Lebrun fonde la Société d’étude et de conférences (SEC) avec le soutien de la Faculté de philosophie de l’Université de Montréal. Encore aujourd’hui, dans trois régions du Québec (Montréal, Centre du Québec-Mauricie et Ottawa-Hull), la SEC permet à des femmes, regroupées en cercles d’études d’accéder à diverses activités culturelles : conférences, concerts, thé-causerie, concours littéraires, voyages, etc.
Pour en savoir plus : Société d’étude et de conférences
Pour sa sculpture « Mon grand–père », Sylvia Daoust obtient un premier prix pancanadien à la Willingdon Arts Competition. Elle obtient également la même année une bourse du gouvernement du Québec pour poursuivre des études en France. À son retour en 1930, elle devient professeure de dessin, d’anatomie et de modélisation à l’École des Beaux-Arts de Québec puis, à partir de 1942 à 1968, elle enseigne la sculpture sur bois et pierre à l’École des Beaux-Arts de Montréal. Les sculptures et les monuments de Sylvia Daoust se retrouvent dans plusieurs villes du Québec et dans des lieux publics importants, alors que plusieurs de ses réalisations constituent un patrimoine artistique dans différentes églises et institutions religieuses.
Pionnière du théâtre burlesque et de la comédie au Québec, Rose Ouellette (1903-1996), mieux connue sous le nom de « la Poune », est la première femme en Amérique du Nord à avoir dirigé deux théâtres, le Cartier (1928-1938) et le National (1936-1957). À la direction du Cartier, elle forme une troupe de burlesque qui compte dans ses rangs Juliette Petrie, qui sera sa partenaire durant plusieurs décennies. À la direction du Théâtre national de Montréal, elle accomplit un exploit jamais répété depuis : faire salle comble sept jours par semaine, en matinée et en soirée, avec changement de programme tous les lundis, et ce, pendant dix-sept années.
Début de la carrière de chanteuse de Mary Rose-Anna Travers, mieux connue comme La Bolduc. Reconnue comme la Reine des chanteuses et chanteurs folkloriques canadiens, son œuvre intègre et reflète plusieurs influences musicales du Québec de l’époque.
Premier prix de piano du Conservatoire de Lille en 1906 et de celui du Conservatoire de Paris en 1911, Yvonne Hubert s’établit à Montréal en 1926, après une brillante carrière européenne de concertiste. Elle y fonde en 1929 l’École de piano Alfred-Cortot (1929) et fait partie du premier corps enseignant du Conservatoire de musique du Québec. À partir de 1952, Yvonne Hubert enseigne aussi à l’École Vincent-d’Indy. Son apport à la formation de plusieurs générations de pianistes est considérable.
Publication par Marie-Claire Daveluy (1880-1968) du premier roman québécois écrit spécifiquement à l’intention des enfants, Les aventures de Perrine et de Charlot dont la publication en six tomes s’échelonne jusqu’en 1940. Soucieuse de combler le vide historiographique, elle publie en 1934 un ouvrage majeur, de plus de 400 pages, Jeanne Mance, (1606-1673) pour mettre en lumière le rôle majeur joué par Jeanne-Mance dans la fondation de Montréal et revendiquer sa reconnaissance à titre de cofondatrice. Cet ouvrage lui méritera le prix David et la Médaille de L’Académie française.
À partir de 1923, la peintre et galeriste Agnès Lefort participe à de nombreuses expositions à Montréal, puis expose en solo pour la première fois aux galeries d’art Eaton en 1935. Peu à peu, elle délaisse la peinture pour se consacrer à l’enseignement et ouvre, en 1950, sa propre galerie d’art, la Galerie Agnès Lefort pour promouvoir l’art contemporain montréalais et les œuvres de femmes.
Journaliste, écrivaine et scénariste, Emma Gendron (1904-1952) signe les scénarios de deux des trois premiers films de fiction produits au Québec : Madeleine de Verchères (1922) et La drogue fatale (1924). Elle s’impose comme l’une des principales figures du cinéma muet québécois et en est la première femme scénariste.
Pianiste et chanteuse, Albertine Morin-Labrecque, publie une Méthode de piano en deux volumes dont les deux importants tirages attestent d’un succès exceptionnel.
Sœur Marie-Stéphane ouvre un département d’études musicales au pensionnat d’Hochelaga. Déménagé sur un flanc du Mont-Royal en 1925, il devient l’École supérieure de musique d’Outremont en 1933. Cette dernière est affiliée à l’Université de Montréal en 1951 et devient l’École Vincent-d’Indy.
Les Cercles de Fermières du Québec organisent leur premier Congrès provincial et créent la revue trimestrielle La bonne fermière.
Anne-Marie Gleason-Huguenin (1875-1943), l’une des premières femmes journalistes au Québec, fonde La Revue moderne. En juin 1904, elle fait partie du groupe de seize femmes journalistes canadiennes sélectionnées pour couvrir l’Exposition universelle de Saint-Louis au Missouri. À la suite de cette expérience, elle participe à la création du Canadian Women’s Press Club.
Fondation de l’École d’art lyrique par Jeanne Maubourg et Albert Roberval.
Première femme membre de la Société historique de Montréal en 1917, Marie Claire Daveluy (1880-1968) est reconnue comme la première écrivaine québécoise de littérature jeunesse. À titre d’historienne, elle se distingue par sa volonté à mettre en lumière le rôle historique des femmes. Pionnière de la bibliothéconomie au Québec, elle cofonde en 1937 l’École de bibliothécaires de l’Université de Montréal dont elle assume la direction générale de 1942 à 1952. Elle s’implique également dans la création de l’Association canadienne des bibliothécaires de langue française en 1942.
Germaine Malépart reçoit le, Prix d’Europe. Elle sera la première récipiendaire de ce prix à poursuivre une carrière musicale qui durera toute sa vie. Après une carrière de concertiste qui la mène tant en France que dans plusieurs grandes villes canadiennes et américaines, elle se tourne, au début des années 1940, vers l’enseignement et devient professeure de piano à l’École Vincent-d’Indy et au Conservatoire de la Province de Québec.
Journaliste à l’hebdomadaire des syndicats internationaux, Le monde ouvrier, dès sa fondation, Eva Circé-Côté (1871-1949) dénonce dans ses chroniques, sous le pseudonyme de Julien Saint-Michel, l’administration municipale, les injustices économiques et sociales, fait la promotion de la formation professionnelle pour les filles et les garçons, réclame le suffrage féminin, l’amélioration de la condition des femmes et fustige le racisme. Dans sa chronique du 25 août 1917, elle est la première au Québec à revendiquer un salaire égal pour un travail égal.
À l’initiative de Marie Lacoste-Gérin-Lajoie et de Caroline Béïque, la Fédération nationale Saint-Jean Baptiste entreprend la publication de La bonne parole afin de stimuler l’esprit patriotique des femmes canadiennes-françaises et de diffuser les idées du féminisme social catholique. Le tirage mensuel atteindra deux mille exemplaires et la revue est éditée jusqu’en 1958.
Sous le pseudonyme de Fleur d’ombre, Clara Lanctôt publie en 1912 un premier recueil de poésie, Visions d’aveugle, puis un second en 1930, Visions encloses. Clara Lanctôt devient aveugle à la suite d’une rougeole qu’elle contracte à l’âge de huit ans. Sa poésie approche le monde extérieur à travers les odeurs et les sons. En 1927, elle reçoit le prix de composition en poésie de la Société littéraire du Québec.
Originaire de Saint-Hyacinthe, Henriettte Dessaulles est la journaliste la plus connue de son époque. Pendant plusieurs années, à la suite de la mort de son époux en 1897, elle publie sous différents pseudonymes de nombreux papiers dans les journaux de l’époque, notamment Le Journal de Françoise, Le Canada, La Patrie, Le Nationaliste. Au moment de la fondation du journal Le Devoir en 1910, avec le soutien de son cousin Henri Bourassa, elle inaugure, sous le pseudonyme de Fadette, héroïne du roman La petite Fadette de George Sand, une chronique hebdomadaire intitulée « Lettre à Fadette », qu’elle tient jusqu’à sa mort en 1946 et qui lui procure une grande notoriété. Dans les quelque mille sept cents textes qu’elle y écrit, sans s’identifier aux suffragettes, elle souhaite donner aux femmes des outils pour mieux s’adapter aux difficultés auxquelles elles sont confrontées dans leur rôle traditionnel et les invite à penser par elles-mêmes.
Cantatrice connue au Québec et à l’étranger, Marie-Claire Adine Fafard-Drolet fonde le premier conservatoire de musique de Québec, aussi connu sous le nom de Conservatoire Fafard-Drolet. Il s’agit du premier établissement de ce genre au Québec.
Pianiste de concert et professeure, Clotilde Coulombe (1892-1985), est la première récipiendaire du Prix d’Europe de l’Académie de musique du Québec, prestigieux concours de musique classique voué à soutenir le perfectionnement des jeunes musiciennes et musiciens québécois en les encourageant à poursuivre des études à l’extérieur du Québec. Pendant son séjour en France, Clotilde Coulombe étudiera le piano avec Alfred Cortot et Alfred Casella.
La journaliste et écrivaine Léonise Valois, qui signait sous le pseudonyme Atala, publie Fleurs sauvages. C’est le premier recueil québécois entièrement consacré à la poésie et écrit par une femme. Pionnière du journalisme féminin, elle écrit au cours de sa vie plus de 200 chroniques dans différents journaux, dont le Monde illustré, la Presse, le Journal de Françoise et La patrie, dans lesquelles elle aborde des sujets comme le célibat, le féminisme, la nécessité de l’instruction pour les femmes, l’égalité à l’intérieur du mariage, l’accès à l’autonomie et la situation des enseignantes.
Native de la Biélorussie, la poète Ida Maze arrive à Montréal avec sa famille à l’âge de seize ans. Très active au sein de la communauté yiddish de Montréal, on la surnomme la « mère des écrivains yiddish montréalais » en raison du soutien appuyé qu’elle leur fournit en les aidant, les jeunes poètes en particulier, à publier leurs œuvres ou à trouver un emploi. Sa maison est un lieu de rencontre important pour les poètes et les peintres juifs impécunieux, de même que pour les réfugiés démunis, qui y trouvent réconfort intellectuel et matériel. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, elle se chargera d’obtenir des visas d’entrée pour les écrivains et les dirigeants culturels juifs qu’elle aidera à s’installer à Montréal.
Après deux années d’études à Paris, à l’âge de vingt-deux ans, la soprano montréalaise Pauline Donalda, née Pauline Lightsone, fait ses débuts à l’opéra dans le rôle-titre de Manon de Jules Massenet, au Casino municipal de Nice, en présence dudit compositeur. Au cours de sa carrière, Donalda tiendra plusieurs rôles dans de grandes maisons d’opéra européennes et américaines. À sa retraite de la scène en 1922, elle ouvre un studio d’enseignement d’art vocal à Paris, puis à Montréal où elle s’établit en 1937 pour fuir l’avancée nazie. En 1941, elle fonde l’Opéra Guild de Montréal, organisme voué à la promotion de l’opéra, qu’elle dirige jusqu’en 1969.
Création du Canadian Women’s Press Club par seize journalistes canadiennes, dont Robertine Barry, pour encourager le développement professionnel de jeunes femmes journalistes et promouvoir l’égalité des femmes. En 1971, le Club ouvre ses portes aux hommes et devient le Club Média du Canada.

Après Emma Albani, Béatrice La Palme est la seconde cantatrice québécoise à faire ses débuts au Covent Garden de Londres. Rapidement saluée sur les scènes lyriques européennes et américaines pour l’excellence et l’étendue de sa voix, elle fait ses débuts à l’Opéra-Comique de Paris en 1905, où elle tient de nombreux rôles pendant plusieurs années. De retour à Montréal en 1914, en raison de l’incertitude créée par la Première Guerre mondiale, elle se consacre à l’enseignement au studio qu’elle et son mari, le ténor français Salvator Issaurel, ont ouvert dans la métropole en 1911. Béatrice La Palme représente une figure marquante de l’histoire culturelle québécoise, notamment pour son rôle dans le développement et la promotion de l’art lyrique au Québec au début du XXᵉ siècle.
Robertine Barry (1863-1910) fonde la première revue entièrement destinée aux femmes, le Journal de Françoise, publication bimensuelle qui sera publiée jusqu’en 1909.
Considérée comme l’une des grandes artistes du vaudeville québécois, Juliette Béliveau est présente sur la scène artistique québécoise pendant près de soixante-quinze ans. Elle fait ses débuts en 1899, à l’âge de dix ans, au Monument-National. À partir de 1930, Juliette Béliveau est de la distribution de nombreux feuilletons radiophoniques et, à partir de 1953, de celle de plusieurs téléromans. Elle participe également à presque toutes les premières productions du cinéma québécois. Pionnière de l’humour au féminin, ses blagues sur la vie quotidienne des femmes ouvrent la voie à l’avènement d’un humour féministe.
Pionnière des lettres canadiennes-françaises, Gaëtane de Montreuil, pseudonyme de Géorgina Bélanger, devient la première journaliste responsable de la page féminine dans La Presse. Elle fonde en 1913 la revue Pour vous Mesdames qui sera publiée jusqu’en 1915.
Figure importante du monde musical canadien, Victoria Cartier donne, à l’âge de 16 ans, un premier récital de piano dans sa ville natale, Sorel. En 1898, de retour d’un séjour d’études de deux ans à Paris, elle fonde l’École de piano Paris-Montréal. Tout au long de sa carrière, elle bénéficie d’une forte réputation comme concertiste et pédagogue. Parallèlement, elle occupe successivement le poste d’organiste aux églises Saint-Louis-de-France, Saint-Viateur (Outremont) dont elle inaugure les orgues Casavant en 1913, et l’Immaculée-Conception.
Joséphine Marchand-Dandurand fonde une première revue exclusivement dédiée aux femmes, Le coin du feu. Tout en se défendant d’être un « organe revendicateur, protestataire ou agressif », la revue offre aux femmes un espace à elles : « Comme monsieur son mari, qui a son club, sa pipe, ses gazettes, madame aura aussi, et ce ne sera que justice, son journal à elle ». Publiée mensuellement de janvier 1893 à décembre 1896, elle vise à « élever le niveau intellectuel des femmes » et à améliorer leur rôle de femme au foyer.
Fondation du Ladies’ Morning Musical Club par de jeunes musiciennes dilettantes. Elles se réunissent une fois par semaine pour déchiffrer des œuvres et les jouer. Leur premier concert a lieu le 17 novembre 1892 dans une grande salle du YMCA. Doyen des sociétés culturelles du Québec et du Canada, l’organisme à but non lucratif présente encore annuellement une série de concerts.
Sous le nom de plume de Françoise, Robertine Barry est la première femme journaliste du Canada français à vivre de sa plume, En 1891, elle signe ses premiers articles dans le journal La Patrie de Montréal avec lequel elle collabore activement jusqu’en 1900. Figure importante du mouvement féministe de l’époque, elle fonde et dirige de 1902 à 1909 la revue bimensuelle, le Journal de Françoise dans laquelle elle défend la justice sociale et les droits des femmes, Parmi les collaboratrices de la revue, se retrouvent notamment Laure Conan, Joséphine Marchand et Marie Lacoste Gérin-Lajoie.
Première cantatrice québécoise et canadienne à obtenir une reconnaissance internationale, Emma Albani née Marie-Louise-Emma-Cécile Lajeunesse revient chanter à Montréal après 20 ans d’absence. Une foule de plus de 10 000 admirateurs et admiratrices l’attend à son arrivée à la gare Windsor.
Publication dans la Revue canadienne de Montréal du roman Angéline de Montbrun par Laure Conan, nom de plume de Marie-Louise Félicité Angers. Romancière, biographe et journaliste, Laure Conan est considérée comme la première femme de lettres du Canada-français.
Arrivée à Québec en 1852 à l’âge de trois ans, Edith Clara Sophia Hemming exerce le métier de coloriste au studio Livernois de 1870 à 1895. Miniaturiste accomplie, elle poursuit par la suite une carrière de peintre et expose à l’Ontario Society of Artists, à l’Académie royale des arts du Canada et à l’Art Association of Montreal, avant de retourner en Écosse en 1904.
Mary Graddon Gosselin est la première femme à fonder un journal bilingue au Bas-Canada destiné aux femmes, le Musée de Montréal ou Journal de littérature et des arts. Pendant ses trois ans d’existence, plusieurs textes de femmes du Bas et du Haut-Canada y sont publiés.
Arrivée à Québec d’Elizabeth Frances Amherst qui accompagne son mari, John Hale, nommé trésorier-payeur général adjoint des troupes britanniques cantonnées au Canada. Dessinatrice et aquarelliste, elle peint des paysages urbains et ruraux de la région de Québec. Elle est reconnue comme la seule femme artiste topographe de son temps.
Élisabeth Bégon, considérée comme la première chroniqueuse sociopolitique de la vie montréalaise dans les dernières années du Régime français, commence ses échanges épistolaires avec son gendre, Michel de Villebois, qui est gouverneur de La Nouvelle-Orléans. Ses Lettres au cher fils révèlent une femme instruite qui jette un regard sans complaisance sur sa société et préconise, en matière d’éducation, des idées peu communes à l’époque.
Anne Bourdon, dite de Sainte-Agnès, première supérieure des Ursulines née à Québec, est reconnue pour avoir rétabli de mémoire, après l’incendie du Couvent des Ursulines en 1686, les 50 années d’archives détruites.
Marie Morin (Sœur), supérieure de l’Hôtel-Dieu de Montréal de 1693 à 1696 et de 1708 à 1711, est considérée comme la première femme écrivaine née en Nouvelle-France. Elle rédige entre 1697 et 1725 Les Annales de l’Hôtel-Dieu dans lesquelles elle décrit la vie et le travail des religieuses.
Hospitalière de l’Hôtel-Dieu de Québec, Marie-Madeleine Maufils, baptisée à Sainte-Anne-de-Beaupré le 21 décembre, est reconnue comme l’auteure des panneaux peints de la chapelle de l’Hôpital Général de Québec.