Attribution de la « Mention d’Honneur » du Prix Droits et Libertés de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse à Femmes autochtones du Québec (FAQ) pour sa contribution à la promotion des droits et libertés de la personne au Québec.
La Coalition féministe pour une transformation du réseau de la santé et des services sociaux présente un mémoire intitulé Pour un réseau de la santé et des services sociaux qui tienne compte des femmes à la Commission d’étude sur les services de santé et des services sociaux.
Le plus grand rassemblement féministe de tous les temps, La Marche mondiale des femmes en l’an 2000 contre la pauvreté et les violences faites aux femmes, suscite plusieurs manifestations locales, régionales et nationales à travers le monde. Au Québec, la Marche donne lieu le 14 octobre à la plus grande manifestation féministe de son histoire : plus de 40 000 personnes, en majorité des femmes, prennent part à des marches locales, régionales ou au rassemblement national, à Montréal. Points culminants des activités de la Marche, deux rassemblements regroupant respectivement 20 000 et 10 000 femmes venues d’une centaine de pays. Le premier a lieu à Washington le 15 octobre devant les sièges du Fonds monétaire international et de la Banque Mondiale et le second, le 17 octobre, devant le siège américain de l’ONU à New York.
La Fondation Filles d’action, volet francophone de l’organisme Power Camp, est créée afin de rejoindre les jeunes filles francophones et les aider à s’approprier leurs pouvoirs et leurs habiletés pour agir dans leur milieu.
Le site NetFemmes est lancé par le Centre de documentation sur l’éducation des adultes et la condition féminine (CDÉACF). La liste suspendra ses activités en 2010.
Première rencontre internationale préparatoire à la Marche mondiale des femmes en l’an 2000 convoquée à Montréal par la Fédération des femmes du Québec (FFQ).
Ouverture officielle de la Maison Parent-Roback dans le Vieux-Montréal. La maison abrite des groupes de femmes nationaux et régionaux, une maison d’édition et un centre de documentation et sert de carrefour et de lieu d’échanges pour le mouvement des femmes au Québec. La maison a été nommée en l’honneur de deux grandes pionnières féministes, Madeleine Parent (1918-2012) et Léa Roback (1903-2000).
Prenant la relève du Regroupement des centres de santé des femmes du Québec (1985) le Réseau québécois d’action pour la santé des femmes (RQASF) voit le jour pour favoriser la concertation, la mobilisation des femmes, le développement d’une analyse féministe de la santé des femmes et l’élaboration de stratégies d’action concertées dans le domaine pour travailler à l’amélioration de la santé et du bien-être des femmes et mieux tenir compte des situations particulières vécues par les femmes peu scolarisées, handicapées, présentant des problèmes de santé mentale, en perte d’autonomie, autochtones, lesbiennes et à celles qui rencontrent des barrières linguistiques ou culturelles.
Création du Réseau des lesbiennes du Québec (RLQ), organisme voué à la défense des droits, des besoins et de la culture des lesbiennes du Québec. Le Réseau est né de la volonté des lesbiennes, de toutes les communautés culturelles et linguistiques, d’avoir une voix autonome pour les représenter sur la place publique. Le RLQ entend promouvoir l’histoire et les contributions individuelles et collectives des lesbiennes et de leur communauté à la société par la production de vidéos comme outils d’éducation populaire.
Près d’une centaine de groupes nationaux et régionaux de différents milieux forment une Coalition des femmes contre la pauvreté afin de manifester leur détermination à poursuivre la lutte contre la pauvreté des femmes et des enfants. Insatisfaites des réponses gouvernementales à l’égard des revendications formulées lors de la marche Du pain et des roses environ 10 000 femmes se réunissent devant le Parlement pour réclamer une réforme qui s’attaque vraiment au problème de la pauvreté et, en priorité, l’application satisfaisante de la loi sur l’équité salariale, la hausse du salaire minimum et la fin des compressions à l’aide sociale.
Ouverture, le 24 septembre, du premier colloque international de La recherche féministe dans la francophonie. Organisé à Québec sous l’égide de la Chaire d’étude sur la condition des femmes de l’Université Laval, le colloque réunit plus de 250 participantes dont plusieurs sont venues d’Europe, d’Afrique, d’Amérique du Sud et des États-Unis. Sous la direction de Huguette Dagenais, les actes du colloque seront publiés en 1999 sous le titre Pluralité et convergences. La recherche féministe dans la francophonie.
Sœur Christiane Sibillotte (1916- 2018) est la plus vieille participante à entreprendre et à terminer les 250 km de la Marche Du pain et des roses. Religieuse, pharmacienne, socialiste, féministe et indépendantiste, elle participe en 1982 à la fondation du Mouvement socialiste du Québec et œuvre, de 1973 à 1995, au sein de la Pharmacie populaire de Pointe-Saint-Charles.
Née d’une initiative menée par des acteurs socioéconomiques de la région de la Côte-Nord, Femmessor voit le jour afin de faciliter l’accès des femmes entrepreneures à du financement et à des services-conseils. Depuis sa création, son action s’est déployée progressivement à travers les dix-sept régions du Québec. À partir de 2021, l’organisation sera connue sous le nom d’EVOL.
Création de la liste Politique, Action, Recherche ( PAR-L), réseau électronique bilingue de personnes et d’organisations intéressées aux politiques touchant les femmes au Canada. La liste, mise en ligne par Michèle Ollivier, professeure au département de sociologie de l’Université d’Ottawa et Wendy Robbins, professeure au département d’anglais de l’Université du Nouveau Brunswick est, depuis sa fondation, administrée à l’Université du Nouveau-Brunswick.
Organisée à l’initiative de la Fédération des femmes du Québec, 850 femmes entreprennent le 26 mai la longue marche Du pain et des roses qui les mène de Montréal à Québec pour réclamer « du gouvernement québécois des changements visant l’amélioration de leurs conditions économiques par le biais de neuf revendications essentielles ». Pendant dix jours, les marcheuses reçoivent un fort appui la population. Au terme de leur périple de 200 km, le 4 juin, elles sont accueillies devant l’Assemblée nationale par une foule de plus de 15 000 personnes.
La quatrième Conférence mondiale sur les femmes organisée par l’ONU se tient à Beijing (Chine) en septembre. La communauté internationale s’engage à mettre en œuvre un Programme d’action quinquennal et à appliquer, sur une base volontaire, une perspective « sexospécifique » à toutes les politiques et tous les programmes aux niveaux national, régional et international.
La muséologue d’origine montagnaise Carmen Gill-Casavant est la première femme à recevoir le Prix du Québec Gérard-Morisset pour son rôle dans la préservation du patrimoine québécois et de la culture et des traditions amérindiennes. En 1977, elle fonde le Musée amérindien de Mashteuiatsh (Pointe-Bleue) pour donner à voir la culture de son peuple, les Pekuakamiulnuatsh.
Première rencontre du Comité ad hoc de FAQ [Femmes autochtones du Québec] sur la violence conjugale. Le Comité est composé de cinq hommes autochtones. Publication d’une étude documentaire commandée par Femmes autochtones du Québec: État des lieux. Violence et santé mentale chez les Autochtones du Québec.
Élection de Jocelyne Gros-Louis Lahontiach (« La pionnière », en huron-wendat), première femme à la tête d’une nation autochtone au Canada, par la nation des Hurons-Wendat de Wendake. Fondatrice du Centre d’amitié autochtone de Québec en 1979, elle demeure à la direction de l’organisme jusqu’à sa retraite en 2022.
La participation de Action des femmes handicapées (Montréal) au colloque de l’Office des personnes handicapées du Québec permet de traiter de la question « femmes et handicaps » pour la première fois et conduit également à la nomination d’une responsable du dossier « Femmes et handicaps » à l’OPHQ.
Femmes Autochtones du Québec (FAQ) est reconnue au sein de la section provinciale de l’Assemblée des Premières Nations; l’Association siège et participe à toutes les discussions, mais n’a pas le droit de vote.
À l’invitation de la Fédération des femmes du Québec (FFQ), sous le thème Pour un Québec féminin pluriel, plus de mille femmes se réunissent pour discuter d’un projet féministe de société qui serait plus attentif à la diversité des communautés culturelles et à la multiplicité des expériences des femmes.
Fondation du Regroupement des cuisines collectives du Québec pour offrir un soutien technique ainsi qu’un lieu d’échange d’information et de transmission de connaissances aux cuisines collectives sur l’ensemble du territoire québécois.
Un projet pilote au Québec autorise la pratique des sages-femmes en milieu hospitalier ou dans des lieux rattachés à des établissements de santé pour une période de six ans.
Ouverture de la Maison grise de Montréal dirigée par sœur Dolorès Coulombe. La maison accueille en résidence des femmes itinérantes ou en difficulté.
L’IREF (Institut de recherches et d’études féministes) prend la relève à l’UQAM du GIERF et représente dès lors l’un des plus importants centres interdisciplinaires de recherche et d’enseignement au Québec et au Canada en études féministes.
Femmes en tête, un immense rassemblement féministe durant trois jours, est organisé à l’UQAM à l’orée de la décennie pour souligner le 50e anniversaire de l’obtention du droit de vote des femmes.
L’organisme FRONT (Femmes regroupées en options non traditionnelles) est fondé pour défendre les droits des femmes pratiquant des métiers non traditionnels.
Le Collectif Femmes et ville voit le jour lors des consultations publiques pour le premier plan d’urbanisme de Montréal. Il déposera un mémoire intitulé « Pour une ville où il fera bon vivre aussi au féminin ».
Fondation de l’organisme Trêve pour Elles, un centre d’aide et de prévention des agressions à caractère sexuel. Certains documents indiquent 1988 comme date de fondation.
Fondé en 1987, le Foyer pour femmes autochtones de Montréal (Native Women’s Shelter) offre un hébergement et un soutien aux femmes des Premières Nations, aux Inuite et aux Métisses, ainsi qu’à leurs enfants. Le refuge travaille dans un cadre d’intervention autochtone et offre aux femmes différentes options pour répondre à leurs besoins immédiats et à leurs problèmes.
Femmes autochtones du Québec (FAQ) lance la campagne d’information « La violence nous déchire, réagissons ! » et établit, la même année, un fonds de défense pour les femmes victimes de discrimination.
Fondé par un groupe de femmes professionnelles d’origine africaine, le centre Afrique au Féminin offre des services d’entraide et d’accompagnement afin de permettre aux femmes immigrantes d’améliorer leur situation.
Formation du Groupe des 13, coalition de treize groupes, regroupements et tables de concertation œuvrant à la défense des droits des femmes aux niveaux provincial et régional avec l’objectif de favoriser la circulation de l’information et l’élaboration de plateformes communes. Plus de vingt regroupements constituent aujourd’hui le Groupe des 13.
Fondation du National Organization of Immigrant and Visible Minority Women of Canada (Organisation nationale des femmes immigrées et des femmes appartenant à des minorités visibles) pour assurer l’équité pour les immigrantes et les femmes des minorités visibles.
Information-Ressources Femmes et Logement voit le jour dans le quartier Rosemont dans le but de sensibiliser, d’informer et d’éduquer sur la question du logement des femmes ».
Suite aux pressions exercées par le Réseau des femmes handicapées du Canada et Action des femmes handicapées (Montréal), Statistique Canada inclut pour la première fois les personnes handicapées dans le recensement.
A l’initiative des directrices de sept maisons d’hébergement, mise sur pied de la Fédération de ressources d’hébergement pour femmes violentées et en difficulté du Québec (FRHFVDQ). La Fédération a pour mission de soutenir et de représenter ses membres dans la promotion et la défense des droits des femmes vivant de multiples problématiques sociales et ceux de leurs enfants. En 2014, elle se donne un nouveau nom, précise sa mission et devient la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes (FMHF).
Implantation d’une première cuisine collective dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve afin « de faire échec à la faim dans la dignité ».
L’organisme féministe Action des femmes handicapées (Montréal) voit le jour dans le sillage du Réseau des femmes handicapées du Canada (1985), afin d’offrir de l’entraide et du soutien aux femmes handicapées et favoriser leur autonomie.
Le 28 juin 1985, Mary Two-Axe Early voit ses efforts récompensés par la sanction royale du projet de loi C-31 qui permet aux femmes ayant perdu leur statut de le faire rétablir. Elle sera la première femme à voir ses droits restaurés en vertu de la nouvelle loi. Décédée le 21 août 1996, elle est, conformément à ses vœux, enterrée sur la réserve de Kahnawà:ke, ce qui constitue sa « dernière victoire ».
Création du Fonds d’action et d’éducation juridiques pour les femmes (Women’s Legal Education And Action Fund Foundation).
Le projet de loi C-31 modifie la Loi sur les Indiens et répare l’injustice historique faite aux femmes autochtones en permettant à celles qui ont épousé un non autochtone de recouvrer leur statut et de le transmettre à leurs enfants. Selon le Rapport de la Commission royale d’enquête sur les peuples autochtones de 1996, en raison de cette loi, la population d’Indiens inscrits a augmenté de 19% entre 1985 à 1990.
Fondation de l’Association des femmes d’affaires du Québec (AFAQ). Elle prendra le nom de Réseau des Femmes d’affaires du Québec en 1995.
Création du Réseau d’action des femmes handicapées du Canada dont la mission est « de mettre fin à la pauvreté, à l’isolement, à la discrimination et à la violence que connaissent les femmes handicapées ».
Un regroupement provincial des Centres de femmes du Québec est fondé et regroupe plus de 80 centres de femmes de toutes les régions du Québec afin de consolider leur action. Le nom du regroupement entend représenter sa mission : R pour Regroupement, R pour Réseau, R pour Ère : l’époque des centres de femmes, R pour Aire : l’espace à prendre, R pour Air : Donnez-moi de l’oxygène! comme le dit la chanson.
Pour souligner la fin de la décennie des femmes de l’ONU, le gouvernement du Québec organise la Conférence nationale sur la sécurité économique des Québécoises, Décisions 85, une première en matière de condition féminine.
Ouverture officielle du Centre des femmes d’ici et d’ailleurs (CFIA). La première mission du Centre est de répondre aux demandes d’information que lui adressent des femmes de toutes origines sur des questions concernant, notamment, leurs droits, l’accès au logement et l’immigration. Au fil des ans, le panier de services du Centre deviendra de plus en plus large et diversifié.
Fondation du Comité québécois femmes et développement (CQFD) au sein de l’Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI) par un groupe de femmes provenant pour la plupart du milieu de la coopération internationale au Québec avec l’objectif de mettre sur pied un comité d’échange, d’information et d’expertise sur les questions touchant les femmes et le développement international à partir d’une une vision féministe du développement.
Publication de la revue Treize produite pour et par des lesbiennes pour encourager la réflexion, l’ouverture et la conscientisation de la communauté lesbienne. Publiée jusqu’en 2000, la revue fera un bref retour en librairie en 2007 à la suite du colloque Être visible, hier et aujourd’hui – colloque sur la visibilité lesbienne.
Création d’une Association de femmes inuites au Canada, Pauktuutit dont le mandat est de générer une prise de conscience sur les besoins des femmes inuites et d’encourager leur participation dans le développement communautaire, régional et national.
En guise de protestation contre les positions de l’Église, le Collectif pour la liberté des femmes invite celles-ci, lors du passage du pape Jean-Paul II à Montréal, à apostasier publiquement et à refuser de cautionner les préceptes sociaux édictés par le Pape. 1 265 femmes (Le Devoir, 7 septembre 1984) signent la pétition Les femmes ne sont pas nées pour se soumettre dans laquelle elles déclarent que rien ne leur fait espérer que l’Église leur permettra de réaliser leurs aspirations ou qu’elle les reconnaitra « à part entière en toute justice » alors que 1 140 femmes rendent public leur retrait de l’Église.
Le Comité canadien d’action sur le statut de la femme organise un débat télévisé sur les questions liées à la condition des femmes entre les trois principaux partis fédéraux.
Colloque de la FTQ sur l’accès à l’égalité en emploi pour les femmes, intitulé L’égalité : source de changements.
Les Folles Alliées créent à Québec la pièce Enfin Duchesses dans laquelle elles dénoncent le concours des duchesses au Carnaval de Québec.
Mise sur pied des premières Tables régionales de groupes de femmes dans quelques régions du Québec. Dans les dix années suivantes, presque toutes les régions du Québec se sont dotées d’une structure régionale de concertation de groupes et de femmes préoccupées de condition féminine.
À l’instigation d’Aoura Bizzarri (1946-….), soixante-quinze femmes issues de divers organismes fondent le Collectif des femmes immigrantes, premier collectif multiethnique du genre au Québec. L’organisme se donne comme mission d’accompagner les personnes immigrantes, les minorités visibles et les communautés culturelles en provenance de différents pays dans leurs démarches de recherche d’emploi et d’intégration à la société québécoise.

Source : Centre de documentation sur l’éducation des adultes et la condition féminine
Initiative conjointe de l’Institut canadien sur l’éducation des adultes (ICÉA) et de Relais-femme, le Centre de documentation sur l’éducation des adultes et la condition féminine (CDÉACF) voit le jour sous la direction de Rosalie Ndejuru. Le Centre est maintenant connu sous le nom de Co-savoir.
Plus de 1 000 femmes participent au premier forum sur l’économie et les femmes organisé par le Conseil du statut de la femme (CSF) : Les femmes, une force économique insoupçonnée.
Fondation par un collectif de la première revue francophone d’information et de réflexion politique Amazones d’hier lesbiennes d’aujourd’hui destinée à la communauté lesbienne. Publiée jusqu’en 2014, la revue s’inscrit dans la lignée du lesbianisme radical francophone.
Le Carrefour des associations de familles monoparentales du Québec devient la Fédération des associations de familles monoparentales du Québec.
Mise sur pied du Protocole UQAM/Relais-femmes afin de répondre aux besoins de recherche et de formation des groupes de femmes ainsi que favoriser la liaison entre ces dernières et les ressources féministes de l’UQAM dans un objectif de co-construction des savoirs.
Dédié à la défense des droits des travailleuses québécoises, le Conseil d’intervention pour l’accès des femmes au travail (CIAFT) voit le jour.
Un Service de la condition féminine est inauguré à la FTQ.
La pratique d’avortements, sans l’approbation des Comités d’avortement thérapeutique prévue par la loi, par dix CLSC et quatre centres de santé des femmes est rendue publique dans les médias. Le gouvernement évoque une « zone grise » sur le plan juridique, pour ne pas intervenir ni intenter de poursuite.
Suite à une pétition acheminée au Conseil de presse réunissant plus de 3000 signatures, le Journal de Montréal met fin à sa pratique de présenter une « pin-up » en page 7 du quotidien.
Pionnière du droit à l’avortement, la docteure Jeanne Saint-Amour (1949-2018), alors associée au CLSC du Marigot, pratique en mars 1981 un premier avortement au Centre de santé des femmes de Montréal, malgré le refus du ministre Lazure d’autoriser les CLSC à offrir des services d’avortement.
Fondation du Centre communautaire des femmes sud asiatiques par neuf Montréalaises d’origine sud asiatique pour pallier l’absence d’organisme dédié aux besoins particuliers des femmes de leur communauté, surtout en ce qui concerne la violence. Depuis, le centre communautaire offre un soutien aux femmes sud-asiatiques et à leur famille afin de briser leur isolement et de les aider à acquérir leur autonomie et à mieux participer aux sociétés québécoises et canadiennes. Intergénérationnel, le Centre accueille des femmes de première comme de deuxième générations et leur offre un soutien et des services en français, en anglais et dans les langues d’origines sud-asiatiques (Afghanistan, Bangladesh, Bhoutan, Inde, Népal, Pakistan, Sri Lanka).
Les évêques du Québec tiennent une conférence de presse. Ils y dénoncent l’avortement comme un meurtre et lancent un « appel à la vie », condamnant toute pratique gouvernementale susceptible de faciliter l’accès à l’avortement ainsi que tout discours féministe qui associe avortement et libération des femmes. Immédiatement, le collectif des femmes chrétiennes, L’autre Parole, organise une réplique pour signifier son opposition à la position de l’épiscopat et signe avec la Coordination pour l’avortement libre et gratuit et le Centre de santé des femmes du quartier, le collectif, la revue La Vie en Rose et la Fédération du Québec pour le planning des naissances, une déclaration commune, La vie des femmes n’est pas un principe, publiée dans Le Devoir, vendredi le 11 décembre.
À la suite d’une plainte déposée en 1979 par Sandra Lovelace, une Indienne non-statuée, concernant le caractère discriminatoire de la Loi sur les Indiens qui lui a retiré son statut d’Indienne, le Comité des droits de l’homme des Nations Unies déclare que le Canada enfreint l’Accord international sur les droits civiques et politiques.
Les femmes canadiennes exercent des pressions pour inclure les droits des femmes dans la Constitution canadienne. Cette lutte est l’objet de tensions intenses entre le mouvement des femmes canadien et le mouvement des femmes québécois, en raison de l’existence de postures opposées sur la question du rapatriement de la Constitution.
Les Centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) organisent la première manifestation au Québec de La rue, la nuit, femmes sans peur pour dénoncer la violence faite aux femmes. Le troisième vendredi de septembre est déclaré Journée d’action contre la violence faite aux femmes au Québec. C’est à Vancouver que la première édition canadienne de cette marche Take Back the Night avait eu lieu en 1978.
Entrée en vigueur de la loi 89 qui constitue une étape décisive dans la révision du Code civil et la réforme du droit de la famille. La loi établit l’égalité totale des époux dans la gestion des biens de la famille et pour l’éducation des enfants : « les époux ont, en mariage, les mêmes droits et les mêmes obligations ». Les femmes gardent leur nom au mariage, peuvent choisir leur lieu de résidence, sont conjointement responsables des dettes durant le mariage. La loi permet dorénavant la transmission du nom de la mère aux enfants. La notion d’enfant illégitime – qui signifiait, en somme, « ne pas avoir de père connu » – est également abolie.
Ouverture de la Maison Thérèse-Casgrain, une maison de transition pour femmes, par la Société Elizabeth Fry de Montréal.
Plus de 15 000 femmes pour le « Oui » répondent à l’appel de Lise Payette et se rendent au Complexe Desjardins pour appuyer la souveraineté-association. Peu de temps après, en réaction à des propos tenus par la ministre, quelque 14 000 femmes se rassemblent au Forum de Montréal en faveur du « Non » sous la bannière des Yvettes.
Réunies sous le thème Toutes ensemble, plus de 3 000 personnes, majoritairement des femmes et des grévistes de Bell, manifestent dans les rues de Montréal à l’occasion de la Journée internationale des femmes.
Relais-femmes est créé à l’initiative de militantes de groupes de femmes et du milieu universitaire pour répondre aux besoins de recherche et de formation des groupes de femmes et renforcer les liens entre les deux milieux.
Organisation de colloques régionaux sur la violence faite aux femmes et aux enfants par le Conseil du statut de la femme (CSF) et des groupes de femmes pour faire « sortir » la violence conjugale du domaine privé.
Enseignante, féministe et syndicaliste, Marie Gagnon est étroitement associée aux luttes syndicales qui mènent à l’entrée en vigueur, le ler janvier 1979, de la politique familiale. Celle-ci consacre l’octroi du congé payé de maternité (dix-huit semaines) pour les Québécoises, revendication défendue par Marie Gagnon au fil de la décennie 1970 dans le cadre de la Centrale de l’enseignement du Québec (CEQ), devenue en 2000 la Centrale des syndicats du Québec (CSQ). Il faudra attendre 2006 pour voir implanter le Régime québécois d’assurance parentale (RQAP) tel qu’on le connaît aujourd’hui.
Des femmes autochtones de la communauté Tobique au Nouveau-Brunswick organisent une marche de 100 milles de Kanesatake (Oka) à Ottawa pour protester contre les conditions de vie et de logement dans les réserves et dénoncer la Loi sur les Indiens qui leur fait perdre leur statut d’Amérindienne dès lors qu’elles épousent un non-Indien. Cette marche constitue un tournant dans l’histoire de la longue lutte des femmes autochtones vers l’égalité et l’autonomie.
« Une double exploitation… une seule lutte », premier colloque de la FTQ sur la situation des femmes au travail : avec invitée la nouvelle ministre du Parti Québécois à la condition féminine, Lise Payette.
Création par Liza Novak (1937-….) du Comité d’action contre le harcèlement sexuel au travail (CACHS) au sein de l’organisme Au bas de l’échelle. Le Comité devient un organisme autonome en 1984. Il est connu depuis 1993 comme le Groupe d’aide et d’information sur le harcèlement sexuel au travail de la province de Québec.
Le Regroupement des femmes québécoises (RFQ) organise un tribunal populaire contre le viol. Quelque 750 femmes y entendent plusieurs témoignages de femmes victimes de viol et assistent à la projection du film Mourir à tue-tête d’Anne Claire Poirier.
Dans le cadre de la Journée d’Action Internationale pour la contraception et l’avortement, et contre les stérilisations à laquelle sont associés 37 pays, 2 500 personnes manifestent à Montréal le 31 mars.
Le Regroupement québécois des CALACS (Centre d’aide et de luttes contre les agressions à caractère sexuel) est mis sur pied afin d’offrir aux centres membres un lieu d’échanges, d’entraide et de formation en lien avec leur mission de soutien aux victimes d’agressions à caractère sexuel.
Constitution d’un Comité femmes à la prison Tanguay pour soulever le voile sur les conditions des femmes détenues et soutenir leurs revendications.
Création du Comité pour la libération de Dalila Maschino, une jeune femme algérienne enlevée par son frère à Montréal et ramenée de force en Algérie.
Mise sur pied du Centro Donne Montréal, aujourd’hui appelé le Centre des femmes italiennes de Montréal, le premier centre de femmes immigrantes à Montréal.
Publication par le Comité Laure-Gaudreault de la Centrale de l’enseignement du Québec (CEQ) d’un rapport d’enquête sur le militantisme des femmes, intitulé Les absentes n’ont pas tous les torts.
Premier congrès d’orientation du Regroupement des femmes québécoises (R.F.Q.) dont l’objectif de travailler à l’instauration d’une société « sans exploitation ni oppression, à laquelle les femmes participent à titre de citoyennes à part entière, et en pleine coopération avec les hommes ».
Cofondatrice du Rassemblement pour l’indépendance nationale (RIN), Claire Bonenfant est nommée présidente du Conseil du statut de la femme, poste qu’elle occupera jusqu’en 1984. Elle est l’instigatrice de la création de la Gazette des femmes (1979) et sera élue à la vice-présidente de la Fédération des femmes du Québec en 1990. À l’Université Laval, la Chaire d’étude sur la condition des femmes porte son nom.
Création des Archives canadiennes du mouvement des femmes.
Fondation de l’organisme de sensibilisation et d’information sur la périnatalité, Naissance-Renaissance. L’organisme sera dissolu l’année suivante puis renaîtra en 1980.
https://histoiredesfemmes.quebec/pdf/NaissanceRenaissance.pdf
Création de la Société Elizabeth Fry de Montréal, qui aide les femmes incarcérées dans le processus de réinsertion sociale. Elle deviendra la Société Elizabeth Fry du Québec en 1993.
A l’initiative de Monica Matte, le Y des femmes de Montréal (YWCA) crée le programme Nouveau Départ, destiné à soutenir les femmes dans la trentaine désireuses de retourner sur le marché du travail.
Des militantes mettent sur pied un Comité national de la condition féminine au sein du Parti Québécois afin de favoriser l’éducation politique des femmes et de défendre leurs revendications.
À l’initiative du Comité de lutte pour l’avortement libre et gratuit (CLALG), plus de 20 groupes de femmes s’associent pour déposer, le 8 mars, auprès du gouvernement québécois un manifeste intitulé: Nous aurons les enfants que nous voulons. Ce dépôt sera suivi, le 2 avril, d’une manifestation pour l’avortement libre et gratuit qui réunit, à Montréal, plus de 2 000 personnes.
Mise sur pied d’un réseau subventionné de maisons d’hébergement pour venir en aide aux femmes violentées et victimes d’agression sexuelle.
Parution d’un nouveau périodique féministe, Plurielles, auquel succédera de 1978 à 1981 Des luttes et des rires de femmes dont le slogan était: « C’est pas des luttes pour rire, c’est Des luttes et des rires de femmes! »