Esther Blondin, mieux connue sous le nom de Mère Marie-Anne, fonde la Congrégation des Sœurs de Sainte-Anne à Vaudreuil. Elle-même analphabète jusqu’à l’âge de 20 ans, elle fonde sa communauté pour remédier à la situation déplorable des écoles rurales avec vocation de s’occuper de l’éducation des enfants pauvres et d’ouvrir des écoles mixtes, projet jugé subversif pour l’époque. Après l’installation de la communauté à Lachine en 1864, celle-ci prend une expansion rapide et ouvre plusieurs écoles et pensionnats dans les campagnes environnantes et dans la région montréalaise.
Au cours de cette période, l’activité productive de la plupart des femmes se limite à la sphère familiale au sein d’une société dont l’économie repose encore largement sur l’agriculture. Cependant, ouvrières, travailleuses domestiques, commerçantes et institutrices sont progressivement appelées à s’adapter au contexte industriel et urbain naissant ainsi qu’à la transformation ethnolinguistique de leur société. C’est essentiellement pour leur contribution philanthropique et caritative à la mise en place d’un réseau d’assistance sociale que l’apport des femmes, tant protestantes que catholiques, sera retenu par l’histoire.